EN TÊTE de l'ART VAN GOL Vacances - devoirs de vacances les colos enfin bref comme on dit

Mercredi 16 août 2017



COLLÈGE BLUES

 suite

 Sur les trois troisièmes ,  une bonne vingtaine d'élèves  fut emballée  pour le service et la traduction , histoire sans doute d'épater leurs géniteurs avec des retombées touristiques en England ,Scotland ... ou des retombées financières .  Plusieurs élèves  promirent de fournir des tasses et même des théières , des gâteaux . Plusieurs " couples anglais" postulèrent .
  John aurait été très embêté s'il avait eu soixante candidats ou candidates , la vingtaine , c'était bien .
  En ce qui me concernait , je suivrai les dessins jusqu'au bout des élèves partant pour la tea party .Je proposerai le thème à tous  mais je surveillerai les harmonies pour les thésards , si je puis dire , et puis si les autres faisaient de bons dessins , pourquoi s'en priver ?!
En résumé , il y avait peu d'investissements de fonds mais il faudrait de la participation parentale  .
John , en salle des profs , apposa une affichette avec toutes les explications , plusieurs profs proposèrent des aides diverses au grand plaisir de John . Même côté direction , on lui promit de l'aide , si on manquait de biscuits ou de thé ...La cuisine serait ouverte pour faire chauffer l'eau dans des bouilloires .
John eut un petit mot de parents  proposant leur aide  , il était presque ému en lisant ces missives .

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A cette époque , la fin d'année approchait , j'eus  l'idée de créer un atelier d'écriture , le terme est pompeux , en fait , je voulais montrer comment foncionnaient certains écrivains renommés , je pensai à de grands auteurs de polars qui vendaient des livres par centaines de mille .
J'avais été frappé par la longueur des remerciements , je ne parlerai pas  de "nègres"  comme on dit en littérature de ceux qui écrivent des parties de livres sans qu'on connaisse leur existence , seul , le nom du personnage est sur la couverture du livre .  
Quand un écrivain veut raconter une scène dans un milieu qu'il connaît mal , il cherche des gens connaissant bien ce milieu , par exemple le monde du médecin rural ou l'hôpital ou le monde du syndicalisme er ainsi de suite ...
Par exemple , des hommes politiques célèbres , même un Président de la république fait écrire ses discours mais jamais à la fin, il précise , je tiens à remercier André Dugland qui a écrit mon discours , c'est dommage , seuls les gens  du milieu de la politique connaissent ces auteurs discrets .
Revenons à la littérature , à la fin de certains livres ;il y a parfois plusieurs pages de remerciements .                                                                                               

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John  aurait aimé proposer une réunion aux parents comme pour le voyage en Allemagne mais il craignait un fiasco . Il ne voulait pas trop solliciter les parents mais avant le jour j , il faudrait bien faire l'inventaire et donner des consignes à chacun .Carole , la prof de sciences , s'était proposée pour le seconder ou jouer les remplaçantes si quelqu'un venait à faire faux bond .

Je présentai  à la 3e B ce projet de jour de thé .Emile leva la main .
- Oui ,Emile ?
 - Avec Clara , on voudrait être un couple anglais .
-Vois avec ton prof d'anglais , Clairette et Colette , vous êtes partantes  comme serveuses ?
- Oui , dirent-elles en choeur .
- J'espère que ce  couple anglais ne va pas vous rendre folles , surtout avec ...
- Ça risque pas lança Clara, je l'aurai à l'oeil !
- Qu'il essaye ! dit Clairette , j'ai pas oublié ...
Emile fit profil bas , il avait failli perdre l'amitié de Clara ...
Bon moi , je n'inscris pas , fis-je remarquer , je m'occupe de la partie dessin , c'est très important , imaginez des dessins moches , des couleurs formant une harmonie criarde ,  eh ben la tea party , c'est foutu !!.

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Samedi 19 août 

COLLÈGE BLUES

 suite

Les gens , dès l'entrée , doivent être saisis par la beauté des dessins , je ne voudrais pas vous mettre la pression , mais ... il va falloir s'arracher !Le plateau des tables en salle d'anglais ,mesure 80x60  , chaque élève fera deux dessins de 60x 40 , ces deux dessins seront ensuite collés sur un carton de 80 x 60 cm . J'ai fait un essai le plus simple est de peindre un fond sur les deux feuilles pour bien faire apparaître la dominante, des couleurs pastel , pas agressives comme genre rouge turc , orange vif , il faudra des bleus , des verts, des violets , des roses clairs   puis  dessiner et peindre ensuite , coller puis vernir enfin .
- On peut voir votre essai , ms'ieur ?
- Non , car certains pourraient être tentés de copier plus ou moins , alors que je vous demande de créer . Le thème sera un décor floral  soit tout autour soit avec un motif central  . Savez-vous comment on appelle un dessin avec beaucoup de petites fleurs ?
-     ......
- Merci pour votre aide , c'est un semis .Dans les deux cas , il devra y avoir une continuité sur les deux feuilles.Pour faire simple , il ne devra pas y avoir de différence trop visible entre les deux dessins , tant au pont de vue motif que couleurs .
 Déjà le fond commun sur les deux feuilles donnera un début d'unité . Commencez à chercher sur une feuille A 4 , un dessin coupé en deux , c'est seulement  après que vous utiliserez les deux grandes feuilles pour vérifier que  les deux dessins se raccordent bien . La mise en couleur se fera ensuite pour les deux feuilles .
Donc première étape , des tiges, des feuilles ( l'enveloppe : un ovale sans le moindre détail et l'enveloppe , un rond pour les fleurs ,feuilles et fleurs peuvent avoir des tailles différentes , quand vous aurez un ensemble équilibré , il faudra détailler pour les feuilles et les fleurs  .


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 Les élèves passèrent les différentes étapes . La dernière étape se ferait la veille du  jour de la tea-party  avec le prof d'anglais , en dernière heure , ce serait la surprise . Heureuse , j'espérais .
Le soir-même , après l'installation des dessins , John organisa une réunion au collège , en présence du Principal . Carole , la prof de bio ,  s'était chargée de toute la partie cuisine, thé , couverts , biscuits enlevant pas mal de soucis à John  . Cela devait aller mais il était difficile de savoir si ce serait un succès avec beaucoup de demandes  ou une affluence modérée.. Les parents qui s'étaient impliqués apprécièrent les dessins sur les tables découvrant les oeuvres de leur progéniture.
-Regarde ce qu'a fait ton fils dit Claudie à Marcel , t'en faisais autant ?
- Bien sûr  et même c'était bien  mieux fanfaronna  le père .
- C'est bizarre  ,remarqua  Claudie , j'ai rien vu à la maison.
- J'ai tout vendu !
- Très bien , donne-moi l'argent , on est à découvert .
 
Le lendemain , la kermesse commençait à dix heures , mais avant dix heures , il y avait une queue devant le "Salon de thé" John ne savait s'il fallait s'inquiéter ou se réjouir .
- Ne t'inquiète pas dit Carole , on va se débrouiller  et puis les parents seront compréhensifs .
- Heureusement que tu es là , lâcha John . 

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Le Principal vint inspecter , tout était là  ... sauf le thé .
Devant tous les élèves participant au service , on mima une scène . John corrigeait , donnait des conseils .. en anglais . Les erreurs possibles ayant été corrigées ,  tout le monde se sentit d'attaque .                                                                                                     


Trois bouilloires électriques remplies d'eau étaient prêtes , plusieurs théières étaient alignées  , les tasses étaient sur les tables .Sur chaque théière , on avait scotché une étiquette : menthe , jasmin ... il y en avait douze .
Les premiers clients arrivèrent à dix  heures pile.
La serveuse parlait en anglais et prenait la commande , si les parents ne comprenaient pas , ils faisaient appel" at the interpreter" qui traduisait en french Certains parents se passaient de l'interprète .
 John surveillait son petit monde , Carole assurait l'intendance .
A un moment , une mère de famille , après avoir fait appel à l'interprète  fit remarquer:
- En fait , j'avais compris , j'étais première en anglais .
John s'approcha :
- J'ai entendu que vous étiez bonne en anglais , puis-je vous faire subir un petit test ?
- Bien sûr !
 John déclama  :
Season of mists and mellow fruitfulness,
   Close bosom-friend of the maturing sun;
Conspiring with him how to load and bless
   With fruit the vines that round the thatch-eves run...

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Lundi 21 août

COLLÈGE BLUES

 suite

- Connaissez-vous ce poète  anglais  qui parle de l'automne ?
- Euh ... non , fit la dame ,embarrassée .
- On ne peut pas connaître tous les poèmes , la rassura John .
Il regarda André , le traducteur officiel mais celui-ci regardait ,lui,  ses chaussures avec beaucoup d'attention . John sourit et regarda Clairette , la serveuse .Celle-ci fit un signe d'approbation , John attendit .
- John Keats dit Clairette avec assurance .
-John approuva d'un signe de tête sortit un petit carnet et inscrivit une note .
- Vous avez étudié ce texte en classe? demanda la mère .
- Pas du tout , dit John .
-Mais alors ? s'étonna  la mère .
- Clairette aime la poésie anglaise .dit John . Je ne suis pas surpris , John Keats est un très grand poète anglais.
- Puis-je vous demander ce que vous avez écrit sur votre carnet , si je ne suis pas indicrète , les gens autour suivaient la scène avec attention .
- Je note les élèves  dit John .
- Et la note ? poursuivit la dame,dans un grand silence autour .
- Devinez dit John en souriant et il partit  .
Les gens témoins se regardèrent  et à voix basse commentèrent .
Un couple d'élèves arriva sans discrétion , réclama une serveuse en tapant sur la table . Une serveuse s'approcha .Elle prit la commande  , pas très contente des élèves qui frimaient .

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John s'avança  , les salua et leur demanda d'où ils venaient .En english , of course.
- De London  affirma le faux anglais .
- Oh perfect ! dit John et de quel quartier?
- Les deux faux anglais se regardèrent .
 -De Soho peut-être hasarda John . Un quartier tranquille ...
- C'est ça , se précipitèrent les deux , il y a de jolies petites maisons , c'est vraiment très tranquille!
- Not at all ! lança  John , vous n'êtes pas des Anglais crédibles , get out !
Les deux élèves s'esquivèrent  sous le regard surpris des parents .
John s'adressa à ceux-ci :
-Ces élèves devaient jouer des viiteurs anglais , ils n'ont rien préparé , ils sont juste venus boire un coup  et faire les malins .J'ai donc dû expulser ces visiteurs qui n'avaient rien d'anglais  .
Deux élèves partirent discrètement .
Pour info , à Soho ; il y a  des bars , cela fourmille de vie , s'ils avaient seulement consulté internet , ils l'auraient su et ne seraient pas tombés dans mon piège ,  je ne veux pas ici de petits frimeurs paresseux ... dans mon salon de thé . Il poursuivit :

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Tout à l'heure , Clara et Emile ont joué le jeu à fond , allant jusqu'à changer leur nom , à s'inventer des métiers , une adresse ;  Emile n'avait jamais autant parlé anglais , mais je crois que Carla l'avait bien poussé .Je me suis régalé avec ce couple anglais , j'ai essayé de les coincer , mais ils s'étaient bien préparés , les bougres !
Et maintenant , bon thé ! N'hésitez pas à goûter des  thés au citron , au miel , mais pour un deuxième thé ,il faudra revenir et refaire la queue  parce qu'il y a pas mal de gens qui attendent .
 Le salon de thé ne désemplit pas et en fin de journée , le Principal alla piocher dans sa réserve . John n'hésitait pas à donner des conseils sur le thé , bien sûr en anglais mettant à contribution les traducteurs , les aidant un peu parfois .
 Un peu avant dix-huit heures , faute de thé , le salon dut fermer .
Carole , n'habitant pas loin , alla chercher du thé chez elle , elle avait un tea-cosy sur sa théière , une housse tricotée , épousant la forme de la théière, on pouvait servir avec ; moi , j'avais une housse recouvrant toute la théière , pour conserver la chaleur , la housse était rouge bordeaux avec de jolis motifs décoratifs , je l'avais trouvée sur un site marchand pour une trentaine d'euros .
 John annonça que les participants allaient pouvoir boire un thé , ici entre  eux et comme il avait gardé quelques biscuits .. serveuses , traducteurs  ,parents , profs qui avaient donné un coup de main purent enfin boire un thé .

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Mercredi 23 août

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Jeudi 24 août 

COLLÈGE BLUES

                                                      suite

Le Principal en faisait partie , il regretta que lui comme les autres n'aient pas prévu un tel succès et aient été pris de court mais c'était difficilement prévisible .Cette fois , c'était en français  pour tout le monde .  Il prit un gâteau , le goûta :
- C'est excellent ! Je m'aperçois que je n'ai pas remercié les parents et en particulier , les cuisiniers et cuisinières .
Qui veut encore du thé ? demanda John . 

Jean-Paul , le prof de math , rescapé d'une embolie cérébrale s'était inspiré d'une émission de télé increvable , cela s'appelait avec lui  ; " Des chiffres  et des êtres "  
Les êtres étaient les visiteurs  , élèves , parents , autres .
Il proposait trois médailles "Field " vertes bien sûr  comme les fields (les champs)
La médaille Field en maths , l'histoire est bien connue , la femme de Nobel le trompait avec un prof de math , c'est pourquoi il n'existe pas de prix Nobel de math, la médaille Fields a pris la place mais c'est moins prestigieux  , tout le monde a entendu parler des prix Nobel  mais des médaillés  Fields ?
La vengeance symbolique de Nobel perdure .
Il y avait trois catégories : des épreuves de calcul mental , comme dans l'émission .Les candidats remettaient leurs résultats , juste ou approché , avec l'indication de leur calcul , tous les candidats pouvaient au moins marquer dans la première épreuve , bien sûr , le prof avait fait les calculs et s'était chronométré  . Les notes allaient croissant ainsi que les difficultés , autre épreuve , la médaille Fields de comptabilité  avec toutes les erreurs possible , TVA mal calculée , chiffres non reportés  ou mal reportés  , totaux erronés ...
Jean-Paul vint me trouver :
- Salut ! Tu es prêt pour les épreuves de math ? Ça ne dure pas longtemps .

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- Euh ..euheutais-je , moi , les maths , c'est pas mon point fort , mais bon , c'est pas mon point le plus faible .
- Comme l'histoire-géo ?
J'avais eu quelques prises de bec avec l'un de ses représentants .
- Bon ...mais nos résultats seront connus de tout le monde ?
-Seulement en cas de victoire .
- Bonne nouvelle! ... Inscris-moi ... c'est gratuit au moins ?
- Une petite participation , mais c'est gratuit pour les profs ,je ne rançonne pas les collègues et ils  vont attirer du monde ...parents et élèves .
- Commme les filles à l'entrée des boîtes de nuit  , pour que les messieurs puissent draguer , c'est flatteur  ...
- Oui mais un collège , c'est plus prestigieux qu'une boîte de nuit ,ici on sert de l'instruction , là-bas du mauvais mousseux et cher .
- Hum .. pas sûr  que tout le monde soit de ton avis!
Tu verras , les épreuves ne sont pas tristes!
Autre médaille  : Résolution  d'équations . Mise en équation à partir d'un problème pratique , résolution d'équations , toujours avec le même principe épreuve facile au début ...difficulté croissante , points croissants mais temps décroissants .
Calcul mental , il fallait calculer vite , pas mon point fort , là déjà .
Il fallait obtenir 605  avec  2   67  3   5 et   100
C'était un cadeau  3 x100 x2   + 5
Le second  , pas vraiment     867      7        85   3  2   5    3
7 + 3 = 10 x  ( 85 + 2 3  - 2) = 860  -  + 7    temps trop court !

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Je n'ai pas trouvé dans les temps .. juste  après , si  . Ah la vitesse ! A remarquer , que dans les concours à la télé , la vitesse est primordiale , c'est injuste pour les gens qui réfléchissent moins vite mais qui trouvent !  Dans la vie , ce n'est pas toujours la vitesse qui prime , sauf si l'on est en concurrence , ce qui compte avant tout , c'est de trouver .
Pour les factures , on avait droit à la calculette . Petit malin  , j'empruntai à un élève , une calculette scientifique .
Le temps d'essayer  de maîtriser la bête à calculer , l'épreuve était terminée .Passons ...
Mise en équation.
Enoncé : Dans une république , le président  d'icelle veut une dame de compagnie  et une femme officielle . La dame de compagnie  doit avoir le double de l'âge de  la femme  officielle .Le total des âges doit être égal  à 48 . Le Président  demande à son ministre des finances si c'est possible .Le ministre s'offusque :  la dame de compagnie  sera-t-elle connue du public ? Le Président le rassure , il irait  la voir en douce avec un engin motorisé à deux roues , la nuit .Pour la consulter sur les affaires du royaume , pardon ! De la République ! Elle serait  voyante (et ...jolie )
 A l'énoncé du problème , en entendant " dame de compagnie"certains parents eurent un franc sourire.
Est-ce possible  mathématiquement ? s'inquiète le président . 

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Samedi 26 août

COLLÈGE BLUES

                                                      suite

Mise en équation
X pour l'âge de la femme officielle  et y pour la dame de compagnie plus expérimentée . on a Y + 2x   et   X + Y = 46     Y est remplacé par 2 x  2x + X = 48     donc X= 16  et Y = 32
Je conclus mes calculs : J'ai le regret d'annoncer au Président  qu'il ne pourra pas marier avec une jeunette de seize  ans  au risque de soulever un tollé .
Solution pratique , il pourrait  commencer avec la femme de 32 ans puis un peu plus tard effectuer un échange standard .
Là , j'ai eu tout bon, mais à la seconde mise en équation ...
La mise en équation avec résolution de la seconde épreuve était tout autre , bien qu'il s'agisse là , aussi , d'âge . Un président de club de football devait recruter au Mercato .
Ce président était un passionné de numérologie  du genre à compter en combien de coups de fourchette , il avait mangé sa purée , combien de verres d'eau il avait bus , combien de fois il s'était essuyé avec sa serviette, les escaliers , les pas...
Ce que jadis, on aurait appelé un taré  , un maniaque et qu'on respectait maintenant : " Ah ! vous êtes numérologue ! " Comme on aurait dit  ": Ah ! Et vous parlez aussi chinois !"  

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Donc ce président numérologue  ( ah ! ah ! ris-je ) Oh pardon ,avait des exigences particulières : il fallait que l'âge des joueurs ne soit pas inférieur  à 66% de son âge , qu'il ait deux soeurs , pas plus, que l'âge cumulé des trois joueurs engagés ne dépasse pas 80 , que l'âge d'un joueur ne soit pas supérieur à 22% du plus jeune et j'en passe .
Je ne cherchai même pas à mettre ceci en équations , je conclus qu'il valait mieux les tester pour voir s'ils méritaient d'être engagés . Autrement pour  des  mises en équation , ce serait sans moi , Jean-Paul , à la correction allait bien se marrer.
Carole , elle  , dut prendre tout ça au sérieux puisqu'elle alla en finale .Je l'imaginai , ne se posant pas de question sur cette façon bizarre de recruter , alignant les équations et les résolvant , imperturbable .  Il aurait été question de lancer de pétales de rose , elle aurait aligné les équations  de la même  façon  , avec sérieux  ,  application , les sourcils froncés  .
 Je parlai à Jean-Paul , plus tard , de son équation :
- C'est comme ça que vous recrutez à Sainté : Faut pas s'étonner des résultats ... catastrophiques :
_- Mais non ! Mais non !
- Messi , Messi !   
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Dimanche 27 août 

COLLÈGE BLUES

                                                      suite

J'étais allé me frotter aux maths , je n'avais pas dépassé la première étape ... Comme la prof de latin .Un prof de physique avait résisté à deux épreuves .. Carole avait franchi  les trois étapes mais s'était inclinée aux éliminatoires , pas mal d'élèves surveillaient ces joutes .Pas question de tricher sous leurs regards  sévères , impitoyables  !
Carole était montée en flèche dans leur estime : "Respect !" pouvait-on entendre , ici et là  . D'ici à ce que des petits futés lui demandent conseil  pour un exercice  de math. .. Mais je connaissais Carole , ils auraient droit à un sourire .. et un refus!  Elle n'allait pas faire du tort à Jean-Paul !
Tous les parents remportèrent les médailles , devant les profs , il fallait les voir avec leur médaille en carton , autour du cou , déambuler dans le collège , Jean-Paul avait eu une  excellente idée .
Plusieurs parents n'étaient pas mécontents d'en mettre plein la vue (pas toujours !) à leur progéniture  Cela donna des idées à des profs pour l'an prochain tout en sachant que cela devait toujours revêtir un aspect ludique .                                                                                                             

Je me dis que peut-être ...  un concours d'orthographe avec un texte court , drôle , si possible ,  de six lignes   (il faut penser à la correction ) avec beaucoup de difficultés rassemblées .  Au moindre doute dans l'écriture , le mot était compté faux .

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Les fautes d'accord avaient la part belle , mais aussi , faute d'usage  sur le genre (un espèce de con :  mais "espèce"  est féminin !) , deux sujets au singulier d'un même verbe , mais sujets .. éloignés ... sujet et verbe inversés .. Et peu de temps pour relire ! La correction du texte aurait  lieu devant les candidats , s'ils le voulaient,  les dictées seraient rendues individuellement pour froisser personne . Cela prenait dix minutes , ce n'était pas chronophage  pour employer un mot actuel .Il y aurait aussi des fautes d'usage , faciles ou pas  Surtout pas : à l'envi , quant à ,  ou voire  . Je souris sadiquement à l'avance .
Je notai toutes ces difficultés en orthographe sur mon gros agenda rouge .. quitte à en ajouter ultérieurement ...

Depuis quelques temps ,René Lelieu était alité , sa santé inspirait beaucoup d'inquiétude , il avait refusé d'aller  dans un hôpital , préférant rester dans sa maison fleurie , tant à l'extérieur qu'à l'intérieur , ses voisins veillaient sur lui ainsi qu'une infirmière plusieurs fois par jour , bénévolement , c'était une de ses anciennes élèves .Il était remplacé au collège par une jeune femme , une jolie brune aux yeux bleus : Floriane . Elle lui avait rendu visite , avait découvert ses poèmes et elle en parlait souvent , allant jusqu'à étudier un de ses poèmes en classe , ce que n'aurait jamais osé René Lelieu .
Un jour , on apprit la mort du poète .

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Lundi 28 août 

COLLÈGE BLUES

                                                      suite

Il n'avait pas laissé de testament , ennemi des contraintes de toutes formes.Ses voisins prirent les choses en main : Une courte cérémonie civile ,René Lelieu abhorrait les religions qui rendaient esclaves leurs membres et provoquaient des tueries , des massacres ,Pour sa tombe ,  il y aurait une grosse pierre qu'il affectionnait , placée côté coeur de la porte ,sur celle-ci serait écrit
 René Lelieu
prof poète
Rien d'autre .
Une dalle et sur la dalle, un petit pot vernissé bleu cobalt  avec un bonzaï .Il avait dit en plaisantant , qu'il aimerait qu'on lui rende une dernière visite , "pas un hommage !" un jour à minuit .
-Minuit ! se récrièrent les voisins , il n'y aura personne .
- Si , peut-être...  quelques vrais amis  espéra René .
Et la conversation en était restée là .
          Les voisins décidèrent que la cérémonie d'adieu  se passerait à minuit .Ils mirent un avis en salle des profs. très sobre et un peu surprenant :

"René Lelieu

 attend ses amis
juste après minuit
à l'éveil de mardi "


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Au collège , la disparition de René Lelieu jeta la consternation , comme on dit .
Le jour venu , nous nous retrouvâmes une douzaine ... à minuit. La neige tombait recouvrant tout ,transformant le paysage en dessin japonais avec quelques traits ou point noirs sur un fond blanc immaculé  ; un petit vent froid  soufflait , plaquant les flocons sur les visages gelés des personnes présentes . Une lanterne au sol éclairait faiblement la scène, projetant des ombres immenses à l'arrière , tout autour sur les tombes avoisinantes .Des ombres comme des visiteurs du soir .
Parmi les douze personnes pésentes , il y avait Paul Müller , John le remplaçant de Titine (elle reprendrait à la rentrée),Floriane , la remplaçante de René Lelieu , Jo, le prof de musique ,Jean-Paul et Carole , les voisins et des parents .  
Une poétesse venue de Lyon -du  Cercle poétique de Lyon - qu'avait présidé René Lelieu , vint dire simplement un poème de René Lelieu .
Nous restâmes un instant silencieux .Le cimetière était à  cent mètres du collège .
- Vous pouvez venir voir la salle de classe de René , proposa le Principal .
Certains ne la connaissaient pas , tous y allèrent , histoire , aussi , de se réchauffer,  Le Principal fit office de concierge , celle-ci acariâtre , ayant refusé d'ouvrir , ces horaires ne la concernaient pas .

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Mercredi 30 aôut

Les douze personnes et la poétesse entrèrent : c'était la seule classe fleurie du collège , des bonzaï voisinaient avec des fleurs en pot. Sur le bureau du prof, il y avait une   plaquette en trois exemplaires avec le nom de René Lelieu .
Les gens s'assirent aux  bureaux, les plaquettes étaient dans les mains de trois personnes .
- S'il vous plaît demanda une personne  pour attirer l'attention .Et elle lut simplement un poème .D'autres personnes suivirent après avoir eu une plaquette Quand le silence se fit , le Principal se leva et dit simplement :
- A René Lelieu !
- A René Lelieu ! dirent les autres qui se levèrent et quittèrent la classe.
Dans le couloir , j'avais à côté de moi  : Carole , Floriane , John , Müller .
-Je vais faire traduire une strophe d'un poème de René en anglais , affirma John .
- Moi  ,en allemand .
 - Moi , dit Floriane , pas de traduction ,  en français bien sûr .
-Idem pour moi , ajoutai-je . Et pourquoi pas appeler notre établissement  Le collège René Lelieu ?
- Bonne idée : firent les autres .


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Un jour , je décidai de lire une strophe comme mes collègues . Cinq minutes avant la fin du cours , je dis aux élèves de 3 B , ma classe préférée :
-Rangez vos affaires.
Les élèves surpris , regardèrent leur montre .
- Il n'y a pas d'erreur : rangez vos affaires .
Quand ce fut fait , ils me regardèrent avec curiosité .
-  De René Lelieu

Il n'y a plus rien qu'un ciel infini
où valse en musant , frêle caravelle
l'hirondelle noire au gré de son aile

Arrivé au dernier vers , je sentis l'émotion m'étreindre ,c'étaient les derniers mots d'un poète , dans un souffle , je terminai :

monotonement de l'aube à la nuit . _

 Je me tus et la sonnerie du collège  éclata , tonitruante ,indécente ,dans un silence profond  , incapable de parler , je fis signe aux élèves de sortir .
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Vendredi 1er septembre

COLLÈGE BLUES

 suite

Dans la semaine  , l'idée circula dans le collège ... puis un jour , à l'issue d'un conseil d'établissement , on apprit que le collège s'appellerait : Collège de la Narette , le nom d'une petite rivière proche du collège , il y avait la Boucherie de la Narette , l'impasse de la Narette , il fallait le Collège de la Narette , ceci à l'initiative d'un prof d'hist -gé . La poésie avait été bafouée par un prof imbécile .   L'aspect géographique avait primé la beauté artistique . 

Les professeurs partaient vers une autre asssignation , les élèves de fin de cycle allaient dans des lycées techniques ou généraux  , peut-être parmi eux l'assassin de Léa Lorent , ce qui ne facilitait pas ma  pseudo-enquête .
Je croyais de moins en moins à ma possibilité de découvrir le tueur , j'avais eu les yeux plus grands que le ventre .
Un jour , à la télé , dans la presse papier , sur Internet : LE TUEUR DES TOILETTES ARRÊTÉ . Le jour du crime une petite équipe de trois ouvriers  , avait rempli une mission , effectué  une réparation technique puis était retournée dans son entreprise .
Je ne le savais pas mais la gendarmerie , si .Elle avait surveillé les trois ouvriers , mais en vain .
Un jour , un ouvrier fit une réflexion à un autre ,à propos ce crime  . Etonné par un détail mentionné nulle part , un collègue  , un ouvrier , père d'une fille de l'âge de Léa Lorent ,fit part de ses doutes ,sans hésiter ,  à la gendarmerie de sa commune . L'ouvrier suspect nia avoir tenu ces propos , après un long interrogatoire , il craqua .


                                                                                                             page 212

L'histoire était simplissime : se rendant aux toilettes , près de ma classec, il se heurta à une jolie élève sortant d'une cabine , il voulut l'embrasser , la caresser , ils étaient seuls , elle se défendit , commença à crier , il lui serra le cou pour la faire taire , serra le cou , serra le cou ...





Et voila , tout  a une fin .
J'ai voulu dans ce livre, qui sera édité ou pas , faire revivre une galerie d'enseignants  que j'ai subis , côtoyés  , appréciés ,c'est  peut-être le seul témoignage qui  les concernera , j 'ai rencontré des amis qui m'ont abandonné , hommes ou femmes , j'étais trop difficile à gérer ? Ou trop exigeant en amitié ?
Je me souviens d'un copain , " un ami " ? ,  nous avions vingt-ans , nous partagions les mêmes choix politiques , nous avions manifesté contre la guerre d'Algérie , l'Algérie appartenait aux Algériens , nous étions de gauche . Et puis Michel est devenu médecin ,marié à une médecin , ils me recevaient chez eux .Le couple est parti à la Réunion , le pouvoir en place , pas de gauche , lui a proposé de faire une émission à la radio ,il menait la grande vie , chien de chasse expédié de la Métropole, nouriture aussi ... .Un jour il m'a demandé de ne pas exprimer mes opinions politiques dans mon courrier , c'était en 68 ,  il avait sans doute peur de perdre ses nouveaux amis .

                                                                            page 213

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Dimanche 3  septembre

COLLÈGE BLUES

 suite

Il devait venir en  Métropole  pendant six mois puis repartir,j'étais alors  un petit instit rural .Un jour à Lyon , je le vis de l'autre côté d' une voie à grande circulation sans pouvoir traverser, j'allai chez sa mère qui m'aimait bien , Michel B. était là , nous parlâmes un peu , c'était la dernière fois , il ne vint jamais me voir en six mois . Cela ne me fit pas de peine , un peu d'incompréhension probablement, nous n'étions plus du même monfe  mais depuis je me méfie des  mot  "amis , amitié ."
J'ai créé deux personnages ,entre autres ,    Delphine et Andréa , les Inséparables , de milieux très différents , j'ai voulu montrer une amitié au-dessus du clivage riche-pauvre . C'est l'intérêt des personnages fictifs .
Justement , je pense à une autre  personne  , un prof qui se disait mon ami , sur un forum d'Internet , moi , je parlais juste de relation. Un jour , j'étais seul et j'avais besoin d'un médicament , je ne pouvais me déplacer , je lui demandai de me rendre ce service  , il refusa , pour des raisons religieuses , le sabbat . Mon voisin qui ne se prétendait pas être "mon ami " me rendit ce service ; Je tirai un trait sur cette "amitié" si fragile . C'est beau , les religions !!!
A mon avis , l'amitié ,elle ,  c'est très beau , quand elle est réelle .


                                                                                                             page 214

 J'ai créé quelques personnages auxquels je me suis attaché ,Olga , Müller ...  parce que dans la vie , on ne  trouve pas toujours des personnes comme on voudrait qu'elles soient , hyper-sensible , ce que certaines personnes ne comprennent pas , j'ai ébauché un début de larmes en faisant vivre une situation dramatique à des personnages inventés , c'est ridicule , je sais , mais c'est comme ça .   
La retraite approchait , et je ne voulais pas subir le discours  stressant (peut-être) des louanges à mon endroit , je ne voulais pas montrer des signes d' une émotion , je ne souhaitais pas être redevable  d'un quelconque transatlantique  pour "passer une bonne retraite "  , tout ce conformisme attendu me déplaisait  . je pris les devants et mis une affichette  sur mon casier en salle des profs  : J'annonçai que  je   ne  voulais rien pour mon départ en retraite  et si certains avaient eu cette  intention , je les en  remerciais .Seule l'intention comptait .
 Je n'eus pas  de réaction , ça tombait bien , je n'en attendais pas . Le dernier jour de classe  où aurait eu lieu   cet éventuel discours de remerciement , je n'en voulais pas , tout ce que j'avais fait , c'était parce que j'en avais eu  envie , pas pour être  remercié .
Après la classe , je rentrai chez moi .


                                                                                                           page  215

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Mardi 5 septembre

COLLÈGE BLUES

 suite

  Que s'est-il dit ? Je n'ai jamais cherché  à le savoir . Mon attitude n'était pas le reflet d'une sorte de mépris pour mes collègues , mais le refus de subir une situation conformiste , traditionnelle , habituelle  ...

J'ai dépassé quatre-vingt ans , tout devient plus difficile , c'est là qu'il faut le plus se battre quand on a moins de force et le moins d'aide .
L'histoire évoquée par ce livre a  peu d'importance , j'ai voulu faire revivre quelques enseignants  que j'ai rencontrés , créer des personnages selon mon goût , de la même manière , quand j'ai peint , j'ai créé des paysages selon mon goût , paysages où je m'évadais , alors l'avis des gens sur ces paysages ... C'étaient mes paysages  , s'ils ne pouvaient comprendre cela , ils  ne pouvaient errer dans ces lieux  ,ils passaient à côté  . Et les personnages que je plaçais sur la route - quand ce n'était pas moi -  eux ,entraient dans ce monde fermé  à beaucoup .Une jeune femme qui affichait mes dessins dans sa chambre , à Rome - la seule - est peut être entrée dans mon monde mais on n'en a jamais parlé , puis elle s'est mariée.    
 Je referme ce livre qui ne sera , peut-être que virtuel .Il y a  eu dans ma vie des plaisirs passés (radio , accréditation photo ...) des regrets aussi ,un peu de bonheur ,un peu de trahison ,  un peu de blues  maintenant , je vais faire appel à ce bon vieux King Oliver et son orchestre de New-Orleans  et écouter Shrewpeck -blues .
Progressivement fantôme , je déambule parmi ceux-ci , qu'ils aient été bienveillants ou non .   . 
                                                                                          

                                                                                                page



                           FIN
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 Il faut rendre à César ..
René Lelieu s'appelait en fait  :René Laplace , il fut mon professeur de français à Oullins en 3 e et m'a donné envie d'enseigner le français, .Je l'admirais beaucoup .

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A venir  :

La couverture du livre qui sera publié ... ou pas, mais je vais essayer 

des dessins et quelques souvenirs si ça peut intéresser ...

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Mercredi 6 septembre

 Projet de couverture

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Jeudi 7 septembre

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Vendredi 8 septembre



Quelques souvenirs ... si ça peut intéresser ....





Après la guerre , des organismes offraient des séjours de vacances pour les enfants , voire adolescents , je devais avoir  dix , douze ans .

Le séjour se paqssait dans des hôtels , dans mon cas , c'était à Amphion les Bains , au bord du lac Léman .J'avais fait rire mes parents , à mon retour , en leur disant qu'il y avait des bidets pour se laver les pieds  . N'empêche que c'était bien pratique !  

Un jour , une baignade fut organisée au bord du lac ." L'araignée " ne savait pas nager , c'était mon surnom  , je ne devais pas être épais , ben oui , la guerre , les restrictions ...
Je me baignais quand je tombai dans un trou  , dans le lac : à  trois ou quatre mètres de profondeur . Ou plus .
Je me revois toujours en train de descendre , atteignant le fond , avec des pierres plates blanches  , rondes , le tout baigné par une lumière diffuse jaunâtre . Arrivé, en bas , je donnai un coup de pied , je remontais , arrivé à la surface ,   je redescendais  . Je me rendais bien compte qu'à un moment je n'aurai plus la force de revenir à la surface  .
Combien de temps cela a duré ? Je ne sais pas . Est-ce que j'avais le temps de reprendre mon souffle, arrivé à la surface ou est-ce que je n'avais pas le temps et j'étais en apnée ?
Dans mon malheur , j'ai eu un peu de chance : un moniteur alerté par mes remontées et plongées a fini par  comprendre mon problème et m'a sauvé . Mais j'ai oublié ce moment .
Comment ai-je pu tomber dans un trou ? Est-ce que la zone de baignade était bien délimitée ? Est-ce que j'ai franchi le cordeau , s'il existait ?
En tout cas, toute ma vie , j'ai revu le fond du lac avec ses pierres blanches , descente dan

 
Il y a des moments d'une vie qu'on n'oublie jamais .Chacun d'entre nous doit avoir ses instants , je suppose  .


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Lundi 11 septembre

Bien sûr , je n'ai pas dessiné une route sur laquelle j'aimerai porter mes pas
mais c'est par empathie avec les Outre-marins sinistrés .
Pas les  gens pétés de thune qui viennent faire la fête dans de riches demeures et qui seront peut-être moins pressés maintenant de se vanter d'avoir une résidence à St Bââârt ... entourée de ruines , gravats er autres
Heureusement - pour eux - le monde est grand .    


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Mardi 12 septembre

 

EN TÊTE de L'ART VAN GOL Le printemps bientôt , les oiseaux qui gazouillent, le pétrole moins cher enfin bref !,

Arbre à décaler un dessin

Modifier

Route - Stylos-feutre  Van Gol - Format A4


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Lundi 17 avril 2017

Il me semble que j'ai tout effacé ce qui précède , fausse manoeuvre , quand je veux taper un texte tout est surligné en bleu  , je n'ai jamais validé ... sauf une fois sans doute .
c'est comme si j'avais changé de page , on va dire , mais j'ai toujours les dessins même  s'ils ne sont plus sur le blog .
Il faudrait mettre tout le blog en mémoire , bof , pourquoi ?

   
Route 170 - Encre - Van Gol - Format A4

Essai d'ajout , un moment plus tard  ; ça marche !

Il va falloir que je décale le dessin en couleur car une partie est cachée .


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Mardi 18 avril 2017


De notre correspondant en Polynésie

Une barquette ! Photo prise entre  des pluies diluviennes ou une chaleur torride .

Route-Encre - Van Gol - Format A4


la date d'effacement (début de la page ) était le 15 mars , j'ai fait un tri , sur une trentaine de dessins , je vais en remettre dix .

Dessin du 19 mars 

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Mercredi 19 avril 2017

Notre correspondant va acheter deux yachts !!!!
C'est officiel ! 

Il a posé , toutefois, une condition , voir en bas de page du jour

Celui-là et le prochain que l'on verra demain
Le premier bateau a eu la visite d'Obama .

Route - Feutres - Van Gol - Format 24x32

Dessin du 21 mars

Achat de deux yachts (suite)

A condition qu'il gagne le gros lot au loto 
 

Autrement : 0,3  ° ce matin dans les Monts du Lyonnais

Je vais ressortir ma houppelande , ma doudoune et ma chapka . 

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Jeudi 20 avril 2017


De notre correspondant en Polynésie

Euh ... ce ne serait pas une soucoupe nageante ?

Route -Encre - Van Gol-Format A4

Dessin du  29 mars

Un matin frisquet dans les Monts du Lyonnais

- 1,9 °  


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Vendredi 21 avril  2017

  
Route - Pastel sec - Van Gol - Format A4

dessin du 23 mars


Tempé !!!!!

-2, 5 ° ce matin !!!



J'ai eu l'occasion d'écrire deux manuscrits .Le premier très autobiographique, comme très souvent pour un premier, comportait deux parties distinctes , la première a plu à un éditeur mais pas l'autre.  Il avait 300 pages .
Le second(224 pages)  est une fiction , un collège que je connais a servi de décor , la ressemblance s'arrête là .Les   professeurs décrits n'ont jamais enseigné dans cet établissement , j'ai eu la chance ou la malchance de les côtoyer ailleurs  . 
Peu satisfait de ce que j'avais écrit , j'ai eu envie de récrire  ce roman qui est un polar, les 15 premiers chapitres ont déjà été modifiés . je vais continuer .

Je vous propose de lire le début .
Bonne lecture , j'espère . 




   

             COLLÈGE BLUES



Chapitre 1


   Guilleret , les mains  sales,  sans que Sartre y soit pour quelque chose ,  je franchis le seuil des toilettes du collège et ce que je vis me laissa coi .Des pompes de tennis fuchsia  , taille grande fillette , une jupe  bleu vif , un haut blanc : J'en déduisis immédiatement qu'il s'agissait d'une fille de l'établissement : je la reconnus tout de suite à sa belle tignasse  blond cendré , c'était Léa  Lorent  , une élève de 3 e B que j'avais en français et Arts plastiques et dont j'étais le professeur principal  . Une bonne classe que je rencontrais toujours avec  plaisir  et je n'étais pas le seul .
.   Je  n'avais pas pu constater  son absence éventuelle en classe , car ce n'est qu'en début d'après-midi que j'aurais eu  cours avec cette classe .
   Bien que totalement dénué de connaissances en secourisme , comme dans bien d'autres domaines , je me penchai lentement sur elle , à cause de reins que j'ai fort délicats , en me disant , avec inquiétude mâtinée de familiarité  populaire : " T'es mal barré , si quelqu'un arrive ,   un malentendu graveleux risque de naître ."
 
Tout se passait pourtant bien  ce matin , Jo ,le prof de musique , faisait avancer sa classe en première heure , en direction de la salle de musique en jouant , tout en marchant  ,un solo introductif emballant de Benny Goodman , à la clarinette , "le roi du swing " ,  normal !


SASASASASASASASASA
SASASASASA
sasasasasasasasasasasasasasasasassasasasasasasasasasasasa


Samedi 22 avril 2017


De notre correspondant en Polynésie

Une réplique d'un bateau parti de HawaÏ pour découvrir la Polynésie
jusqu'en Nouvelle-Zélande 

Route Encre Van Gol  Format A4

Dessin du 24 mars


COLLÈGE BLUES

(suite)



Titine , la prof d'anglais  tentait d'effacer sa poitrine aguichante , pour laisser entrer en classe des ados frémissants lorsqu'ils  passaient  près de la Titine .  Mais bon , rien d'anormal . C'était la Titine ! Tout ado normal  en rêvait , le soir dans son lit . Avec le drap  qui s'en souvient , évidemment .
  
                           Et moi , je me trouvais là quelques heures plus tard comme un con dans ce couloir . Léa était sans vie , des rougeurs autour du cou  , pas de souffle ,  je conclus qu'elle était décédée  de manière suspecte pour le moins . 

J'allais essayer de connaître le fin mot de l'histoire , euh... faire ma propre enquête si j'en étais capable . Une sorte de Sherlock Holmes ? Avec la grande pipe ? La casquette ? Et je n'avais pas de docteur Watson !Non . j'étais juste un type qui croyait qu'on pouvait enquêter sans les moyens de la police . Sans grandes convictions . 
   
                                     
                                                                                                                                                                                                                     page  1


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Dimanche 23 avril 2017

Oub sur un bateau : on voit le parcours effectué par la réplique (Photo précédente )

Route - Pastel sec - Van Gol -Format A4

Dessin effacé du 24 mars



COLLÈGE BLUES

(suite) 


                           Et moi , je me trouvais là quelques heures plus tard comme un con dans ce couloir . Léa était sans vie , des rougeurs autour du cou  , pas de souffle ,  je conclus qu'elle était décédée  de manière suspecte pour le moins . Je me répétais.
J'allais essayer de connaître le fin mot de l'histoire , euh... faire ma propre enquête si j'en étais capable . Une sorte de Sherlock Holmes ? Avec la grande pipe ? La casquette ? Et je n'avais pas de docteur Watson !Non . j'étais juste un type qui croyait qu'on pouvait enquêter sans les moyens de la police . Mais sans grandes convictions . 
On verra.                                                                                                                                     
    L'explication de mon irruption  aux toilettes?   La  vraie?.
 Loin d'être un poivrot , j'aimais le bon vin , qui plus est , mes parents avaient vécu leur enfance , entourés de vignes , qui plus est encore , ils étaient nés à Beaujeu-même . Mon arrière grand-mère paternelle habitait à Qincié (en Beaujolais) une maison appelée 'La treille" . Ensuite elle avait tenu un bistrot à Beaujeu . J'avais de lourds antécédents vinicoles .
 Nous avions  fêté ,brièvement , avant les cours , la réussite à un examen d'un collègue . On avait fait ça le matin, oui picoler du matin ... Avec beaucoup de modération !!! Le lauréat  devait partir après ces agapes furtives  .Je m'étais senti obligé d'apporter , deux bouteilles de Morgon produit par un cousin , si j'avais su que cet excès m'amènerait  là , dans ces conditions !
"Si j'aurais su " comme on dit dans"  La guerre des boutons " de Louis Pergaud .

                                                                                                                                          page 2

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Lundi 24 avril 2017

De notre correspondant en Polynésie

Cata cata ( ohé) Catamaran
Certains voudraient constituer une réserve marine en Polynésie

Route  Feutres - Van Gol - Format 24 x 32

Dessin effacé du  1er avril  


COLLÈGE BLUES

(suite) 



Ce n'était pas donc "les mains sales" qui m'avaient entraîné ici , mais le beaujolais . Nonobstant , comme dit l'autre , je n'allais pas commencer ce bouquin en écrivant : "j'allais pisser ",  avec du réalisme , oui , mais du réalisme  trivial ; les mains sales , c'est plus propre .Evidemment , je ne m'attendais pas à cette découverte .Cela demandait réflexion .

Titine , la prof d'anglais ,  tentait d'effacer sa poitrine aguichante , pour laisser entrer en classe des ados frémissants lorsqu'ils  passaient  près de la Titine .  Mais bon , rien d'anormal . C'était la Titine ! Tout ado normal  en rêvait , le soir dans son lit . Avec le drap  qui s'en souvient , évidemment .

   J'ai l'air de prendre cette situation à la légère , mais pas du tout !
 Je me précipitai dans les longs couloirs ornées de vagues ondoyant capricieusement allant de l'incarnat  au rouge garance en passant par le corail . Je connaissais ce décor puisque  je l'avais  réalisé avec plusieurs classes  . C'était une idée de la principale , nostalgique sans doute de la mer , témoin de son enfance . 
Je n'étais pas emballé  par ces vagues qui ne m'évoquaient pas la proche banlieue de Lyon (la banlieue oullinoise) , ni hostile, mais bon , c'était la Principale , si j'avais besoin de fournitures , d'une autorisation , il fallait passer par elle . Pas fayot mais réaliste .L'indépendance négociée .
   Et dire qu'en arrivant , en approchant des" commodités "comme dirait le thuriféraire de la royauté ( Stéphane Bern ) j'éprouvais , par
                                                                                   
                                                                                                                  page  3                                                                                                                                    

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Mardi 25 avril 2017

Internet était en panne avant 8 h

Route - Feutres - Van Gol - Format A4

Dessin effacé du 7  avril




COLLÈGE BLUES

(suite) 


diktat de ma vessie . 
   Et c'est à ce moment de pré-jouissance que j'avais découvert  le corps inerte de Léa Lorent . Adepte des polars , je pensai immédiatement en voyant des rougeurs au cou de Léa  à des traces de strangulation .

Titine regarda sa classe , les murs couverts d'affiches british ,la photo de la Queen portant un chapeau bleu turquoise avec de la gaze rose bonbon , autre symbole :   la grande photo d'une  cabine téléphonique rouge  de BC à Covent Garden  ( la red telephone box de British Télécom) , le public   conquis d'avance du côté des garçons , plutôt hostile de la part de certaines filles . Classique .
 Elle s'adressa à la classe dans une langue bizarre , c'était de l'anglais . Tout le monde attendait  la traduction . Mais Titine continua dans cette langue . Il était question de  sortir ses affaires et son book d'english . Pourquoi dire ça en anglais ?
  Dans un souci pédagogique  , of course , pardon , bien sûr .Quant à dire ça en deutsch , ç'aurait été con  !   Bien qu'il y ait des mots proches dans ces deux langues (year , année en british  et jahre -prononcé yare - en deutsch et bien d'autres mots ...)

C'était tout autre chose , ici , la scène de crime était à respecter , je n'osai même pas assouvir , sur le champ, l'objet de mon désir initial .
   A l'aide de mon passe-partout de prof ,je fermai la porte du petit couloir attenant aux deux WC ainsi qu'au lavabo  laissant Léa à son triste sort .
                                                                                                                                                   page 4

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Mercredi 26 avril 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4

COLLÈGE BLUES

(suite) 

 J'avais conclu à un décès ,quant à faire du bouche à bouche , je n'en avais jamais fait dans des conditions médicales .Il fallait que je contacte immédiatement mon. boss , euh ... mon  supérieur  hiérarchique  . Je n'avais pas mon portable sur moi , n'étant pas esclave de celui-ci ,impossible de m'adresser directement au SAMU ou à mon patron .
   Je pris la peine de refermer la porte en tenant la poignée avec mon mouchoir , because les empreintes , Watson oblige .

Le Principal arriva un peu en retard ,à son bureau  mais il n'avait de compte à rendre à personne , il salua distraitement la secrétaire sur-maquillée  , un jour elle ferait une overdose de rimmel .   Il jeta un coup d'oeil dehors , un ciel gris : encore un jour merdique ! Pour peu qu'il y ait des parents d'élèves grincheux , ce serait la totale !

   De retour en classe ,je pénétrai dans une salle bourdonnante en m'efforçant d'adopter un air dégagé , nonobstant , fébrilement , je saisis un bout de papier sur mon bureau en désordre ( comme d'habitude) et griffonnai : M. le Principal ,pouvez-vous venir immédiatement en salle 5 ? 
   Pour faire bonne mesure , j'ajoutai : c'est urgent ! Je ne pouvais pas lui écrire - dans un registre de langage populaire -  " Venez aux chiottes , c'est une tuerie  " ! Ce qui aurait été exagéré.  
   Un coup d'oeil panoramique dans la classe ,et je m'arrêtai finalement sur Gérard , prénom si familier pour feu Coluche .C'était un élève sérieux ... l'élève !

                                                                                                                                      page 5

- Tu peux porter ça au Principal , tout de suite dis-je à l'élève  ?!
- Oui ...
Aujourd'hui ,les élèves ajoutent rarement "m'sieur" encore moins "monsieur" , c'est tout à fait obsolète .
- Tu n'attends pas !
- Oui .. mais si y'a quelqu'un dans son bureau ... j'le donne à la secrétaire ?
- Non ! Tu le donnes au Principal , tu frappes ,tu entres , tu lui tends le papier, il comprendra .
- Oui ... mais ...
- Tu dis que c'est moi qui t'ai dit de faire comme ça !  Tu reviens tout de suite , tu n'attends pas de réponse .

Titine ,balaya sa salle ... du regard.
-Where is Léa Lorrent ?
- She is not here ,madam ! répondirent en choeur  les élèves .
"Ah les cons " se dit Titine , j'vois bien qu'elle est pas là ! Mais elle était secrètement contente que ses élèves aient répondu spontanément dans la langue du Brexit .
Elle posa à nouveau une question:
- Why ?
Les élèves se regardèrent , Brigitte leva la hand en l'air :

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Jeudi 27 avril 2017

Route - Crayon pierre noire - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite) 



D'un signe de la head , Titine  lui fit signe de parler ,  de speaker .
. We don't know .
Ah ben , elle était bien avancée . On sait pas ! "Pourquoi t'es pas là , pas là , " fredonna Titine dans sa tête .Pardon ! Sa head !





- M'sieur ... ya un problème ? osa un élève plus intéressé par le fait divers potentiel que par son travail .
- Y'a rien , dis-je, continuez de travailler .      
   En fait , lorsque j'étais sorti pour des raisons urgentes  qui n'avaient rien de pédagogique , déjà  dit ? Oui , peut-être. j'avais entrepris un rappel du fleuron de notre langue , envié par d'autres pays , l'accord du participe passé avec avoir et être , enjolivé de toutes les subtilités .
   Et donc , les élèves étaient dans la phase auditive avant de passer à la pratique .
  Pas facile de demander ça à un élève sérieux .. et respectueux . L'air torturé , mon émissaire s'enfuit vers les bureaux de l'administration  . Dans la classe , les bavardages s'étaient arrêtés , tout le monde me regardait  .    Un cours , c'est un spectacle avec une star et un public , mais le succès n'est pas assuré . Petite certitude ,on joue pratiquement toujours à guichets fermés .
N'ayant pas le temps de chercher un exercice en rapport avec la leçon , je sortis un texte comportant des fautes , le distribuai :

                                                                                                                           page 7

- Bon , je risque de m'absenter quelques minutes , corrigez ce texte , orthographiquement parlant ...
- Parce qu'il y a une autre façon  hasarda un élève .
- Bien sûr , syntaxiquement , on peut corriger un texte , en vérifiant  si les phrases sont correctes , par exemple s'il est écrit  : "je me rappelle de cette voiture ..
- C'est incorrect ?
- Oui , il faut dire je me souviens de cette voiture , parce que le verbe "se rappeler est  ...
- .............
-  Transitif ! Merci pour votre aide !   On se rappelle quelque chose : " je me rappelle cette voiture " et non de  cette voiture  .
- Moi , je dis toujours comme ça ...
- Moi aussi ...                                                                                                                                 
- Eh bien , c'est le rôle du cours de français de remédier à cette erreur .  Et il y en a bien d'autres  comme ... pallier ... enfin bref ! Cherchez des fautes d'orthographe , ça sera déjà pas mal .
- Il y en a combien ?
- Vous verrez ! Vous avez le droit d'utiliser les dictionnaires au fond de la classe .
-Ah bon ! Ça va être facile !!!
Malgré la situation ,cette remarque me fit sourire, il y aurait des surprises à la correction .... 
- Et je ne parle pas de l'aspect sémantique , ajoutais-je    ...

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Vendredi 28 avril 2017

Route - Stylo bille Van Gol - format 24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite) 


Jo posa sa clarinette  sur le bureau  et se rabattit sur le piano pendant que les élèves ouvraient leur cartable , leur sac .Quelques notes de Schubert pour faire sérieux puis il attaqua un blues .
Silence complet l D'accord , c'était pas du Rihanna ou un rapper quelconque  , mais quand il chanta en américain un blues tragique , les élèves étaient scotchés  . "Le blues, c'était le chant des esclaves noirs dans les plantations de coton , les chanteurs exprimaient  la dureté de leur vie " , expliqua-t-il  .  Downheart blues ! 
et il reprit :                                                                                                                            
" Tristes Découragée  :
Eh bien, c'est difficile d'aimer quelqu'un quand ce quelqu'un ne t'aime pas!
Je suis tellement dégoûtée,j'ai le  coeur brisé; je suis  triste et découragée.
Une fois, j'étais folle  d'un  homme; Il  m'a battue  tout le temps 

" C'était l'Impératrice du blues ,  Bessie Smith " ,ajouta-t-il  après ce bout de traduction , il continua  cette  chanson de Bessie Smith .  Il n'avait pas une belle voix , mais elle était râpeuse à souhait ,  ça foutait le frisson à quelques élèves . D'autres attendaient que ça passe , pour faire entendre un bout de leur CD du jour . Analyse après .  Jo avait l'esprit large , il écoutait du rap merdique pompé sur YouTube par les élèves  avec bienveillance , le jazz n'était plus d'actualité . Il se                                                                                                                              
rappelait avoir écouté King Oliver dès sa jeunesse .Un son qui le faisait tressaillir .
Les enregistrements vers 1920 avaient un son nasillard et émouvant . Il l'écoutait très souvent .

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- Ah le con ! dit Jean-Pierre , en salle 5, une grande gueule ... en l'absence du prof .  Y nous fait faire son travail !
- Non , tu déconnes?!
- Si ! Corriger une dictée , c'est son boulot ! rajouta Emile ,fils de prof , il voyait bien à la maison  son père se taper des corrections de dictée .
 Et on n'est pas payé ! ( maintenant , on écrit payés  alors que "on" employé à la place de "nous"  est indéfini , pas pluriel .)
- N'exagère pas Emile , c'est un exercice .
- Moi ,je le fais pas , j'dirai que j'ai pas trouvé de fautes !
- Si y'a des fautes faciles à débusquer, dit un autre fils de prof  ...
- Débu quoi ? Putain, le blaireau de prétentieux !
Les fils de prof n'étaient pas toujours appréciés , surtout les bons élèves , restait la solution aux fils de prof , pour être admis , de la  jouer profil bas voire de jouer les meneurs en lâchant du lest sur les résultats . Mais à la maison ...
Pour être bien vu par les autres , un fils de prof ne doit pas être bon ou alors  c'est un sacré acrobate  qui finira député, ministre ou ...
Jean-Pierre fit l'intéressant :
-Je me demande ce qui se passe ...  je me rappelle du jour ...
- Je me rappelle le jour" a dit le prof  !

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Samedi 29 avril 2017

Route - Encre - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite) 


- Ta gueule , on n'est pas en cours ! Je me rappelle du jour  où , en jupe , la prof de géo avait perdu sa culotte ,tombée sur ses pieds , quand elle écrivait au tableau  ...                                                                                                                     
- C'était le pied ,dirent quelques-uns au courant de l'affaire  !    
- Elle avait dit : "continuons " en  ramassant sa petite  culotte bleue   et en la tassant dans la poche de sa blouse ...
- Non , verte .Et  après , elle osait plus s'asseoir . Tous les mecs attendaient  ...
  - Même les filles !                                                                                                                  
   Les garçons prenaient un air rêveur ,  c'était pas tous les jours comme ça ...
   Cette histoire , proche de la légende, mais réelle , aussi rare  qu'une éclipse de lune , était connue  par quelques  profs et  élèves  , mais la vedette malgré elle  n'enseignait plus là , le plus fort de l'histoire , je connaissais la prof et elle était plutôt mignonne .                                                                                                                              
Des histoires , ça ne manquait pas dans l'enseignement , quand j'étais jeune pion avant d'être prof , au réfectoire d'un lycée , réunissant pions et profs ,  un prof  d'hist-géo , avait raconté un souvenir de potache  .
"On avait un vieux prof de maths  dur de la feuille , les élèves en profitaient : en montrant la porte de la classe , l'air gêné , un élève disait sans trop articuler :    

                                                                                                                            page 11

                                                                                                          
- M'sieur ! Je peux aller coucher avec ta femme  ?
- Oui , allez y tout de suite !                                                                                                                  
Succès discret de l'élève  mais garanti !
Raffinement :
- Non attendez , y'en a déjà un !
Mais bon , ce raffinement , c'était seulement les jours fastes .      
                                                                                                                        

En classe de musique , Jo attendait une classe  , son esprit vagabondait ....
Un jour , son père excédé par le bruit de la musique de jazz  , était sorti de la cuisine , et il avait braqué son fils avec un pistolet automatique .                                                                                                                               
 Jo était parti pour  Lyon , il avait dormi , près de la Mulatière , dans un énorme tuyau dans lequel il tenait debout .C'était en octobre , il s'était gelé , était rentré , le lendemain matin chez ses parents .  Personne n'en avait parlé .Et lui n'en avait pas parlé à sa famille . Même pas un mot de sa mère !
.Il n'oublierait pas jusqu'à sa mort .


il continuait à aimer le jazz , cette "musique de sauvages" .   Le bac réussi lui avait permis d'acheter un autre disque , 33 tours , *  25 cm de King  Oliver et de son orchestre (son band)  Oliver jouait du cornet . Jack Teagarden du trombone , enfin bref !  Après le jazz New-Orleans ,il y avait eu le middle-jazz et plus tard le free-jazz, une horreur!    
* On trouvait encore quelques vieux 25 cm aux Puces  mais 78 tours , plus anciens  .

                                                                                                                                page 12



Foot féminin

LIGUE DES CHAMPIONS(es)

Samedi 29 avril 2017
 
PSG - FC Barcelone
Ligue des Champions
17h00 - beINSPORTS 1 
Match retour au Parc des Princes
  OL- Manchester City
Ligue des Champions
20h45 - C8
Match retour au Parc OL  


3-1 faveur des  équipes françaises au mach aller


Dès 19 h45 , je devrais pouvoir indiquer la compo lyonnaise grâce à OL TV ( L'avant-match)

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Compo donnée quelques secondes , pas le temps  de noter .

Résultats

Le PSG gagne par 2-0 au match retour , qualifié pour la finale en Angleterre
L'OL une nouvelle fois battu au Parc OL mais qualifié

Pour la finale  , favori , le PSG

Gérard Précheur , qui a la meilleure équipe  en France voire en Europe , bientôt ex- entraîneur  de l'Ol est incapable de mobiliser son équipe .

Il va y avoir  3 matchs contre le PSG à venir , cette saison ....... Je crains le pire !!!


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Dimanche 30 avril 2017

Route - Feutres - Van Gol - Format 23 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite) 


Dans les disques microsillons  ,il y  avait des 30 cm en 33 tours (par minute) ,des 25 cm en 33 tours et des 45 tours(par minute) avec deux morceaux  seulement .Il                                                                                        
y a eu des 16 tours (par minute ) en 30 cm , ils duraient deux fois plus longtemps  que les 33 tours  mais ils ont été rares .Il fallait un tourne disques qui tournait à 16 tours par minute ,il y en avait peu .


Pour ce qui était arrivé à Lea , les élèves  ne savaient rien encore .
   Certes , Emile en  saurait  plus avant tout le monde , il avait ses sources ... Pourquoi ce prénom désuet ? Rousseau avec son Emile était passé par là , la pédagogie , mot magique , Emile qui avait cassé la vitre de sa chambre et qui devait se les geler pour lui apprendre à vivre et à ne pas casser des vitres .Les parents pédago avaient fondu : Ah  Rousseau !  Il s'appellera Emile avait décrété le père suvi par la mère  pas emballée , mais bon , on fait équipe ... pédago .   Et puis , une chance que Rousseau n'ait pas choisi Gontrand ou Adelbert  ! Emile s'en tirait bien .
J'aurais pu étonner les élèves , voire les stupéfier en déclarant , tout de go , par jeu : "Léa Lorent  que vous connaissez ,sera absente quelque temps , elle a subi une compression létale de la trachée artère  " évidemment pas question de dire ça et si je l'avais fait , tout le monde n'aurait pas traduit correctement .                                                                                                                       
Retour sur terre : par la fenêtre , je surveillai la galerie couverte reliant les  salles de classe aux bureaux de l'administration .A grandes  enjambées , le Principal

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déboulait , avec en retrait ,Gérard émissaire  intrigué. Le plus curieux , c'est qu'il était passé devant les toilettes funestes , mais je les avais fermées .Et le responsable administratif allait passer devant la scène de crime  (un excellent film de Schoendorffer ) sans le savoir.

    Un coup sec à la porte concomitant avec l'ouverture de la porte et le Principal , l'air interrogateur , les sourcils froncés s'approcha de moi , rapidement .
- Qu'est-ce qui se passe ?!!
    Je me levai précipitamment bousculant mon bureau  qui faillit tomber de l'estrade , les élèves ne rirent pas ,  ils étaient intrigués ,mais pas vraiment à cause de la présence du chef d'établissement .
   Avec  une mimique appropriée , genre c'est un secret , je tentai d'attirer le Principal étonné dans le couloir .                                                                                                                       
- Enfin ! Qu'est-ce qui se passe !!!!
 - Vous n'êtes pas cardiaque ?

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Lundi 1er mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format 24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite) 


                                                                                                                              
Mon supérieur hiérarchique aurait pu me faire remarquer qu'il n'y avait pas que ça dans la vie et que ce n'est pas parce que j'avais subi ,récemment à coeur ouvert un échange standard de deux valvules canadiennes  que tout tournait autour de ça .Il se contenta de :
- C'est pour me demander ça que vous m'avez dérangé ?!!!    
 Avec une mine de conspirateur ,digne des débuts du Cinéma , je lui tendis la clé des toilettes :
- Il y a Léa Lorent  inanimée dans les toilettes .
   Il me prit la clé des mains , pour le moins ahuri par cette annonce -autant que par le limogeage de Julien Lepers ou de Drucker -  et partit rapidement vers ce qu'il est convenu d'appeler le lieu du crime .
- Mais qu'est-ce qu'elle a ?
- Je préfère que vous la voyiez , dis-je sibyllin .
- Mais enfin !!!!
- Je préfère , m'obstinai-je .   
Agacé , il batailla avec la clé dans la serrure , ouvrit la porte et demeura saisi .Il se pencha et aperçut tout de suite , les traces suspectes ainsi que l'apparence figée de Léa à terre  .Et il se tourna  vers moi , les yeux accusateurs :
- Attendez ! Je n'y suis pour rien , m'exclamai-je , je viens de la découvrir comme vous .
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Salle 35 ,  en cours d'allemand ,  monsieur Müller (le meunier) essayait de montrer à la 3e B que l'allemand n'était pas une langue gutturale en faisant écouter Alexandra , une chanteuse prématurément morte dans un  accident de voiture .On écoutait, après une intro avec des violons , "Mein freund der baum ist tot "  , ensuite on traduirait "Mon ami l'arbre est mort " (lui,aussi)  quand le chant fut interrompu par un toc toc à la porte .
- Herein ! hurla Muller .
Pas d'étonnement  chez les élèves , pour ce "Entrez" hurlé , c'était signé Müller , le prof de boche . 
La porte s'ouvrit et un pion entra timidement , ne sachant si la conversation allait continuer en allemand . Il tenta la langue de Molière plutôt que celle de Goethe . Il  se pencha vers le germaniste officiel de l'établissement  :
- Monsieur le Principal vous rappelle que  l'inspection  aura lieu à 14 h .
- Oui , je sais , dit Müller,agacé par cette interruption , c'est tout ?
- Oui ... euh ...   j'oubliais , vous avez reçu un livre , je l'ai mis dans votre casier en salle des profs   .
- Quel était l'intitulé ?
- Euh , je ne l'ai pas enregistré  mais ...
- Mais ?
- Mais j'ai reconnu , en couverture ,  le visage de la Chancelière ...Angela Merkel ...

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Mardi 2 mai 2017

Route Encre - Van Gol - Format  24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite) 


- Ah hhh ,  Angela ! dit Müller, l'air attendri  en pensant à cette femme à la beauté imparfaite .Merci  , mon ami ! Une bonne nouvelle .Le pion ne comprit pas .
Sur la pointe des pieds , le pion s'esquiva , heureux de n'avoir pas à eu à  révéler ses lacunes  dans la langue d'Outre Rhin .   
A propos de lacunes , un prof d'hist--gé , avait mis sur un bulletin  intentionnellement , à propos d'un élève : " de profondes  lagunes  en géographie "    
Müller  observa un instant sa  classe puis dit :
- Wo ist Lea Lorrent ?
- Es ist nicht ! répondirent en choeur les élèves qui avaient déjà été interrogés parTitine sur ce sujet. Un élève ajouta très  discrètement "mein general !  (prononcer guénéral)
"Ah ! Les cons , les connes " se dit le meunier allemand qui respectait strictement l'égalité garçons-filles .J'vois bien qu'elle n'est pas là !
- Warum ? ajouta-t-il, l'air quémandeur  .
Les élèves se  regardèrent , Clairette  leva  la hand en l'air ;
D'un signe de kopfe , Müller engagea l'élève à répondre .
- Wir wissen nicht .
Ils étaient bien dressés à répondre dans la langue teutonne .
On est bien avancés , se dit Müller , personne ne sait ... en fredonnant dans sa tête "Warum" une ancienne chanson à succès interprétée par un chanteur à la voix très grave . Un tube .

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- Oui , enfin , on verra . Restez-là , me dit le Principal , ne touchez à rien , j'appelle la gendarmerie et un médecin , quoique ...
-On pourrait fermer à clé et je retourne en classe ...( d'où s'élevait un brouhaha inquiétant .)
- Oui , c'est ça ,mais les gendarmes viendront vous voir .
-Oui , bien sûr .. acceptai-je en pensant aux emmerdes qui allaient venir .  
Le prof de musique , dont la salle était la plus proche des toilettes , sortit dans le couloir , se tourna vers nous ;
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien ! fîmes-nous dans un beau choeur de menteurs  .
Jo rentra dans sa classe.
    Mais je connaissais la musique ,  je savais  que Jo ,  mon  collègue voisin  allait me passer à la moulinette dès la fin du cours qui approchait . Un bon rapport entre les deux disciplines artistiques voisines géographiquement ici   : la Musique et les Arts plastiques existait  . Jo  , le collègue était sympa  et de temps en temps ,il  me rendait visite pendant la récré car  moi , je restai en classe et évitai la salle des profs .   Je préférai peaufiner le prochain cours .Chacun son vice .                                                           
 Et puis certaines disciplines pratiquées par un seul prof nous isolaient , pas comme les maths, l'hist-géo ou le  sport . Mais mon  collègue musicien ( clarinette et piano) préférait aller papoter avec des collègues .

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Mercredi 3 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format 24 x 32


Un car , un pont à chevalet et de la neige , c'est le début de  61 h ,  polar à suspense( traduit en français)  de Lee Child . un excellent polar !! -- 464 p - 8,49 € en kindle et 21,90 € , broché ; A signaler des livres en occasion , broché  3,49 € au lieu de 21,90 €!!!!! !J'en ai acheté en occase , livres impeccables , non feuilletés !! Inconvénient , ils arrivent chez soi ,  moins vite .  
 Remarque : avec les tablettes de lecture  (kindle ou autre) que le livre ait 100 p ou 1000 p , la tablette est toujours aussi légère , alors qu'un livre broché de 1000 p ...
II y  a des tablettes de lecture pas très chères.
Le chargement d'un livre avec la wifi , chez soi , peut se faire en une minute .Vous cliquez pour commander et vous pouvez commencer à lire une minute plus tard . 
Il y a aussi les livres de poche mais quand il y a beaucoup de pages , les caractères peuvent être très petits !


COLLÈGE BLUES

(suite) 


S'il m'interrogeait , je le renseignerai , de toute manière , tout le monde finirait par être au courant , alors un peu plus tôt ,un peu plus tard ...
Non , ce qui me tarabustait , c'était la maréchaussée trop contente d'avoir un coupable tout désigné , en ma personne .Enfin, ce n'était pas à moi de prouver mon innocence  mais à eux de démontrer ma culpabilité . Pas rassurant pour autant , avec Outreau on avait vu des innocents incarcérés ...Une honte pour la justice !
Bon , mauvais peintre, je noircis peut-être ... le tableau
Je rejoignis ma salle 5. Je commençai à la reprendre en main , quand le prof n'est pas là , les élèves dansent .

Salle 36 , Titine. Elle avait un visage fin , assez joli , avec de grosses lunettes, mais pour le reste du corps , on tapait dans l'excellence ! Au moins , un A++
Elle était agacée par Michel Eluard qui passait son temps à la fixer , comme hypnotisé .
- Eluard , au travail ! Vous n'allez pas nous pondre un poème !
Eluard , prétendait être de la famille du poète , il adorait "Liberté" chanté par Claude Vinci , un chanteur ignoré par tous .Le poème , mis en  chanson ,  avait été repris par un chanteur , mais en moins bien :
Sur mes cahiers d’écolier

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Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige                                                                                                                              
J’écris ton nom...


Pour calmer l'excitation dans la classe , histoire de reprendre en main , les rênes de  celle-ci , je me contentai de dire .
- Il s'est passé quelque chose , mais je ne peux pas vous en dire plus .
- Les WC sont bouchés ? proposa finement Emile .
- C'est bien autre chose , quand tu sauras ...
- M'sieur dites-nous en plus , roucoulèrent quelques filles .
 - Non , rien de rien , piaffai-je .

           CHAPITRE DEUX


Deux coups secs à la porte et derechef le Principal fit irruption .
- On a besoin de vous ,lança-t-il , comminatoire , je lui aurais bien dit qu'il y avait peut-être un rapport avec Philippe de Commines , mais ce n'était sans doute pas le moment de me livrer à des gloses éthymologiques... Comme  dit la sagesse populaire " Y'a un moment pour tout ."
- Tout de suite ? hasardai-je bêtement.
- Ben oui ...  (con ! sous-entendu )
- Mais je ne peux laisser me élèves ...Je vais leur donner un travail de chasse orthographique .

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jeudi 4 mai 2017

Route - encre - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite) 



Le Principal me regarda , étonné , le coup de la chasse orthographique , on ne la lui avait jamais faite ,   puis il  lança :
- Bonne idée  !  Et  ils vont rester en auto-discipline !
(Ah oui ! formidable ! La solution aux problèmes de discipline !!! Faudrait essayer dans les classes  difficiles  en banlieues  ... )
Rassuré , ma classe était en bonnes mains , je suivis mon chef qui traçait la route  .Arrivé sur la scène de crime -un excellentissime film  de Pierre Schoendorfer je me répète ,  je reconnus quelques membres de la maréchaussée rencontrés lors  d'un soi-disant excès de vitesse  alors que mon véhicule ne dépassait pas le 145 lorsqu'il était sollicité  avec une pression inhabituelle sur la pédale .
Là , je n'avais rien à me reprocher . J'étais serein comme un oiseau  .
Les deux uniformes ne me serrèrent pas la main , juste un petit signe de la tête .Les effusions s'arrêtèrent là . Ça me suffisait amplement.
Le gradé , il avait plus de trucs sur l'épaule ,  l'oeil froid  d'un merlus abandonné depuis des heures sur un étal  , au soleil , le ton sec comme .. enfin , bref ,  ne s'embarrassa pas de préambule :
- C'est vous qui avez découvert la victime ? !
- Racontez !
- Je lui racontai les circonstances , je narrai complaisemment .
- Vous êtes resté combien de temps avant d'avertir les autorités , coup d'oeil respectueux vers le Principal .

                                                                                                              page 21

- Ben , j'ai pas chronométré  , au pif  pardon environ trois minutes ..?
- Et vous avez fait quoi pendant ces trois minutes ?
- Euh .. c'était peut-être deux ...
- Pendant ces deux minutes ?           
Je suis entré , j'ai regardé , je me suis demandé si elle  était encore vivante, j'ai réfléchi ...
- Vous êtes pas très rapide !
- Euh ...
- Vous avez vu personne dans le couloir ?
- Non .Si j'avais vu quelqu'un je l'aurais dit et ...
- Oui , c'est bon !  
- Et vous êtes arrivé ici à quelle heure ? 
  - Euh ... continuai-je à euheuhter ,  quand je vais aux toilettes , je ne regarde pas l'heure ...
- Epargnez-nous les commentaires inutiles : il était environ quelle heure ?
- Disons 14 h 15 ... 14 h 40 ..

                                                                                                             page 22

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Vendredi 5 mai 2017

Route - aquarelle - Van Gol - Format 24 x 32 papier aquarelle 300 g 

COLLÈGE BLUES

(suite) 



- Belle précision ! : ironisa le maréchaussien  qui avait plus de sardines sur l'épaule que l'autre .
- 14 h 38  avançai-je pour aider .
Le gradé jeta un regard à son subalterne , je compris que  j'étais entré dans la grande confrérie   des témoins peu fiables .
- Bon , vous passerez à la gendarmerie pour signer votre déclaration . On tâchera d'approfondir , ajouta-t-il d'un ton que je trouvai sinistre .
-Vous n'avez pas une carte avec votre téléphone ... au cas ...?
-Monsieur , vous lisez trop de romans policiers, je suis fonctionnaire comme vous et j'ai des heures de travail et des heures de repos . le policier qui travaille jour et nuit , qui se contente d'un sandwich pour tout repas  et qui ne dort pas , qui enchaîne whisky sur whisky , bière sur bière ou bordeaux de Château Machin sur bourgogne millésimé    comme on lit dans les romans policiers , c'est pas réaliste !     
- Encore une fois , on approfondira ... 
 J'eus une pensée attristée pour le beaujolais oublié , mais je n'osais en faire la remarque  ... peut-être les circonstances , le lieu ....                                                                                                                                     
( "On approfondira " ...A grands coups d'annuaires téléphoniques ? supputai-je mais je me tus si je puis dire  .. .enfin , je le gardai pour moi )
Vous pouvez disposer .   

                                                                                                            page  23

Salle 37 , encore un cours d'anglais (on avait regroupé les cours de langue étrangère près d'un labo de langue ) , Tatane . Ah Tatane !
-T'as qui en anglais ?
- Tatane !
-  Putain ! T'as pas de pot !
- Et toi ?
- Titine !
- Ah la vache ! On échange ? (comme des vignettes Panini ?)
- En rêve !
Sur le marché des profs , Tatane n'était pas côté à la bourse du bahut . Physique peu avenant , air négligé , on ne savait même  pas son vrai nom . mais surtout , il fumait . Il fumait partout , au mépris de tout  . Il jetait ses mégots même dans les  couloirs .Les élèves se précipitaient pour encercler à la craie les rejets de Tatane .

Les élèves travaillaient  dans ma  salle .Je jetai un coup d'oeil dehors et vis arriver la voiture du disciple d'Hypocrate , une  Mégane , le modèle  abouti parce que les premiers modèles du nom ...Enfin , bref !
Le médecin avait un visage allongé , avec le teint blafard d'un grabataire , son blouson de cuir fauve fatigué (pas le lion!) flottait sur se épaules  d'étudiant attardé .On avait eu l'occasion d'échanger quelques mots reliant ma profession de prof de français (et d'Arts plastiques) et la sienne de toubib , grâce à Jules

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Samedi 6 mai 2017

Route - Aquarelle - Van Gol - Format 24 x 32 papier aquarelle  300 g



COLLÈGE BLUES

(suite) 


Romains , je lui avais déclamé , imitant Louis Jouvet : " un hommmme bien portaaannt .... est un malaaaade qui s'ignore " La profession de foi du docteur Knock . 
Lui , en échange m'avait raconté  une péripétie qui lui était survenue , lors d'une visite , le secret médical n'était pas concerné .                                                                                                                              
Le praticien suivait les matchs du club de foot lyonnais, l'OL  .Mais la région où il habitait comme moi était à égale distance de Lyon et   St Etienne , ce qui fait que les zones de supporters pouvaient se chevaucher .                                                                                                                            
 Les lundis , lendemains de match , j'annonçai en classe , dès la première heure ,  la victoire éventuelle de Lyon sur Sainté ,  histoire d'informer. Curieusement , les jours de victoire de Sainté sur Lyon , quelques élèves - minoritaires ! - venaient avec le foulard vert des Stéphanois  .
 Et donc le médecin , après la visite , bavardait avec les parents du malade , soulignant une victoire lyonnaise sur les joueurs de Sainté .
" Au bout d'un moment , je me suis arrêté " , m'avait raconté le thérapeute rural  , "en voyant la mine des gens ,  cette famille supportait non pas Lyon mais son adversaire confirmé . " 
Je n'ai pas su si  les supporters des Verts ont changé de médecin . Très possible  !

 J'abandonnai le toubib sorti de mon champs de vision et je revins à la classe :
"Pendant mon absence , dis-je , je vous ai donné un texte avec des fautes, il existe une

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fameuse dictée difficile  dite de Mérimée , là , c'était plus simple , c'était à vous de les trouver, les dictionnaires au fond de la classe  étaient à votre disposition , donc vous avez dû trouver toutes les fautes , il y en avait dix ."
Les élèves se regardèrent.
Je me tournai vers Clairette , la tête de classe , une blonde souvent en jupe écossaise . 
- Je n'en ai que huit concéda-telle . 
Je me tournai alors  vers Colette , sa voisine , la copine de la précédente , elles étaient inséparables mais en classe , elles se tiraient une bourre , pas possible .
- J'en ai neuf , dit-elle , partagée entre un triomphe incomplet  et le désir de ne pas fâcher sa camarade . 
"Il y a  mieux ? " dis-je bien inutilement . Comme quoi , commettre zéro faute grâce au dictionnaire est une gageure , un rêve .Mais bon ça aide ... si on utilise le dictionnaire , et bien !
Nous attaquâmes la correction .
Bien évidemment les fautes d'accord ou les mots non recherchés parce que trop connus    pouvaient réserver des surprises , par exemple à l'envi , sans  e  à la fin  . "Quand à " qu'il fallait écrire "quant à "  . Et bien d'autres pièges connus des dicos d'or, des spécialistes de la faute vicieuse d'orthographe . Il existe des mots , qui selon un sens précis, changent d'orthographe : les cuissots (de chevreuil , sanglier , cerf ) ou cuisseaux (de veau)  ,mais franchement , connaître l'orthographe à ce point-là  , à part pour  briller dans les concours , je m'en fous .D'ailleurs , les lauréats de ces concours d'orthographe ,n'étaient pas tous profs de lettres souvent .Un instit , un charcutier plus obsédé par la faute d'orthographe que par
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Dimanche 7 mai 2017

Route - Stylo à bille - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite) 



le pied de cochon .Ou un prof de math qui entre les chiffres et les lettres avait fait son choix . Cela allait du jeune drogué d'orthographe au retraité trop heureux de faire la pige aux profs de lettres .Le  plus frappant , c'était le vieil instit en remontrant aux profs .                                                                  
Tout le monde avait été piégé , dans mon texte,  par " à l'envi " auquel il avait été rajouté un "e" sauf un élève qui l'avait laissé sans "e" , c'était le plus mauvais en orthographe .Il était pas peu fier ... Et puis "échope " avait été laissé ainsi alors qu'il fallait deux p (échoppe qui venait du néerlandais "schoppe")  même le plus mauvais   avait plongé . Il y avait aussi contiguë  écrit sans le tréma , au féminin  , le dico n'avait pas été consulté .Bien sûr, aussi " plainte"  (c'était plinthe dans le champ lexical du bois et non de la souffrance ) avait séduit allègrement  presque  tout le monde , pas de dico utilisé là aussi . 
L'orthographe est un long fleuve ... plein de dangers . Certains sont le pont aux ânes pour des moins bons  . Difficultés mineures qui sont de gros obstacles pour les nuls , comme on dit .
J'avais voulu montrer qu'utiliser le dico  n'empêche pas de commettre des fautes, même si ça peut aider pour ce qu'on appelle "l'orthographe  d'usage". Comment on écrit un mot . Encore faut-il douter de son orthographe pour consulter le dico , ce qui n'est pas toujours le cas quand on est persuadé de connaître la bonne orthographe . (envie ou envi par exemple)  

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Dans la salle 12  ( comme un alexandrin )  l'antre de René Lelieu , les élèves buvaient les paroles du maître , Un homme aux grands cheveux blancs , toujours avec une chemise noire , le français ne s'arrêtait pas à la sonnerie , avec lui ,  il écrivait des vers , il avait même publié une plaquette  de quatre-vingt-huit poèmes .
Moi aussi , je m'étais essayé à la poésie , ceci sans comparaison possible avec ce qu'écrivait Lelieu ,  j'avais même écrit quelques petits vers pour une jolie étudiante que je voyais à la bibliothèque municipale de Lyon "la BM" ,je suis l'ombre de ton ombre " avais-je écrit , très modestement . Mais quelques vers ,  "c'était un peu court jeune  homme " aurait dit Edmond Rostand  ( Cyrano de Bergerac )
René Le Lieu ne se déplaçait  pas  comme tout le monde ,certes il n'était pas autoporté , il marchait mais d'un pas glissant de félin , et ses élèves essayaient de marcher comme lui mais ça restait un essai .Non transformé .  Je retrouverai quelques-uns de ses vers , mais pour l'instant ....
A propos de sonnerie , je me souvenais d'un prof de lettres  à Lyon  , quand approchait la fin du cours , nous commencions à ranger nos affaires , cela irritait le prof .
-Ici , la cloche , c'est moi .
Bon ça ne valait pas , quand il commençait à parler  , nous en profitions pour en faire autant en catimini !
Agacé , il s'écriait :
- Chaque fois que j'ouvre la bouche , il y a un imbécile qui parle !
 Enfin , bref ! 
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Lundi 8 mai 2017

Route - Peinture acrylique - Van Gol - Format 24 x 32    400 g




COLLÈGE BLUES

(suite) 




J'avais parlé avec René Lelieu , le prof poète , du drame épouvantable , il en connaissait pas mal de mots et il savait les manier avec la dextérité du secrétaire des poètes de Lyon , qu'il était  .
Dans sa plaquette de poèmes , il avait écrit :

Avec ses chaudes mains tendues ,
Tandis qu'à la hune des Cieux
se débattent dans ses cheveux
les langues du vent éperdues  (René L)

Petite remarque , à propos de Cieux , en peinture , on parle de ciels , dans le registre religieux , il est question de cieux (ou Cieux), aussi dans le registre poétique . 
A propos  de Léa , cette fois, lorsque j'avais annoncé , à Lelieu son décès dans des conditions encore inconnues ,  il m'avait dit : "  chassée par la violence humaine  ,elle a fui dans l'ether . " Elle avait été assassinée sans doute .Pensé-je plus prosaïquement .


Une nouvelle classe était avec moi , une quatrième C  , pas le must (il valait mieux être en A qu'en C)  mais bon , je ferai mon cours , avec peut-être moins d'entrain qu'avec une bonne classe.Les élèves étaient curieux , ils sentaient qu'il y avait quelque chose mais la nouvelle n'avait pas transpiré officiellement.
-M'sieur on peut savoir ce qui se passe ?

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 -S'il y a quelque chose à annoncer , c'est le principal qui décidera .
- Mais c'est un vol ?
- Sortez vos affaires , et on va travailler au lieu de conjecturer  .
- Conjecturer , ça veut dire quoi ?
- Je rappelle qu'il y a des dictionnaires au fond de la classe .
Plusieurs élèves allèrent prendre un dico , à des vitesses différentes , je surveillai le flux prêt à intervenir en cas d'excès de vitesse .
Mon sifflet à la main ... non , je déconne .Au bout de deux minutes je demandai :
- Alors que signifie "conjecturer "?
Des mains se levèrent :
- Hervé ?
- Faire des suppositions .
Je me tournai vers Jean-Charles , l'intello de la 4 e C:
-C'est noté ? Tu as combien de mots?
-147 , m'sieur !
- A 5000 , tu écriras un dictionnaire .Après le Petit Robert , il y aura "Le Petit Jean-Charles".
Rires dans la classe .
 Il notait les mots nouveaux avec une définition .C'était un original , un original sympa .

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Mardi 9 mai 2017

Route - Peinture acrylique - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite) 


Moi aussi , j'aimais les mots , des mots que je découvrais dans mes lectures , mes activités .   Par exemple  "obsolète" , c'est un terme qu'on trouve sur les catalogues de composants électroniques que je consultais  quand je bricolais .
L'amour des mots m'a joué des tours parfois . dans un devoir de philo , j'avais employé l'expression "coefficient de frottement " commentaire du prof "ce texte n'est pas de vous " Et pourtant , si ! Mais le prouver ...
  En fait , cette expression est peu connue , mais le principe est très utilisé : le coefficient de frottement ou coefficient d'adhérence caractérise le glissement  de deux surfaces d'objet , l'une sur l'autre: pneu et neige , ballon et terrain arrosé   sur un stade de foot .Bien sûr , on ne dit pas : "On va arroser le terrain pour abaisser le coefficient de frottement " Mais  " On va arroser le terrain pour accélérer la  vitesse  du ballon ."
J'en ai d'autres comme "obérer"par exemple mais bon ...   
                                       
En cours d'allemand , Müller avait une nouvelle classe , il avait récupéré le livre sur Angela et il essayait de faire partager les élèves  son adoration pour Angela . Les élèves se jetaient des regards furtifs  , d'autres avaient toutes les peines pour se retenir de pouffer. Angela n'était pas vraiment leur type de jolie femme .
Le conflit des générations , quoi ! .
La politique économique de l'ange teuton ne les séduisait pas plus .Il fallait être outre-Rhin pour apprécier.

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                                                            CHAPITRE TROIS

Dans ma classe , l'atmosphère n'était pas trop portée sur le travail , je tentai de reprendre les rênes : " Au travail ! "
- Michel , ça suffit le bavardage !
- Pas de mais !
"Ni de juin " entendis-je .Je fusillai le plaisantin du regard . Abattu en plein vol , il se remit à  travailler . Ici , les plaisanteries , c'était  mon domaine , je ne supportait pas la concurrence .
Comme dans des émission de jeux où la voix off devait strictement se contenter de débiter de la pub .
C'était la troisième de l'après-midi qui tirait à sa fin .Je devais encore une heure aujourd'hui à l'Education Nationale.
Parfois , je finissais plus tôt .
Les cinquièmes avaient déserté la salle de cours,je rangeais le dessus de mon bureau car parfois , d'autres collègues avaient cours dans ma salle cinq .c'était rare mais je ne pouvais laisser un dessus de bureau encombré .
Des pas dans le couloir , quelques murmures virils .Un petit coup bref à la porte

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Mercredi 10 mai 2017

Route - Stylo à bille - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite) 



qui s'ouvre sans invite ,Deux collègues apparaissent : Vincent Parlier et Paul Liépard , des inséparables .Ils pratiquaient le syndicalisme ardent à leurs moments perdus ... sauf pour le syndicalisme , évidemment .
Vincent était grand et lourd , toujours tiré à quatre épingles . Un visage poupin et ... une petite voix pour ce quintal de prof .
Les élèves , irrespectueux comme il se doit , le surnommaient "Le Châtré"  .. quand il était loin . Il enseignait les maths .. à ses moments perdus aussi .
Paul , plus petit , plus frêle se déplaçait dan son ombre .Genre Laurel et Hardy (Laurel pour Paul) mais je n'aimais pas trop ce surnom , ces deux comiques américains ne me faisaient pas rire . Pas plus que Charlie Chaplin , le gène du rire facile devait me manquer . 
Le Châtré se pencha vers moi :
- On peut te parler ?
- Ben c'est ce que tu fais .
- Qu'est-ce qui  se passe dit Paul , l'intello (prof d'hist-géo) .
Ils s'imaginaient parce qu'ils avaient un bandeau " Syndicat " sur le front , que j'allais m'épancher sur leur sein...Quitte à m'épancher sur des seins ... mais c'est une autre histoire .
- Oui , eh ben demandez au Principal .
- Il ne veut rien dire .

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- Ben attendez que je sois Principal .
- Alors rien ? dirent-ils en choeur .
- Vous avez tout compris ;
Ils se regardèrent puis Paul fit signe au Châtré qu'ils s'en allaient .
Je ne tenais pas à ce qu'on me reproche d'être trop bavard .

Je n'étais pas mécontent de les rembarrer . Je représentais un     autre syndicat, j'avais eu quelques accrochages , avec eux  en particulier , ils utilisaient le panneau de l'administration (le plus lu par nécessité) au lieu du panneau syndical moins lu  pour leur pétition .

A l'étage au-dessus on faisait pas dans la dentelle  .
Math avec Grandin , bedonnant:
- Deux ! Va te coucher ! Suivant , Tomaso   au tableau !
Celui-ci arriva ,tremblant devant le gros matheux , il resta silencieux ...
-C'est tout ?  0 ! A la niche !
Suivant ! Barnier !
Celui-ci arriva , serein . Il prenait des cours avec le gros  prof . 
 Les parents avaient protesté  mais il était prof avec des résultats et c'était sa dernière année avant la retraite .
Il fit une concession, plus tard
  : il supprima la niche . 

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Jeudi 11 mai 2017

Route - Stylo à bille - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite) 



La journée se déroulait avec cette chape de plomb qu'était cet assassinat .Bloqué, ici , en classe ,je ne  pouvais rien faire pour entamer une enquête délicate .  .
   Par une des fenêtres de ma salle cinq - je  n'utilisais que cette salle -J'aperçus l'Intendante qui se dirigeait vers les cuisines , en évitant le bâtiment et en marchant sur la pelouse . Sans doute un problème domestique .
De bonne heure , elle était déjà passée  "aux cuisines " comme on disait , alors qu'il n'y en avait qu'une ,mais une une grande avec des casseroles énormes , de quoi cuire deux surveillants , espèce " pionne " et un  Principal , histoire d'améliorer le repas de cannibales .Ce n'était pas avec des "économes" que l'on pelait les patates mais avec une machine .   Rien à voir avec une cuisine  "normale " en somme  ....
L'intendante était une fille de grande bourgeoise , dont la famille avait donné son nom  à une avenue lyonnaise périphérique , je crois .
Curieusement , sans connaître  la généalogie de l'Intendante ,  , j'étais allé chez la  grande bourgeoise , dans le quartier d'Ainay , sa mère ; une fois par semaine quand je n'avais pas cours ,  à Lyon .
Pourquoi ?
Un prof de lettres , qui avait appris que j'avais été présenté au Concours Général en dessin  -sous prétexte que j'étais un peu moins mauvais que les autres  en

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dessin , j'avais appris , avec quelques élèves , grâce à un prof super ,   à peindre à l'huile , en 1ère .
 Au Concours  Général ,je n'avais pas pu peindre à l'huile , temps de séchage trop long , et j'avais travaillé de la gouache au couteau . Résultats très médiocres mais au moins ,j'avais eu  un petit succès de curiosité .Les fils de famille , issus des grands lycées (Ampère , Le Parc)  étaient plus habitués à une peinture , bon chic , bon genre : l'aquarelle !
De toute manière , à l'huile , à part incommoder les autres par des senteurs  d'essence de thérébentine , j'aurais guère fait mieux . Pas de regret , le sujet , c'était un paysage .L'essence en question , je la connaissais bien , mon père était peintre en bâtiment , et il travaillait à la maison , parfois , alors l'odeur de la peinture de l'essence de thérébentine  ou du white spirit ... Mon père disait du "ouitspirit"
Et donc ce prof , Gabriel ,  m'avait pris à part et m'avait demandé  si je pouvais  reproduire des documents en dessin à la plume , Mes dessins seraient ensuite imprimés pour le bénéfice  des Sans abri(s) à Lyon .
Flatté et n'osant me mettre à dos ce prof de français que j'avais en cours , j'avais accepté (gratos , bien sûr) .Je me rendais donc chez cette brave dame  que je ne voyais qu'à la porte , j'étais abandonné dans une grande pièce de réception avec de grands tableaux aux murs : des peintres lyonnais comme Seignemartin .Il ya

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Vendredi 12 mai  2017

Route 177 - Stylo-bille - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite) 


des tableaux au musée de Lyon .
Au bout de deux heures , je partais. Je n'ai jamais vu mes dessins imprimés ,le prof de français a laissé son nom à une salle à Lyon consacrée aux Sans abri (ou Sans abris) .Je reparlerai de ce prof , revenons à notre intendante .

Cette fille de grands bourgeois surveillait la qualité de la nourriture des élèves .Elle se devait d'être vigilante .
Le cuistot , M Charles était originaire de Marseille , un fossé gastronomique les séparait .
Non seulement , il aurait servi une bouillabaisse tous les jours ,mais pour relever les plats , il ne craignait degun  . l'Intendante y mettait le hola .
Bonjour , madame la Tendante !
- Bonjour monsieur Charles , pas de problèmes ?
- Euh ... si .. on pourrait pas relever le plat de nouilles avec de l'harissa  ?
- Ouh là !! Tout doux  ! Un peu de sauce tomate ira très bien .
- C'est dommage  parce que j'en ai trouvé pas chère, de l'harissa  , je voulais vous en parler : pas chère et elle arrache .
- Justement : pas de violence culinaire !
- Dommage que vous ne soyez pas née à Marseille ... 
- Ah oui , je le regrette tous les jours ! Ah la merveilleuse cuisine du midi avec

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l'aïoli , qui porte bien son nom  , toute la journée , la douce tapenade   , avec des gousses d'ail et des filets d'anchois très salés qui font que votre mari vous repousse quand vous voulez l'embrasser le soir , des filets  qui  vous arrachent la bouche , vous noterez que je suis polie . 
-Je n'ai rien pour noter mais j'ai compris à quoi que vous faisiez allusion   .Tout ça c'est parce que vous n'êtes pas née  au pays des garrigues et des cigales . Quant à votre cuistot à Collonges au Mont d'Or  , euh ...
-Paul Bocuse ?
- Oui , il est très fort avec de la nourriture pour chats ..
- Ah ça ?? !! C'était une blague !
- Rassembler des édiles lyonnais , préparer un joli plat  et leur dire après  le "repas" que la nourriture pour greffiers, c'était la base du plat  ....!!
- C'était une blague !
- N'empêche qu'il y en a qui lui ont jamais pardonné ..:
Les agents de service ,des femmes, (atos en jargon administratif) assistaient à cet échange , en souriant entre leur chef direct et la grande cheftaine , mais elles savaient que c'était comme au catch , on connaissait le vainqueur de ces joutes orato-culinaires : l'Intendante .
En quittant les cuisines , elle rappela qu'il n'était pas question de modifier l'assaisonnement . Hein , M. Charles !
Celui-ci bougonna on ne sait quoi , mais il bougonna , ça c'est sûr , ça! *

  * La répétition de son identique : ç , ç, ç   est une figure de style appelée "allitération "

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Samedi 13 mai 2017

Route - Peinture acrylique - Van Gol - format 24 x 32




FOOT FÉMININ

Match de prestige

OL -PSG au Parc OL
16 h  sur Eurosport 2

L'OL    féminin a déjà remporté le 11 e titre consécutif de Champion de France
mais l'OL a été battu a Paris , l'OL se doit de gagner au match retour
mais l'OL a déjà été battu deux fois au Parc OL par des équipes étrangères , alors l'avantage du terrain ????

Viendront ensuite deux OL-PSG
  Finale de la Coupe de France
Finale de la Ligue des Championnes  
Le vainqueur de cette triple confrontation sera-t-il toujours le même  ???

Le match   OL- PSG passe sur France 4


COLLÈGE BLUES

(suite) 


La journée était terminée pour moi , je rentrai  chez moi .Pendant la préparation du repas, j'annonçai :
Une élève a été assassinée ... Sabine Durand .. je vais chercher l''assassin .
On me fit remarquer que c'était  aux gendarmes les velléités  de poursuivre le  crime .
Bien sûr ,ce n'était pas faux et je commençais à me demander comment je pourrais poursuivre mes investigations .Je "procristanais " en renvoyant ce problème à demain.  Mais pendant la nuit ,je continuais à me demander comment faire  , dans une sorte de rêve éveillé  j'essayais d'imaginer ma découverte du meurtrier , la presse à ma porte , les caméras de télé agglutinées autour de moi , les réseaux sociaux  ; au lieu de massacrer les gens , pour une fois , me tressant des lauriers  ...
A propos de réseaux sociaux , entendu à la télé , dans l'émission de Tex , et  dans la bouche d'un concurrent : " J'ai rencontré ma femme sur un réseau sociaux "Ben voyons .Euh ... au pluriel ; il devait rajouter des  S ( à l'écrit bien sûr !)
Imaginer une belle fin à mon enquête , c'était agréable ... encore  fallait-il la commencer .


Le lendemain  , la nouvelle avait filtré , tout le monde en parlait . Je tendais l'oreille , mais rien de nouveau , j'allais attendre que le sujet soit moins présent pour chercher à me renseigner .

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Sur quoi ? Euh ...
En bavardant , avec les élèves , les adultes , d'un air désintéressé , je glanerais peut-être quelques infos .

En première heure , j'avais ma 3e B dont j'étais le prof principal.Bien sûr , les élèves continuaient de parler du sujet du jour  .
Avant de commencer mon cours , je m'enquis :
Il y en a qui  connaissait bien Léa Lorrent ?
Elle était en 3 e A , pas la classe des latinistes en 3e B . Pour éviter un classement par les parents dans leur choix , la meilleure classe  c'était la 3 e B , avec les latinistes .Les  parents ambitieux pour leurs enfants ne s'étaient pas trompés , en envoyant leur progéniture pas en  3e A , ils avaient choisi la 3 e B .

Quelqu'un la connaissait bien ? Repris-je .
J'entendis des gloussements réprimés dans la classe  et le prénom de Jean-Paul prononcé .
- Jean-Paul  ?
- Euh m'sieur , un peu ...
- Y s'est fait jeter dit tout bas un élève .
- C'est vrai Jean-Paul , dis-je  intéressé  ?
- Oui , mais bon ... une de perdue , dix de retrouvées.
-  Ouh !  Ouh ! Ouh ! firent quelques filles , macho ! lança une autre.



Le match   OL- PSG passe sur France 4  canal 63 sur canalsat

3  -0 pour l'OL à la mi-temps  Alex Morgan a marqué  mais s'est blessée .

Score final : 3-0

Les Fenottes ont pris leur revanche sur le match aller


Coupe  de France - Finale  :  OL-PSG  ,vendredi à venir et diffusé  probablement par France 4
                                                                        canal 63 sur Canalsat

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Dimanche 14 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite) 



- Du calme ! Jean-Paul dire ça vis--vis d'une morte , c'est plutôt ...
j'entendis  murmuré  " dégueulasse " .
- Ça m'a vexé , mais je ne lui en n'ai  pas voulu longtemps , dit Jean-Paul qui avait de la suite dans les idées ,    parce que une de .. .
- Oui merci , on connaît la suite .   l'élégance  , ça ne s'acquiert pas on l'a ou  on ne  l'a pas .

Je classai immédiatement Jean-Paul dans les suspects  bien que  "une de perdue..." ça lui allait bien à ce coq de la classe . Il multipliait les conquêtes , combien ? Et jusqu'où? Je préférais ne pas le savoir . Mais bon , les moeurs avaient évolué depuis ma jeunesse .
J'avais envie de lui demander si les gendarmes étaient au courant de ses relations avec Léa mais j'aurais eu l'impression de le désigner à la vindicte publique .
J'avais un suspect potentiel mais comment aller plus loin ?

J'enchaînai sur le cours : " Tout ceci est bien triste mais nous allons travailler .
J'entendis "the show must go on" et je jetais un coup d'oeil  furieux au représentant  de  Thérésa May , la première ministre issue du Brexit et Trompet réunis . Dans un cours de français !!
Celui-ci se déroula sans anicroche .

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En première heure ,matin et après-midi ,  les élèves se rassemblaient en rangs dans la cour dans un ordre géographique invariable .
Justement à propos de géographie , il y avait un nouveau prof , petit barbu tout droit sorti d'un dessin de Debout . La femme : une énorme matrone fessue et le mari , un gringalet qui avait peur de Bobonne .
Notre explorateur de la planète ,Hervé Leloir ,  surnommé "A la source"   (les gens sont méchants ) partait hardiment en tête de sa troupe de petits sixièmes  , il transgressait , à son insu , un postulat "enseignatoire " : Ne jamais tourner le dos aux élèves ...en particulier le jour du 1 er avril .
Bien sûr , c'était la foire dans son dos , il se retournait brusquement un peu comme dans le jeu : un, deux, trois : soleil !  Cette manoeuvre brusque , loin de culpabiliser les élèves ,engendrait des éclats de rire . Une mauvaise façon d'aborder un cours .
C'est vrai , la géo , ça n'arrange pas son homme , son inspecteur l'aimait presque bien , c'était l'occasion dans ses conseils aux jeunes enseignants de leur montrer  tout ce qu'il ne fallait pas faire .
Une fois , il avait surpris un des élèves de "A la source " à genoux sur une règle au fond de la classe .
- Monsieur Leloir , ce sont des procédés qui ne se font plus .
- Mais je respecte les volontés de notre ministre , j'applique l'égalité entre garçons et filles  et mon grand-père qui était instituteur me l'avait conseillé ..

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Lundi 15 mai 2017

Route - Peinture acrylique et feutres - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite)  



- Bravo pour le respect de  l'égalité mais les sanctions physiques sont interdites .
Leloir avait enregistré  : pas de règle sous les genoux , c'est interdit .

Ce qu'il nous racontait parfois sur son grand-père était toujours intéressant . Son grand-père avait enseigné dans les Colonies , en Afrique , au Vietnam .Il  était parfois colérique , en conséquence , il avait fourni une ardoise spécialement  à un élève au fond de la classe . Lorsque  l'instit se mettait en colère , l'élève au fond de la classe ,se dressait vivement , comme un diable sort de sa boîte ,l'ardoise était bien haute et il  la montrait au maître .Sur la feuille d'ardoise était écrit : Pense à ta retraite !
On faisait répéter à Leloir ,  l'histoire de la défense de la retraite ,chaque fois qu'un nouveau prof arrivait .    Leloir enjolivait parfois un peu le récit , quand il sentait son public plus attentif que d'habitude  , il parlait de la taille  des lettres, de la taille de l'élève , une fois l'élève était tombé en se levant trop vite , des lettres  ayant été effacées , l'élève avait remédié à cet accident , il avait récrit les lettres effacées  et c'était devenu  : Panses à ta traite !!!  

La journée se passa sans que je puisse faire    avancer "mon enquête " d'un iota .


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Dès potron-minet ,je me précipitai à la Maison de la presse du village . Là se pressaient (évidemment!) habituellement les drogués de la cigarette , les obsédés du quarté , les fidèles de la loterie et tous  les esclaves des jeux à la con de grattage .Et ... accessoirement , ceux qui voulaient le journal ; attendant impatiemment  que   les clients des jeux  aient réglé leur note, qui s'allongeait à la dernière minute :
-Tiens donnez-moi donc un " Técouillon "  oui ,celui-la ..et puis ... un ...deux "Croizy " .
- C'est tout ?
-  Oui ... mon mari va me tuer !
- Pas si vous gagnez !
-  C'est vrai , c'est vrai !!  Faut y croire !Souhaitez-moi bonne chance .
La commerçante souhaita , ça n'engageait à rien    .   
Après avoir  pris le chèque , elle se tourna vers moi .
Sans un mot , je lui tendis , le journal local , j'avais préparé le montant exact que j'avais compté et recompté  et comparé avec le prix affiché .
La patronne compta les pièces et se tourna sans doute vers moi .
J'étais déjà parti .
Je me heurtai presque à des personnes arrêtées au milieu du trottoir , les yeux fixés sur la première page , sans avoir besoin d'ouvrir mon journal , je lus par dessus une épaule ce que j'avais déjà vu au moment de m'emparer du quotidien

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Mardi 16 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite) 



 sans perdre de temps  . Un seconde de perdue et trois clients vous passaient devant avec une multitude d'achats de billets d'espérance . 
En lettres grasses énormes , s'étalait le titre

 MAINTENANT , ON TUE DANS LES COLLÉGES !!! 
Une jeune élève massacrée !!

Au-dessous , une photo du collège , prise ,  sans doute pas  par un correspondant de presse , heureusement ,  mais par un vrai photographe dépéché par le journal de la région .

De NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL :"Jamais je n'aurais cru ça " Lire la suite en page deux  .

Je me doutais bien que c'était du vent , je ne pensais pas que les gendarmes auraient été bavards ... ou si .
Bon , la lecture ne m'apprit rien de neuf sinon le nom de l'enquêteur . J'étais bien avancé .  Il y avait un appel à témoin , peut-être le meurtrier allait-il dire qu'il avait tout vu  ! Enfin bref .
Bien sûr , pas de caméra  extérieure , ni intérieure , on n'était pas à Monaco !
- Alors , y' a eu un crime au collège ? C'est la p'tite Lorrent ! me lança à haute et intelligible voix  un homme, sur le trottoir , il avait une fille au collège .  Une brave  fille pas comme le père:, une grande gueule mais bon .

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Je sentis les regards se tourner vers moi , comme on dit dans les livres , mais là , c'était vrai . Je m'imaginais que les regards étaient accusateurs .
- Ben oui , murmurai-je , évasif - j'ai toujours eu le sens de la répartie .
- On dit qu'un professeur a découvert le crime mais on ne dit pas qui .
Un bref instant , je me vis en train de m'avancer vers les gens et annoncer que c'était moi , le découvreur ,mais je m'abstins .
Parce que sinon , bonjour les ennuis,les suppositions faciles ..."il dit qu'il l'a découvert le corps , mais , hein ..."
J'aurais mieux fait de ne pas boire avant les cours, ce que je ne faisais jamais . Putain de beaujolais ! Et de prof lauréat !! 

J'allais rejoindre le collège , il était tôt , sept heures dix , j'aimais venir de bonne heure , je pouvais préparer mes cours de la journée sans pression ,je ne voulais pas me trouver devant une classe en ayant oublié un  élément important : une série d'exercices avec une progression calculée ,des devoirs de français corrigés et oubliés  à la maison , j'avais le temps d'aller les chercher  ,du matériel pour les Arts Plastiques non déballés   dans ce cas  , j'improvisais mais je n'aimais pas ça , je supposais à tort  ou à raison que les élèves s'en rendaient compte . 
Le rythme de mon cours n'était pas fluide ,avec des temps morts . Je n'aimais pas ça !

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Mercredi 17 mai  2017

Route- Stylo-bille - Van Gol - Format  A4

COLLÈGE BLUES

(suite) 

La secrétaire surmaquillée expliqua dès le matin  à un jeune prof d'hist- géo ,   qu'il fallait déramer les  nouvelles feuilles avant de photocopier . C'était un bon conseil parce qu'il avait eu la rame de le faire .Les mains sur ses hanches rebondies , elle surveilla le tirage , des fois qu'une feuille se  serait échappée du  photocopieur  pour trouver refuge sur  un arbre . Comme beaucoup de gens ici , elle disait "photocopieuse" je n'avais pas eu le courage de la corriger .L'enseignement se féminisait .  Même les photocopieurs .

Ce matin , je démarrais avec des 6 es en Arts Plastiques .
Pour tous les cours d'Arts Plastiques, j'avais proposé aux parents de me donner une somme forfétaire de 10 € , avec cette somme , j'achetais du matériel (peinture , pastel , papier ..) Ils étaient déchargés de tout souci. Avantages : les élèves ne risquaient pas d'oublier les fournitures ,celles-ci étaient stockées dans la  classe , pas d'élève favorisé avec du matériel meilleur , tout le monde était à la même enseigne  "égalité "était une devise de la République et de l'enseignement public . Fermez le banc ! 
Il n'y avait pas autant de fournitures que d'élèves  , une boîte de pastel gras servait à un  élève de sixième , de  cinquième ...  Je suppose que c'était ainsi partout en France dans l'Education Nationale .

                                                                                                 page  47

J'attendais des 6 èmes , c'était cool  comme on ne doit pas dire en français , mais j'étais indulgent avec moi .

Je leur présentais un sujet ... tiens ... au hasard : une route . Pour certains sujets plus originaux  , on pouvait parler du sujet ; même un portrait :   en pied ? de trois-quarts  ? ou le visage ?, personnage assis , en mouvement , de face , de dos , de profil , les habits ? ... je montrais comment utiliser du pastel gras , mais surtout , je ne dessinais pas un exemple se rapportant au sujet du jour  ! 
Je distribuais le matériel , boîte de pastel individuelle , une feuille de dessin et les élèves se lançaient ,certains travaillaient au brouillon d'abord .
Je regagnais mon bureau  , j'avais quelques minutes de répit.
En voyant un élève en train d'ouvrir sa boîte de pastels avec précaution , pour éviter que les bâtonnets ne  s'éparpillent sur  le sol au lino gris clair ,  je repensai à un prof de lettres à Lyon précautionneux aussi , celui des sans-abri .
 Au début du cours , il accrochait sa pèlerine gris foncé à un porte-manteau , ainsi que son béret noir .
D'un petit cartable usé en cuir noir , il sortait une feuille pliée en huit , c'était son cours , et entreprenait avec précaution de  déplier la feuille , sans casser les plis maintes fois pliés et dépliés : il était proche de la retraite ... comme sa feuille  .
Toute la classe de première suivait cette opération avec attention , des fois que
 le papier se serait déchiré .Mais c'était de la bonne qualité .

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Jeudi 18 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4

COLLÈGE BLUES

(suite) 

Une fois par un procédé malhonnête , on avait fait sauter le cours.
Un des élèves l'avait branché sur le sujet de prédilection par excellence  :
 - M'sieur , c'est vrai qu'il y  a beaucoup de sans-abri à Lyon ? 
Il avai répondu bien sûr , puis dès qu'il allait s'arrêter , une nouvelle question fusait . Pendant une heure . Il est très possible qu'il se soit endu compte de la manoeuvre  -  Mais informer des jeunes sur le cruel problème des sans-abri ...

- Joan , tu as déjà fini ?
- Non , je réfléchis ...
- C'est bien mais pas trop longtemps ! 
Tous les élèves n'étaient pas emballés par les Arts Plastiques ...
Je me levais et parcourait les allées de la classe , quand je trouvais une idée intéressante je poussais l'élève à continuer dans cette direction .
- Pas mal , ton harmonie de couleurs , tâche de ne pas l'abimer avec une couleur .
- Tu uttilises toutes les couleurs , il faudrait faire un choix , tu peux utiliser une couleur plusieurs fois , on appelle ça un rappel .  
Au bout d'un moment , j'allais m'asseoir prêt à repartir un peu plus tard .

Un jour , ce prof ,  Gabriel , avait apporté un antique gramophone . Il avait remonté la manivelle  et posé un disque 78 tours (nous ne les utilisions plus ) Et la voix , déformée par la technique , d'un chanteur d'opéra s'était élevée dans la classe tant bien que mal . Je ne me souviens pas de la raison de cette  audition .

                                                                                                page  49 

 Tous les élèves qui avaient des appareils électroniques , se regardaient à la limite du fou rire .
Il avait quand même fait l'effort d'apporter son  gramophone et son vieux disque ... euh .. pourri !
Des moments , comme ça , on s'en souvient toute sa vie .
Mais il avait fait mieux  .
Les autres cours comme le premier ne me permirent pas d'entamer une quelconque enquête  sur l'assassin .
Ayant un trou dans mon emploi du temps , je me pointais en salle des profs , comme ils avaient cours , elle était presque vide .
Une salle donnant sur la cour , quelques tables , des chaises bien sûr et la spécialité d'une salle des profs : un ensemble de casiers correspondant au nombre de profs et pour parachever : deux panneaux l'un  pour  clouer des notes de l'administration   et l'autre pour  les revendications syndicales agressives comme il se doit .  Parfois , étaient exposés brièvement  quelques annonces commerciales  : " A vendre motoculteur pour permettre à la culture  de  se développer au collège  " ou   "à vendre deux vieux stylos , l'un certifié  avoir servi pour mettre une note de 20/20 .  Certificat joint . C'était en" lapin . "
Oui , les enseignants ne sont pas toujours sérieux .

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Vendredi 19 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite) 


Je  jetai un coup d'oeil aux annonces administratives ,l'une d'elles  pouvait avoir un retentissement  sur un  cours , genre :  " A 14 h , les élèves de 5 e B passeront la visite médicale" , celui qui avait cette classe à cette heure voyait son cours perturbé : pas question de donner un devoir alors que les élèves quittaient la classe à  l'appel de leur nom .
 Trois élèves ayant "été visités  " de retour de l'infirmerie  annonçaient  , par exemple , : Marcel Lançon , Pierre Béré  et Eddy Soit , à la visite ! Les heureux éus se précipitaient plus vite pour filer à " l'infirm "  que pour retourner en classe .
Quant aux 3e garçons , s'ils apprenaient qu'avec le médecin , il y avait une jolie assistante sociale .
" Putain ! Y'a une meuf ,là-bas ,  elle est canon ! " murmurait un élève .
Parfois , ils déchantaient car la meuf canon se révélait être une jeunette de plus de cinquante cinq ans ,avec des moustaches .
Dans la vie  , tout être humain peut être amené à avoir quelques désillusions .
Et comme ça pendant toute l'heure ... il y avait même des prolongations dans le cours suivants .
Je n'étais pas concerné par une quelconque  meuf canon ... pardon par une visite médicale .

                                                                                                page 51


Sur le panneau syndical , on vilipendait la ministre de l'Education Nationale  qui ignorait  les syndicats , elle avait très peu enseigné  et c'était dans le Supérieur . Donc elle ignorait tout des lycées et collèges , de la vie d'un prof de base . A son départ , beaucoup  feraient plus couler du champagne que des larmes .

Le début de mon prochain cours approchait , je m'esbignais à travers les couloirs qui n'allaient pas tarder à être remplis d'élèves se croisant pour rejoindre leur prochaine salle . Avec des petits sixièmes parfois portant un lourd sac à dos , le poids de la culture .Nonobstant , des efforts étaient faits pour alléger ces fardeaux .

Arrivé en classe , je consultais mon cahier-journal ,j'avais une heure de français ,
je devais rendre des dialogues que j'avais corrigés dans la semaine .Je leur avais parlé de la ponctuation pour les dialogues , mais , dans la réalité , si on faisait éditer un ouvrage , c'est l'éditeur qui décidait , en particulier de l'emploi des guillemets ou non .
Ici , j'ai adopté un système simple , tirets pour les dialogues et guillemets pour les citations . Pour commencer un dialogue , il faudrait avant le tiret mettre des guillemets et à la fin du dialogue aussi    .
Si les dialogues sont courts et nombreux , cela fait un grand nombre de guillemets , cela freine  la lecture et alourdit le texte . 

                                                                                        page 52


FOOT FÉMININ

Finale de la Coupe de France 

OL-PSG  fém 
21 h - Eurosport 2  

ou

FR 4  (Canal 63 sur Canalsat )

La nouvelle  ministre des sports , Laura Flesselles , ex-escrimeuse , surnommée "La guêpe"
sera-t-elle à Vannes pour la finale de la Coupe de France ou va-t-elle ne s'occuper que des JO pour Paris ?
Réponse , ce soir à 21 h .

VICTOIRE de L'OL  mais 

1-1  et TAB  7-6

Cela s'est joué à très peu  et pour la
Finale de la Coupe d'Europe si
le PSG ne gagne pas , il ne jouera pas la Coupe d'Europe
inutile de dire si les Parisiennes vont être motivées .....


SASASASASASASASA
sasasasasasasasasa
SASASASASASASASASASASASASASA


Samedi 20 mai 2017

Route - Crayons pastel sec - Van Gol -  Carton gris , format A4


COLLÈGE BLUES

(suite) 

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Les élèves de troisième B avaient écrit un dialogue pour un petit film video que nous allions tourner .
A part la ponctuation , c'était la liberté du ton que l'on pouvait employer pour qu'un dialogue soit naturel  qui avait intéressé certains élèves , sans parler des incorrections que l'on pouvait relever dans le langage parlé   . "Je ne vais pas " devenait  "j'vais pas". Comme dans la chanson aussi. Mais là , c'était pour respecter un nombre de pieds  on parlait alors de contraction .
Il y avait aussi d'autres erreurs , on pouvait entendre , même ans la bouche d'un ministre " un espèce"au lieu d"une espèce" - même si c'était un con , un vrai con , Ah ! les espèces de con: les petits cons , les grands cons , les gros cons ,  les cons comme c'est pas possible , des cons , j'en ai rencontré.... il y aurait tant à dire ...
 Enfin bref !
 Je suis en train de lire un polar traduit en français  (Paranoïa ,-de Joseph Finder ) le  traducteur s'obstine à écrire (dans un polar économico-financier) "salop " avec cette orthographe   très rarement employée . Au lieu de ,l'orthographe courante :  " salaud ".  Rien ne justifie l'emploi abusif de cette  orthographe ,huit fois dès le début du livre , mais bon , ce n'est pas vraiment une faute .
 Remarque : Des salauds , se "conjuguent " comme  cons : des petits salauds  , des gros ....

                                                                                                    page 53

Cette liberté de ton n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd , en ce qui concerne Emile , le fils de prof mais avec lui , c'était un festival . On sentait qu'il s'était régalé ,on peut dire qu'il avait donné  le "meilleur" de lui-même.
Avant de rendre les copies corrigées , je me livrai à quelques réflexions générales je lisais parfois une phrase sans en préciser l'auteur , c'était l'erreur que je voulais mettre au pilori , pas l'élève .
Mais bon , Emile ... , c'était histoire de pimenter le cours .Même son père de prof sourirait en apprenant ceci  .
- Mon cher Emile , tu as très bien  compris qu'il y avait un certain relâchement dans le langage oral , mais avec toi , c'est un déferlement , presque un lexique des gros mots  . Je suis rassuré, ton champs lexical du juron n'est pas en friche , si je puis me permettre cette métaphore , je vous expliquerai cette phrase , dis-je en la notant sur mon cahier journal .
- Oh ! M'sieur ! commença Emille .
-  Je vous ferai grâce de la lecture de son texte passionnant au ton un peu vif   ... qu'il se fera sans doute un plaisir de vous lire .Je voulais juste dire qu'une phrase avec dix mots grossiers à la suite,ce n'est pas courant ...dis -je tourné vers la classe .
- Justement, monsieur , je voulais montrer que la personne manquait de retenue ...
- Euh ... comme toi ?

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Dimanche 21 mai 2017

 Route - Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite) 


- M'sieur c'est pas moi qui parle ainsi .
- Oui , c'est ton personnage , hein ? dis-je en souriant .
Plusieurs rires dans la classe .     
Emile prit un air outré mais se tut .. des fois que son personnage ait voulu parler à sa place ...
Je signale quelques erreurs de ponctuation mais je ne rends pas leur devoir à chaque élève , avec des commentaires personnels . Ils sont distribués à la fin de mes remarques orales  qui sont notées sur le devoir .
 Pas comme certains profs  commentant chaque devoir en les distribuant .Au début , ca commence bien :
- Mireille  que dire ?  C'est parfait ... Ah non  !  Une grosse erreur!
Air affolé de l'élève .Air étonné des autres .
Quelques secondes d'attente .
   "Tu as oublié un point à la fin d'une phrase  ."
Rires .
Les profs-cabots aiment les petits succès .                                                                  
Ou  parfois , on commence par la fin .
Vers la fin , ça donne :
" Quant à Marcel , tu t'es surpassé en orthographe  , vingt-sept  fautes , bientôt au Guiness ,  quatre ! Léon , c'est pas  bon, c'est pour la rime parce que c'est nul en fait  ! Trois !

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Etienne ...    je ne dis pas " à la tienne !" , parce que c'est ... imbuvable ! Deux ! "
Je n'ai jamais aimé cette façon de rendre les devoirs , Emile n'a pas été surpris , il savait ce qu'il faisait et il a procédé après le cours , à une lecture publique dans le couloir . Alors , lui , traumatisé !!! D'ailleurs , je ne l'avais pas massacré.
Certains collègues gardent des manières de leurs anciens profs . Pas toujours de bonnes manières ! 
Autre mauvaise manière : mettre "deux sur vingt " pour une réfaction ,cela voudrait dire qu'il ne connaît que quelques mots de français , allons ! Même  mauvais , en général , un élève français sait parler français même avec des erreurs !
J'ai expliqué le sens de la phrase que j'avais notée ,  gardant les élèves  un peu plus après la sonnerie .Pas certain que j'aie été écouté avec beaucoup d'attention , les élèves étant impatients de rejoindre la salle de cours suivant , la matière étant importante , le ou la prof étant joli(e) ou sévère avec les retards , donc de mauvaise humeur . 
Et mon enquête ? Oui , eh ben ...pour le moment ...

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Lundi 22 mai 2017

Route - Aquarelle - Van Gol - Format 24 x 32



COLLÈGE BLUES

(suite)  



Un mot sur le film vidéo que je projetais de projeter (ah ! Le sens polysémique de certains mots !) en fin d'année au collège .
En Arts Plastiques , on ne se contentait plus de dessiner , peindre , mais on pouvait initier à d'autres arts non graphiques  . Ce que je faisais avec la vidéo , la photo ,la poterie  .   Et on pratiquait , avec des caméscopes  de qualité , appareils photo  à la limite pro ( un objectif Minolta 70 x 200 de  14 000€)
Qui payait ? Bonne question , moi , c'était  ma passion , l'audiovisuel , .Si je voulais pratiquer , je ne pouvais pas compter sur des financements publics , sauf pour la poterie , c'est l'établissement qui avait acheté un tour . Et bien sûr , j'avais pu utiliser des salles voisines pour un labo photo utilisé par les élèves , un studio photo et vidéo pour tourner un journal télévisé . TF 1 et Fr 2 tremblaient . ... Non, , je déconne .
Pour revenir au français , on travaillait le dialogue  et on apprenait quelques mots appartenant au champs lexical du cinéma : avec quelques mots comme : plan , plan moyen , plan large ,panoramique ... ceci étant expérimenté avec un caméscope en classe et vision sur un moniteur .
Je partais du principe qu'on apprend mieux quand on pratique un peu .... quand c'est possible ! La théorie et la pratique : rien de neuf !

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Le prof de gym , pardon d'EPS  prit la tête de sa troupe, et partit en direction du terrain de sports plus bas . Avec quelques élèves , il échangea ses impressions sur le club régional de l'OL .Une année , il avait crée une classe de sports études ou un truc comme ça , il avait même rencontré des responsables du club .
Mais , il avait fait fort une année : en emmenant des élèves au Canada , plusieurs jours , on avait tourné un petit film vidéo , lui au volant , moi au caméscope , je crois que c'est lui qui avait eu l'idée du film  .Nous avions sillonné les routes de la région , le givre s'était abattu sur les routes et les prés ,cela m'avait donné l'idée d'illustrer ce film avec le "Paradis blanc " de Michel Berger .De plus , le rythme alerte de la chanson collait bien avec ce "road movie "
Au Canada , ce film eut un succès considérable , énorme ...euh .. le collègue l'a passé deux fois aux Canadiens venus recevoir les petits et petites Françaises , peut-être une quinzaine de spectateurs  au plus .
Cette action commune de deux profs de disciplines différentes étaient dans l'air du temps "activités inter-disciplinaires"
C'était un voyage énorme qui resterait , toute leur vie , dans les mémoires des élèves et  car cette initiative n'était pas unique mais souvent , elle restait ignorée. par beaucoup   .

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Mardi 23 mai 2017

Route - Encre - Van Gol -  Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)

L'heure suivante , des élèves de cinquièmes un peu remuants  allaient se mesurer à des insectes géants , sur la feuille de papier , avec la technique du pastel gras.Ces insectes n'auraient rien de réaliste , même un insecte proche de la fourmi allait être multicolore , avec des pinces si possible. Comme une pince multiprise ? Ce n'était pas interdit du tout !
Quand ce serait terminé  , je noterai , soit seul , soit devant les élèves qui pourraient donner leur avis , mais je trancherai  ;les meilleurs dessins seraient agrafés sur le panneau des cinquièmes .Certaines oeuvres  resteraient ou seraient remplacées par d'autres .
Pendant le cours , je fus pris d'une toux tenace et j'eus quelques difficultés pour m'exprimer .
Ça n'allait pas recommencer !

Il y a deux ans , je fus victime d'une extinction de voix : la cata pour un enseignant amené à parler souvent .
Pensant que ça ne durerait pas , je trouvai une solution provisoire : j'apportai un micro , un ampli , deux baffles et je fis mon cours .
Pas commme un ancien prof de français , à Lyon . Celui-ci fit porter un bureau à deux places , il s'installa et appela un élève à côté de lui : Jolivet .
Ah ! Jolivet , c'était mon voisin de bureau , le traître!Un pince-sans rire : il me sortait des conneries et moi , bon public , je me marrais mais pas Jolivet! Et qui se faisait disputer par le prof  ? !!!

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Gabriel , le prof , peut-être conscient de la maîtrise de Jolivet , l'avait appelé à son bureau , à côté de lui .   
Tout se passait à peu près bien , Gabriel se penchait vers Jolivet , lui susurrait à l'oreille le cours  écrit sur le petit papier déplié .
Tout allait bien ... sauf .
-Jolivet prenait une grosse voix et apostrophait un élève , parfois de ses copains :
- Espèce d'imbécile ! Tu vas arrêter de bavarder !
- Mais euh jolivet ... euh pardon , m'sieur ...
- Et ne réplique pas , criait mon Jolivet qui se prenait au jeu  ,sans être saisi par le comique de la situation . Dans la classe ,des élèves étaient pliés de rire mais le cachaient  bien .
Un intense moment avec le prof , Gabriel .
Je pense que j'avais évité ce ridicule .
J'animais en même temps , sur une petite radio libre Radio-Satellite , une émission sur la chanson française et à cette époque , Badinter , ministre de la justice , celui qui avait été l'instigateur de la  suppression de la peine de mort , avait lancé  , un jour , dans toute la France , des débats autour du thème de la prison , à charge pour les radios libres d'animer ces débats
Il y a eu un excellent film sur ce thème avec Gabin , Delon ..."Deux hommes dans la ville " de José Giovanni .Musique de l'excellent Philippe Sarde .

                                                                                         page  60


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Mercredi 24 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Radio Satellite , petite radio rurale où je sévissais le dimanche matin , pendant deux heures avec une équipe de jeunes (trois  élèves volontaires et une adulte  )   avait été invitée  à fournir  un animateur  , peut-être parce que j'étais prof , la radio m'avait envoyé à Lyon, animer un débat .Il avait  lieu dans une gare lyonnaise .Nous étions dans une bulle  vitrée , les voyageurs passaient autour  , regardaient , écoutaient  grâce à des haut-parleurs extérieurs à la bulle .
Le thème  : La réinsertion sociale est-elle possible ?
 Il y avait des invités qui allaient débattre  : juge , représentant d'association ,   jap  (juge d'application des peines)  , des ex-taulards  et Catherine Lara , la chanteuse (Nuits magiques , la Croqueuse de diamants,  la Craie dans l'encrier ...) et aussi  Jean-Louis  Foulquier - un touche-à-tout .Il avait joué à la télé , il écrivait  , avait créé les Francofolies à la Rochelle ,... Pour éviter que ça parte dans tous les sens , en fonction des invités , j'avais prévu un plan (un "fil rouge) j'avais tapé ce plan sur une feuille que j'avais polycopiée . j'avais distribué à chacun une feuille, seul Jean-Louis  Foulquier refusa", je parlerai quand j'en aurai envie" : un rebelle !
Au début du plan , il y avait un tour de table prévu , puis , comment ça se passe à la sortie de prison  , on étudierait les moyens accordés ... personnels , financement ...
Si j'en parle , c'est parce que c'était au moment où j'avais cette fameuse extinction de voix .

                                                                                         page  61

J'avais demandé au technicien d'une grosse radio lyonnaise qui s'occupait de la sonorisation du débat : Une douzaine de micros pro et tout le reste . Cette radio avait les moyens , elle faisait de la pub et arrosait Lyon , un bassin d'auditeurs conséquent . Alors que la petite radio   voyait son auditoire réparti le long des routes et arrêté par les Monts du Lyonnais  d'où elle émettait  . Des concours sur le cinéma  nous permettait de tracer une carte . Au plus , on arrivait à Limas ... près de Villefranche . C'était pas le Pérou pour notre radio . 
 - Vous pourrez surveiller mon niveau ?  j'ai un problème de voix .
Bon , déjà quand je lui avais parlé , il avait compris .
- J'connais mon boulot !                                                                                                
Pour terminer, ça s'est bien passé ... personne ne s'est tapé sur la gueule ou insulté  ... manquait plus que le thé et des petits gâteaux secs ... presque ... sauf que ..
La grosse radio qui avait assuré la partie technique devait nous donner une copie de l'émission ... car on ne recevait pas partout cette radio . On ne l'a jamais eue .

A la question : la réinsertion est-elle possible  ?  C'était plutôt non , manque de moyens , de personnels ..
Pour en finir avec cette extinction de voix , catastrophique pour une enseignant .
J'avais des nodules sur les cordes vocales, mais ce n'était pas cancéreux , c'était une maladie propre aux enseignants .

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Jeudi 25 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


J'ai été opéré à Lyon et pendant plusieurs jours , je suis resté chez moi avec interdiction de parler .Je communiquais avec un carnet .C'était quand même très bizarre .
Tout est redevenu normal mais on comprendra pourquoi je m'étais dit : "Ah ! Ça n'allait pas recommencer !  "


Léa Lorrent , la victime  avait une mère d'origine italienne  qui connaissait bien Sylvia Malaguggini , la prof de latin , leurs parents étaient du même village dans les Abruzzes .Mais Sylvia était née en France .
Ce qui fait que la prof connaissait Léa un peu mieux que tout  le monde  , évidemment , elle avait été très touchée par ce drame .
J'attendis quelques temps avant de parler de Léa à Sylvia .
Dans une émission que j'animais , il était question de la chanson française, j'avais ajouté une rubrique destinée à la chanson étrangère .Chanson italienne appartenant au folklore , espagnole , grecque , portugaise ...
Toutes sortes de chanson qu'on n'entendait jamais sur les ondes françaises , la Sarde : Maria Carta  avec un vibrato sublime dans la voix et d'autres .
Il y avait une chanson qui me trottait sans arrêt dans la tête  "Mare mei "
Je demandai à Sylvia ce que signifiait en français le titre et la suite .
"Ah ben , je ne sais pas , c'est peut-être  un dialecte "

                                                                                                                    page 63

Elle connaissait à peine Maria Carta qui en dehors de sa voix avait un physique  : des cheveux noir corbeau avec de beaux yeux bleus .
J'espérais ensuite la brancher sur Léa .
Mauvais début pour enchaîner .En fait , j'ai remarqué qu'il y a deux types de profs et même plus généralement de professionnels  , ceux pour qui leur métier s'arrête à la sortie de l'usine (comme Sylvia ?)  et ceux qui continuent  pour le plaisir leur métier en dehors de l'usine .
Des exemples ?
Le mécano, qui , le dimanche va aider des copains amateurs de rallye , en assurant l'assistance technique .
Le  prof de langue qui emmène ses élèves dans le pays qui les concerne , le prof de latin en Italie  , mais c'est le minimum syndical . En revanche ,  connaître et faire apprécier  la cuisine ,les arts du pays , les films.....c'est beaucoup mieux . 
J'aurais bien voulu lui demander si elle connaissait le dernier copain de Léa , mais après ce crime , ma demande aurait paru complètement déplacée ! Et je ne n'ose imaginer si elle avait rendu publique cette demande ...
Donc je me tus (du verbe taire ! )  
Aujourd'hui , j'avais mes Troisièmes B en français , j'allais les lancer dans la poésie , à charge ,pour chacune , chacun , d'écrire un poème .

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Vendredi 26 mai 2017

Route - Encre - Van Gol - format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)

Mon but n'était pas comme dans des émissions de faire concourir des apprentis poètes , de les lancer , mais plutôt  de leur montrer la difficulté d'écrire des mots rimés , ils  apprécieraient peut-être ,ensuite , mieux des "vrais poèmes " Et puis , il y avait une petite quête artistique , j'essaierai de mettre quelques travaux en valeur ensuite .  
 Bien sûr , je donnais quelques explications basiques , la métrique (le nombre de pieds ) la construction (les strophes) Comme en Arts Plastiques , j'évitais de montrer des exemples , de  lire des poèmes  pour ne pas influencer les élèves .J'avais posé quelques barrières : pas de politique ou de religion , pour le reste . Je ne l'avais pas précisé mais l'humour était autorisé .
Le démarrage a été laborieux pour choisir un sujet , choix individuel , bien sûr !
Et quand on a un sujet , que dire ? Quelques-uns , les meilleurs,n'avaient pas besoin de mon aide (Ah ! Le plaisir d'avoir une bonne classe ! )  Je bavardais avec les indécis  pour les pousser dans la direction vers laquelle , ils penchaient un peu .
J'avais fait acheter des dictionnaires orthographiques  banals  et des dictionnaires analogiques . On n'en parle pas assez , à mon avis .
Il y avait un club hippique au chef-lieu de canton et des élèves en faisaient sans doute partie .Un (e) élèves montait peut-être un canasson et voulait en parler : pourquoi pas . Il avait un peu de vocabulaire concernant le cheval : selle , sabot , trot ...du vocabulaire basique amélioré par la fréquentation du club hippique .Ce n'était peut-être pas suffisant .
Grâce au dico analogique , il pouvait élargir son vocabulaire .
Le dictionnaire analogique est un recueil de champs lexicaux . Dans cet ouvrage à "cheval " , on trouvait : pouliche ,palefrenier , palefroi , destrier , roussin , rosse , robe , balzane et bien d'autres mots , tous ne convenaient pas , l'élève devait sélectionner . Avec un  mot nouveau , il avait intérêt à chercher le sens .Il existait des dictionnaires de rimes mais c'était trop pointu pour le poème envisagé .
L'écriture du poème, c'était la première étape .

                                                                                                   page 65

Un peu  plus tard  , j'apporterai  disques et CD de chansons  pas en français , et de musique de film .Les chansons étrangères ou la musique   de film accompagnerait l'enregistrement de poèmes ,des  paroles des chansons françaises se seraient chevauchées avec les paroles du poème le rendant incompréhensible .
Et ce n'était pas fini .

Et pendant ce temps-là en cours d'allemand, le prof déclamait , la voix vibrante , avec un visage extatique , du August-Heinrich Hoffman :
" Ö wie ist es kalt geworden
und so traurig öd und leer
Rauhde  winde wehn von norden
und die sonne scheint nicht mehr .  " 
Je vous traduis en gros , en langage moderne , je n'ai fait qu'allemand deuxième langue :
 "Oh putain! Qu'est-ce qu'il fait froid ,triste, vide  ! Un méchant vent vient du  nord et le soleil brille que ch'ti ."
 Je ne sais pas si j'ai réussi à vous faire ressentir la beauté du poème ...
Personne ne se marrait , il faut dire que le prof de teuton , il avait le sourire de sa muse, Angela Merkel ,  quand il pleuvait à seau   ... mais sans le sourire .
Eh oui , tous les cours n'étaient pas prétexte  à se gondoler .

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SASASASASASASASASASASASASASASA
SASASASASASASA
sasasasasasasasasasasa


Samedi 27 mai 2017

Route 190  Crayons pastels  Van Gol  Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


La semaine , suivante , j'avais les 3 em B en français puis  en arts plastiques,
 ce qui me permettait de déborder parfois sur la deuxième heure .
Les poèmes étant terminés, j'apportais en classe , une platine tourne-disques à tête magnétique , un ampli , des enceintes acoustiques et des disques , des CD de chanteurs ou chanteuses étrangères . ces chants seraient en fond sonore des poèmes , pas en français surtout ,les paroles auraient pu se mélanger avec les poèmes . Maria del Mar Bonet chantait "  Què volen aquesta gent ?
Sur une carte SD , j'avais enregsitré cette chanson pour Bruno Bini sélectionneur de l'EDF  de foot féminin, (3 e équipe mondiale) , cette chanson l'avait fait pleurer Dans quelles circonstances , je lui avais fait écouter cette chanson? Ce serait un peu long  à expliquer , un jour peut-être ...
"' Que veulent-ils, ces gens
Encore pas complètement réveillé,
il (son fils)  entend un frappement fort
et il se lance d’un coup
par la fenêtre sur l'asphalte.
C'était à l'époque franquiste Des gens arrêtés en pleine nuit , disparus ... J'ai
insisté sur cette chanson moins connue que ..."Les sardines " , il y a un fossé , un gouffre entre ces deux genres de chanson !!!!

                                                                                                                page 67

Quand je l'ai fait entendre , j'ai donné la traduction , une élève l'a choisie J'ai mis sur la platine un disque de  Maria Carta , bien sûr  . Beaucoup  d'élèves ont pu découvrir  Cesaria Evora ( morte en 2011) . On surnommait cette Capverdienne qui,chantait en portugais et parfois en français (Petit pays) : la Diva aux pieds nus
Le soir , elle donnait à manger aux enfant des rues , une dame !  J'ai fait ouïr  aussi Maria Farantouri, une Grecque . Tous ces noms étaient inconnus des élèves .Il fallait  éviter de prendre des airs connus , les auditeurs les auraient écoutés au détriment du poème .
J'ai fait entendre et découvrir  aussi des compositeurs de musique de film: Philippe Sarde , 
François de Roubaix   , Georges Delerue , Maurice Jarre , Michel Legrand  ...
Comme pour les chanteurs , les élèves se disaient leur poème  en même temps que les musiques
 pour entendre si ça collait avec leur texte . Ils me demandaient les références d'un morceau
 et les notaient .
Ce n'était pas fini , il y aurait une séance d'enregistrement , la semaine suivante
avec ... une visite inattendue ...

Ce soir , il y avait conseil de  classe , chaque prof pouvait intervenir  mais certains étaient plus écoutés que d'autres en fonction de la discipline qu'ils enseignaient , quand un  haltérophile  ou un boxeur parlait   on l'écoutait plus que si c'était un pongiste ...
                                                                                                                                p 68
 

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Dimanche 28 mai 2017


On a retrouvé la compagnie
du correspondant spécial en Polynésie

Ouatou aux Iles Marquises
Notre corres avait des problèmes pour envoyer des photos

Route - Peinture acrylique - Van Gol - Format 24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite)


 Eh bien, dans l'enseignement , un prof de lettres ou de maths  avait plus de  poids qu'un prof de musique ou de gym .Il y avait la catégorie intermédiaire des profs d'hist -géo ou de physique qui essayaient de se faire entendre , les résultats des interventions  dépendaient de la personnalité ,de l'influence des profs en question .
Aujourd'hui ,c'était Jo ,(le prof de musque .. pardon éducation musicale , le clarinettiste des couloirs ) prof  principal de 4 e C'est lui qui  qui présidait le conseil de classe , en l'absence du Principal   annonça  :
- On va commencer par Michel Belivo ...
- Il  se tourna vers les profs de français et de maths  assis côte à côte , ils allaient donner le la .
Gaston , le prof d'hist-gé plus prompt prit la parole :
- Aaaahhh Belivooooo ! Figurez-vous qu'il ne connaissait pas la date de naissance de Marguerite de Navarre , je n'en suis pas  content !
Cette brave dame  , sans l'aide de Meetic s'était trouvé des maris d'un ou deux jours , certains comme le mâle de la mante religieuse avaient péri après leur prouesse  mais à part  cette Marguerite tout le monde n'en avait rien à ... Enfin bref ! Les profs se regardèrent ...

                                                                                                            page  69

Mado , la prof de gym , survêt violet et bandana rouge éclata de rire . Gaston lui jeta un regard noir .
Jo reprit les rênes :
- Bon .. c'est regrettable cette marque d'ignorance mais bon ... L'avis du prof de français sur cet élève ?
La prof désignée plongea le nez dans son carnet de notes .
- C'est dommaaaaage ... c'est un élève bien  ...
- Tu parles de son physique ?  hasarda Gaston  ?
- Non bien sûr mais de son état d'esprit , malheureusement il aurait pu écrire la chanson de Renaud " Dès que le vent soufflera ".
- C'est une belle chanson objecta  Jo , le spécialiste es notes musicales  .
- Oui...Bien sûr mais ... je repartira n'est pas exempt de reproche sur le plan conjuctionnel  si je puis me permettre ce néologisme .
- Renaud plaisante .
- Oui , peut-être  mais pas Michel Belivo et c'est très souvent comme ça dans ses rédactions .
- En somme , résuma brillamment Jo , il est mauvais en conjugaison  .
- Oui , mais c'est très important ,il nous fait  trop souvent   du Louis Pergaud ...
A part un ou deux , les profs se regardèrent perplexes .
Gaston bondit sur l'occasion comme un contractuel sur son carnet à souches :
- Si j'aurais j'aurai pas venu .. Louis Pergaud , la Guerre des boutons !

                                                                                                         page  70
 
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Lundi 29 mai  2017


De notre corres spécial en Polynésie

Bora Bora

Route  _ Crayon pierre noire  Van Gol  Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


-  T'as la date d'impression ? demanda un prof de sciences , pince-sans rire .
Les autres profs pouffèrent de rire  sauf Gaston l'historien , qui ne put clouer le bec aux autres ...
C'était 1902.
- Et c'est  tout le temps comme ça   murmura Francine abattue comme un patron qui sait qu'il va être contrôlé fiscalement .  " Madame je voudrus savoir .. ou voudra .   " 
- Ou "voudri " ? proposa un prof .
- Je me demande comment il a  pu atterrir en 4 è  avec une telle lacune .Il se trompe sur les désinences , les terminaisons  si vous préférez , l'emploi des verbes auxiliaires , la concordance des temps .
- Il lui faudrait des heures de soutien proposa Jo  .
- Oui mais combien d'heures  ? soupira la prof désabusée .
Jo se tourna vers le Maître des chiffres :
- En maths  ?
-  Cetu très bien .
- Tu as remarqué aussi cette carence ?
-Oui , même en maths ,ça se remarque , c'est dire ...
- Et puis , y'a Marguerite de Navarre , ajouta Gaston .
- On va d'abord essayer de régler ce problème de conjugaison  si tu veux bien .
- Autres remarques ?
Les profs restèrent muets .

                                                                                                             page 71

- Mado en gym ?
- C'est très bien ! il a sens du jeu collectif .
Mado réfléchit un instant puis elle ajouta :
- Il saute bien .
Murmures admiratifs ... teintés d'ironie .
- Ça , c'est une bonne nouvelle ! ricana un prof .
Elle ajouta , cette fois  pour son voisin , mezzo-voce :
- On va quand même pas le sabrer juste pour de la conjugaison ..
- Oui , mais Mado , c'est important ,pour la compréhension , la conjugaison .  
- "Bons résultats" proposa Jo , "mais il va falloir régler le problème de la conjugaison " - Autres avis?
 
Un brouhaha se fit entendre  , synonyme de consensus .  Ce n'était pas toujours le cas .Il y avait parfois des oppositions sanglantes entre les maths et le français , le prof  principal , en l'absence du Principal , devait trouver une formule ménageant la chèvre et le chou . Pas évident !
C'était surtout en fin d'année scolaire , au moment des passages de classes , qu'on sortait les couteaux  !
Et le conseil de classe se poursuivit ponctué par :

                                                                                                              page 72 

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Mardi 30 mai 2017


De notre envoyé spécial en Polynésie

Bora Bora

Route- Peinture  acrylique - Van Gol - Format 24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite)


"Il faut se ressaisir ! "  " Très bien continuez ! "  Résultats satisfaisants sauf en histoire-géographie " (Gaston était passé par là , Marguerite de Navarre peut-être ...) "C'est bien mais peut faire mieux " ". Des efforts , il faut poursuivre "   "Manque total de sérieux , attention en fin d'année ! "                                                                                                                      
En tant que prof de français, j'aurais pu apporter mon soutien à ma consoeur en lettres , mais ce n'avait pas été nécessaire .

La semaine suivante , une séance d'enregistrement de poèmes était prévue .
J'apportai une platine tourne-disque  hi-fi Yamaha   , un lecteur de CD  Sony , les disques ou CD  (Cesaria Evora ) , une table de mixage semi-pro avec tros fois huit entrées ,un ampli Yamaha , des enceintes acoustiques . Et un micro AKG  BST le plus pro de tout mon matos,  C'était le même modèle qui avait été utilisé par Michel Drucker , des chanteurs  renommés (on le reconnaissait  sur des pochettes  de disque ou de CD)  Enfin bref ! On le trouvait pas dans les pochettes surprises .  Un micro couleur bronze , lourd et réglable selon les voix .Une bonne bande passante  , un micro qu'on tenait près de la bouche , anti-pop, peu sensible aux bruits voisins .
J'en fais trop ?Peut-être  mais c'est con à dire : j'aimais et j'aime  ce micro !
J'expliquai aux élèves comment on allait fonctionner ; un élève s'occuperait de la musique à la platine ou au lecteur de CD , l'autre serait au mixage :  voix-accompagnement sonore  ,  Les techniciens(es)  pourraient changer . Ils avaient sous le yeux la partition  ! Pardon ! Le texte des chansons .

                                                                                                        page 73

Ce serait un peu mécanique mais il y aurait une intro musicale , sur un signe du technico , le poète commencerait à "déclamer" , il y aurait une remontée musicale à la fin de chaque strophe .
- Remarque : la musique serait toujours présente mais moins forte quand le (la)poète balancerait son texte . Après la remontée musicale  de chaque strophe , le son , grâce à des potards à déplacement rectiligne ,  baisserait et le troubadour reprendrait son envol .
On, aurait pu faire des variantes avec le fond sonore , mais la complication entraînerait des erreurs et une perte de temps ."L'album " si l'on peut dire , allait être enregistré en moins de deux heures par des néophytes .
La séance commença avec des erreurs :
- Oh ! Michelle ! Regarde vers la technique quand je te fais signe au lieu de sourire à la foule !
- C'est Marine qui déconne Oh! Pardon !
Je ne dis rien ,mais j'avais un petit sourire intérieur. Qu'ils se débrouillent !
 Les élèves  recommencèrent   , ça allait  de mieux en mieux , chacun prenait son rôle au sérieux .
 J'intervenais seulement quand c'était  vraiment nécessaire .
- Emile , fais des montées plus  régulières En douceur au début et tu lances la sauce vers la fin de la montée . Sans exagérer !

                                                                                                             page  74

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Mercredi 31 mai 2017


De notre corres spécial en Polynésie 

Bora Bora ( Pas mal !)

Route - Lavis et plume - Van Gol - Format A4 200 g


COLLÈGE BLUES

(suite)


- M'sieur ,  y met la musique trop fort pendant que je parle !
-Exact ! C'est pas un concert de rock ! Le poème d'abord .
- Et puis , entre les strophes , la musique dure trop longtemps , j'aurais le temps de me tricoter un pull !
- Encore faudrait-il que tu saches tricoter !
- Bon ! On laisse tomber le tricot  ! Tu fais combien de secondes ?
 - Sept, huit secondes !
-Essaie cinq !
- M'sieur , je trouve que Martine parle trop vite.
--Martine , tu as entendu ?
- Oui !
- Essaie , sans enregistrer , la façon de parler , c'est de l'expression orale , parler trop vite ne laissse pas le temps d'assimiler les mots que tu as mis un moment avant de les trouver.
Pour que le message du locuteur arrive au récepteur , il faut que le message soit intelligible .
Savez-vous pourquoi les hommes politique lancent une phrase , en extérieur , marquent un arrêt ? Et ainsi de suite
- Pour se faire applaudir !

                                                                                                                   page 75

-C'est pas faux mais il y  a une raison technique , c'est  pour que l'écho  ne chevauche pas le début de la phrase suivante .Il y a des montagnes ou des barres d'immeubles qui renvoient l'écho .
- lIs parlent comment alors ?
 - Et maintenant ................. nous allons ......... poursuivre  ..... la séance d'enregistrement .
- Pourquoi , vous parlez pas comme ça en cours ?
- Parce qu'il n'y a pas d'écho en classe . Allez ! On enchaîne !    
 Au bout d'un moment   la  porte  s'ouvrit , sans toc toc , et le Principal apparut , il me rejoignit au milieu de  la classe à un bureau  et la séance continua , on échangea discrètement nos impressions . Il faut dire que comme moi ,  ce Méditerranéen était un fan d'audiovisuel  et il m'avait  beaucoup aidé dans la création d'un club photo , un labo photo , un studio d'enregistrement de  notre journal télévisé  , studio servant aussi en studio de prise de vues avec plusieurs flashes synchronisés.
Précision : je n'ai aucun  mérite pour ces activités , je me faisais plaisir et aux élèves , un, peu .
Quant à  l'achat du matos ,là aussi c'était pour me faire plaisir dans la limite des mes moyens . Les élèves en profitaient , tant mieux ! 
J'aurais eu du mérite si je n'avais pas aimé pas ça , si je l'avais  fait uniquement pour les élèves ,mais non .     

                                                                                                              page 76-  


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Jeudi 1er juin 2017

Route  Peinture acrylique Van Gol  Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Côté parents , ça bougeait , il était carrément question de faire grève (les parents!) pour protester contre les lenteurs de l'enquête , l'assassin courait toujours (ou marchait) .        Cette grève était intéressante , parce qu'elle ne coûtait rien aux enseignants .  Point de vue très égoïste mais ... pragmatique .
Bien sûr le Principal n'y était pour rien mais la grève ferait parler d'elle , ferait le buzz. 
C'est en bavardant avec un collègue :
- Demain , je reçois un tour , es élèves vont ..
- Tu blagues ou quoi ?
- J'blague pas ,c'est le collège qui a ach ...
- Arrête ! Demain , y'a grève ! On en a parlé en salle des prof.
- En salle des profs , j'y vais jamais . Et pourquoi cette grève ? La ministre a encore fait une déclaration ?
- Pas du tout ! C'est parce que l'enquête sur la mort de Léa traîne ..
- Ah bon ! C'est contre les keufs ?! 
- Plutôt les gens en armes , tu t'intéresses pas à la mort de Léa ?
- Euh ... si ? Mais bon avec la maréchaussée .. à part foutre  des PV sur la route ...
Le taux de réussite lors des cambriolages  vaut mieux pas en parler , alors un crime  ...
- Tu viendras à la manif des parents ?
- Ben oui . Et ça va faire quoi , cette manif ?
- Peut-être qu'ils vont se bouger le cul ?Tu te rappelles , la manif pour le vieux collège ?

                                                                                                           page  77


- Tu parles !  j'avais peint  l'affiche , une affiche vindicative , on l'a retrouvée dans  le Canard Enchaîné et un autre  journal parisien :France Dimanche"( ?) avide  de sensationnel avec des photos misérables du vieux collège  , avait  un titre pleine page :
"Et ils osent appeler ça un collège !! "
Un journal régional avait aussi photographié cette pancarte que je m'étais contenté de peindre:
 "France oubliée . Ici ...depuis plus de huit ans , un collège utile à vingt communes ,doit sortir de terre  . - Où est-il ? Cherchez !"
Ceci faisait partie de l'histoire du collège et pas mal d'élèves ne devaient pas le connaître par la suite  . 
Les instits du coin avaient manifesté leur solidarité avec les profs du collège  , ce sont leurs élèves qui iraient dans ce collège  ; on se serrait les coudes entre enseignants  du public  dans "la Vendée lyonnaise" .
La télé ,même régionale ,  ne s'était pas déplacée , très tenue en laisse par le pouvoir en place , elle ne bougeait pas une oreille .
Dans un bâtiment vétuste  ,où était le collège , le feu avait pris dans une classe et ce n'était pas le premier incendie  .Le maire , un marchand de bestiaux  avait dû se remuer sous la pression populaire .
A la suite de cette manif et de ses échos dans la presse , un nouveau collège , le nôtre , avait été construit  plus loin ... à côté d'un cimetière .Bon , le collège n'était pas dérangé par son voisin .

                                                                                                  page 78

Foot féminin


FINALE  de la LIGUE des CHAMPIONNES

20 h 45 OL- PSG à Cardiff

sur EUROSPORT 2 et FRANCE 2



FINALE   LIGUE des CHAMPIONNESOL : 3 titres  PSG : 0
Budget : OL : 150 M      PSG : 300 M

Les Fenottes ont battu deux fois le PSG : (Championnat et Coupe de France )
Les Parisiennes seront très revanchardes , voire agressives .(Elles l'ont annoncé)
Rôle capital de l'arbitre - très souvent laxiste ( Angleterre , Europe du Nord) mais pas toujours ( arbitres latines) .Si l'arbitre ne sanctionne pas très vite les Parisiennes .... 

Arbitrage féminin , ce n'est pas toujours le top : En Coupe de  France  un seul péno sifflé sur trois bien visibles  et l'arbitre du match  a remporté le titre de meilleure arbitre  française !!!!
Comme pour les hommes , peu d'arbitres féminines françaises officient dans les épreuves mondiales .
A surveiller les premières interventions de l'arbitre à Cardiff ... 

La joueuse Shirley Cruz (Costa Rica)  est une ancienne lyonnaise, Aulas a dû baisser le salaire des joueuses (construction du stade) les Lyonnaises ont accepté sauf elle  , elle est partie au PSG . (Budget double de l'OL)  Ah L'appât du gain !!!

Une Parisienne critique l'OL qui est en tête du Fairplay , les Parisiennes bien derrière ..
. Les Parisiennes ont raté leur saison , pas qualifiées pour la Coupe des Championnes ,
l'an prochain ... sauf si elles remportent la Coupe cette année.
On imagine la motivation ...Les garçons ayant été éliminés de la Coupe  des Champions .

MAIS QUI SERA L'ARBITRE???

  Babiana  STEINHAUS  


Une Allemande  (38 ans ) une référence , paraît-il .
Elle a arbitré de grandes équipes
 
Les Parisiennes devront retenir leurs coups ...

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Vendredi 2 juin 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4


LIGUE DES CHAMPIONNES

Victoire des Fenottes  0-0 TAB 7-6



COLLÈGE BLUES

(suite)


Alors les parents espéraient que cette manif aurait autant d'effet .
Ce serait mardi ... j'avais sept heures de cours ... C'était mon "jour le plus long ".
Le président des parents d'élèves , maire d'une commune voisine ,  "étiqueté "
"Sans étiquette " donc proche du pouvoir droiteux,sans le dire ,  y  alla de son discours prudent  , il fallait plaire aux parents  et ménager le pouvoir .
Pas question de le traiter d'incapable , on regrettait que le pouvoir ait oublié cette commune et on espérait qu'un nouveau collège verrait bientôt le jour .
De quoi satisfaire tout le monde.Dans le Beaujolais , on aurait dit "et tout le vin du même tonneau ."
Les profs laissaient faire les parents , ça portait mieux . Le maire étiqueté aussi sans étiquette lut un  message respectueux à la ministre  en demandant qu'on veuille  bien penser au collège et puis ces  incendies , il faudrait pas , avec tous ces enfants  que ...( un silence ) le bon sens devrait triompher  .
 Les parents remirent une pétition pour que les recherches  de l'assassin de Léa soient activées  et comme pour le vieux collège , le maire dut porter cette pétition à la préfecture où , après lecture , celle-ci fut rangée soigneusement dans un dossier , celui-ci , dans un placard dont la porte fut refermée avec soin .
Le maire rentra vite chez lui , il avait deux vaches , dans un enclos , à emmener à l'abattoir . Les vieilles vaches laitières, en somme des vaches à lait qui ne l'étaient plus  , des Prim' Holstchein ( Noir et blanc) , avaient eu un sursis .

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Peu après cette manif , il y eut un effet presque immédiat .
Jean-Paul , un tuc surveillant fut arrêté , le lendemain ..
En salle des profs , je m'approchai de Carole , sympathique prof de biologie , peu portée sur la vivisection , ce qui la rendait plus humaine que ses consoeurs
-Alors !  C'est vrai  ? Jean-Paul , je n'en reviens pas ! 
- Oui , du couloir , j'ai assisté à son arrestation , il était en étude avec des sixièmes .
- Devant les enfants!
--Je l'ai vu sortir de la permanence , menotté ,il se débattait en criant : "c'est pas moi !" "C'est pas moi ! " Les gendarmes le secouaient sans ménagement , eh bien tu  vois , ça m'a fait quelque chose!
Elle avait la voix qui tremblait .
- Surtout si c'est pas lui , avançai-je , tu imagines le choc . Je pense à l'effet sur les élèves .
- La publicité pour le collège ... je devrais pas dire ça ..
- Et on sait quelque chose de précis ? Un témoin ?
- Non , on ne sait rien . Bon , pour le moment il est présumé innocent  ,hein ?
 Il m'avait parlé de ses parents âgés ...ça risque de les tuer !
- En même temps , s'il a tué Léa , il y a aussi des parents ...
 " Le procureur devrait faire une déclaration  à la télé " m'annonça Carole  .
- Après la manif , une enquête éclair , c'est bizarre !

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SASASASASA
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SASASASASASASASASASASASA


Samedi 3 juin 2017

Route - Encre - Van Gol - Format 24 x 32


COLLÈGE BLUES

(suite)


    De toute manière , si le proc n' est pas convaincant , dit Carole qui lisait des polars ,  il faudra réagir . Parce que ce coupable sorti brusquement du chapeau , le lendemain de la manif , c'est presque trop beau .
- Enfin , wait and see.
Je quittai la salle des profs dépité , je formai des voeux pour que Jean-Paul ne fût pas l'assassin .
D'abord parce qu'il était sympa , ensuite , mes modestes recherches ne m'avaient jamais conduit à le suspecter .Il ne devait pas avoie d'alibi à l'heure du crime mais il n'était sûrement pas le seul .Quand j'arrivai tôt dans ma classe , il n'y avait pas toujours des témoins .

C'est difficile de répondre à la question ; Où étiez-vous et que faisiez-vous , il y a huit  mois , à sept heure et quart ? Quand ce n'était pas : Hein ! Où étais-tu ? Des témoins à cette heure ? Des témoins quand on se souvient plus de ce qu'on faisait !!!

Léonard ,Un prof de physique consulta son cahier-journal où il inscrivait les heures de cours , la classe , le sujet du cours avec un plan .Un peu avant le crime ; il avait un cours sur les poids avec des exercices de pesées avec différents instruments , genre peson , balance de Roberval ou avec un balance électronique . C'était juste avant l'heure présumée du crime  , et il en avait parlé avec Jean-Paul qui faisait des études de physique , pour devenir prof  comme lui.

                                                                                                        page 81


A quelle heure ? C'était juste avant son cours , l'heure était mentionnée sur le cahier-journal . Il avait apporté son cahier-journal à la gendarmerie dès qu'il s'était rendu compte de la valeur du témoignage  ; les gendarmes voulaient garder son cahier-journal comme pièce à conviction . C'était son outil de travail , on avait donc fait une photocopie .
Dans son malheur , Jean-Paul eut de  la chance .
L'intendante consulta son carnet de rendez-vous  sur son bureau et constata qu'elle avait convoqué le factotum  à l'heure  présumée du  crime , elle avait noté , peinture  de la cage d'escalier .
Elle convoqua à nouveau , Marcel , le factotum et lui demanda ;
-Vous avez  remarqué quelque chose avant de venir à l'intendance ?
- Non , ça risquait pas ...
- Parce que ?
- Je bavardais avec .. Putain ! Pardon !
- C'était avec Jean-Paul ?
- Oui !
- Et c'était à quelle heure ?
- Juste avant de venir à l'intendance , on parlait bagnoles et je surveillai ma montre pour pas arriver en retard .
- Marcel , venez avec moi , on file  immédiatement à la gendarmerie ,  avant ,j'avise le Principal .

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Dimanche 4 juin 2017

Route  Encres - Van Gol  Format A4

COLLÈGE BLUES

(suite)



En comparant les horaires difficiles à mettre en doute , les gendarmes durent se rendre à l'évidence et Jean-Paul ne pouvait être  sur le lieu de la scène de crime ,  à l'heure du crime , heureusement que ses témoins avaient pu prouver ça (sinon ? ) .Il   fut très vite élargi .
Il devait une fière chandelle à ses trois témoins !
le Principal lui proposa deux jours de congé pour se remettre , mais il refusa et se présenta , le lendemain de sa mise en liberté au collège .
Tous les profs lui serrèrent la main , les femmes lui firent la bise , Carole était toute contente . Le Principal et l'intendante vinrent le saluer en salle des profs .On ne déboucha pas le champagne parce que quand même , une élève avait été assassinée . 
Les élèves comme d'habitude étaient en rangs dans la cour , attendant  leur prof . Le principal arriva , accompagné des profs et de Jean-Paul .
Le Principal s'adressa aux élèves :
 " Jean-Paul , votre surveillant a été accusé et arrêté injustement . Heureusement des personnes du collège ont pu prouver qu'il ne pouvait  être sur les lieux du crime , à ce moment , nous avons une pensée pour Léa , je vous demande de faire le meilleur accueil pour votre surveillant qui a eu des moments très difficiles . Jean-Paul , je suis heureux que vous soyez de retour parmi nous !"

                                                                                         page 83

Quelques applaudissements timides  se firent  entendre du côté des élèves puis tous les élèves applaudirent , les profs tournés vers Jean -Paul applaudirent aussi ... dont moi .
Jean-Paul baissa la tête , il pleurait  . Le Principal s'approcha de lui et le tapota dans le dos :
- Jean-Paul , ça va aller , ça va aller .On est avec vous .
Celui-ci s'essuya les yeux et releva la tête .

Plus tard , Carole m'avoua :
- Tu sais que j'ai eu la larme à l'oeil quand Jean-Paul a baissé la tête .
- Tu n'étais pas la seule certainement .  

Les journaux , plus discrets que lors de l'arrestation , mentionnèrent dans un entrefilet qu'il avait été relâché .
"Crime au collège  
Du nouveau 
"
Le pion , soupçonné et arrêté , a été disculpé grâce à plusieurs témoignages . Le mystère demeure ." 
 
 Eh oui , c'était moins vendeur que l'arrestation . 
Pendant ce temps , l'assassin courait toujours. Ou marchait .  
La vie continuait au collège  , cet après-midi , une consoeur en français et moi , accompagnions deux classes à Lyon pour voir un spectacle : "Le médecin volant"  , une pièce mineure de Molière à l'Université de Lyon II .

                                                                                page 84
 
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Lundi 5 juin 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)

Les élèves du collège allaient côtoyer des Lyonnais (collégiens ?) la différence entre les ruraux et les citadins était vite faite : certains citadins avaient des pantalons troués , délavés par des  taches  claires , les coiffures , rouges ,violettes avec des crêtes de coq ... Les filles  avaient des maquillages soulignés de noir , enfin bref ; les ruraux avaient du boulot pour en arriver là . Bon , il y avait bien  quelques jeans déchirés aux genoux , quand même chez nous .
Pour ma consoeur , es-lettres , c'était un retour à l'Université de Lyon II . Les élèves s'installèrent , les deux profs  au-dessus de façon à pouvoir surveiller les  loustics .
Une première fois ; l'obscurité se fit donnant tous les courages  aux scolaires , instant  marqué par des cris . La lumière revint , je remarquai qu'Emile (le fils d'instit) s'était déplacé vers la droite .
Le noir se fit , acclamé comme  il se doit, les comédiens qui en avaient vu d'autres n 'étaient pas surpris , c'était une séance pour des scolaires  qui , habituellement étaient en plein jour , avec leur prof . La séance commença avec parfois des réflexions à haute voix : Méfie -toi Sabine  , le docteur va te brancher ! ou Elle est pas mal , hein les gars ? Mais Sabine avait pris bonne note et  se méfiait du docteur ou parce qu'elle avait un  physique avantageux , toujours est-il que le silence était revenu parmi les potaches , surtout les garçons  subjugués par l'actrice .

                                                                                  page 85

Je remarquai que les apostrophes ne semblaient pas venir du côté de nos élèves .
En fin de séance , Sabine eut un beau succès .
En nous rendant vers notre car , j'aperçus Emile , je le hélai :
- Emile viens voir ici !
Il s'approcha .
- Il me semble que tu étais à côté d'une blondinette qui n'était pas du collège ?
- Oui ,  m'sieur , elle  s'intéressait à Molière ...
- Tu m'en diras tant !
- Je lui expliquai certaines répliques .
- Que puis-je dire ? C'est très bien . Et tu lui as appris des choses ? Le vrai nom de Molière ?
- Non , je n'y ai pas pensé  .
- Tu as encore du rouge à lèvres , vers la bouche , dit ma consoeur .
Emile esquissa un mouvement comme pour effacer la trace  compromettante ,il arrêta son geste :
- Elle n'avait pas de rouge à lèvres !
- Et tu as remarqué ça ?
- Ben oui ..

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MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM
mmmmm
MMMMMMMMMM


Mardi 6 juin 2017

Route - Crayon - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


- Euh ... avançai-je ... surtout dans l'obscurité .
- Non , avant , me jeta dédaigneusement Emile .
- Bon , merci pour Molière , allez file avec les autres ! je t'ai assez vu .
-Un sacré numéro  qui a passé une sacrée soirée me dit ma collègue  .
- Oui , il est pas méchant , il a surtout ... le sens de la communication .
-Et  il manque pas de culot ajouta la prof .
- Il finira conseiller général ou député ...
- Avec l'emploi fictif de sa femme  ?
- Non , ça , c'est supprimé !  Mais il y aura peut-être autre chose .
Emile , un petit sourire aux lèvres rejoignit ses potes .

 Je me tournai vers ma  collègue :
- Moi , en troisième , je suis allé voir le Cid de ... Normandie
- Et moi ,dit-elle ,  les Mouches de Dostoiewski !
- Jean -Paul ?
- C'est ça :
Pas notre tuc , l'amant de Simone de Beauvoir plutôt !
Nous étions à l'écart des élèves qui  auraient pu être surpris par notre inculture .
-Ah puis j'ai vu aussi :  "Pour qui sonne le glas " de ...
- Jean-Pierre Foucaut ! m'asséna ma collègue.

                                                                                 page 87

- C'est ça , à la fin , le héros meurt , se tait enfin  . c'est très émouvant ...
- Son ami  ,en larmes , dit  : c'était votre dernier mot?
On aurait pu continuer longtemps comme ça .Les profs ont droit aussi à un peu de récré .
Ensuite , on parla boutique :l'importance de  la pièce , une farce découverte après la mort de Molière , différents masques : grotesque ,dramatique ...  Le jeu des acteurs .. enfin , bref!
Il faisait nuit , le car avec un ronronnement régulier ,  se faufilait à travers les routes modérément  boisées des Monts du Lyonnais , éclairant dans un pinceau de lumière les nombreux virages . Je pensai à la chanson éponyme de Duteil mais je gardai mes  distances avec ma collègue .
Certains élèves fatigués somnolaient .. sauf Emile avec sa cour de filles et de potes .
A mon avis , il devait leur parler de Molière . Ou pas .

Virages - Yves Duteil :
.....Je regarde un instant vers toi
Tu es presque appuyée sur moi ......
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Mercredi 7 juin 2017

Route Encres - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Le lendemain , pendant la récréation, je grimpai au deuxième étage pour aller dans une salle de documentation . Une fois  le livre trouvé , j'en profitai pour regarder les élèves dans la cour ,regard en plongée comme on dit au cinéma .
Bien sûr, je ne m'attendais pas à découvrir le coupable éventuel , si cela avait été un élève .
Le spectacle ne manquait pas d'intérêt .
Les élèves étaient regroupés par paquets , pas besoin de groupiste , celui qui ,au cinéma ,rassemble des gens de façon naturelle , de façon apparemment aléatoire .
Les regroupements concernaient des élèves de la même classe mais pas toujours ,il pouvait y avoir des rapprochements entre élèves d'une même commune (plus de dix au collège ) entre élèves d'une même équipe sportive , donc souvent de  la même commune  , en fonction de relations garçons- filles , des rassemblements  par couples .En fait les motifs de groupement étaient  variés .
Pour des motifs littéraires ? Pour parler de Molière? Ben voyons ! C'était beaucoup plus terre à terre :  Le dernier attentat , hélas ! Parfois.
Côté sports , le langage manquait singulièrement de noblesse.Lacazette qui était un ... parce qu'il avait raté un péno .  Les Parisiens qui étaient des ... parce qu'ils étaient de Paris  ,  bref la liste des ... s'étirait chaque jour . Il n'y avait pas que les joueurs dont la respectabilité était démolie  en un mot , la syntaxe s'en tirait aussi mal .Nadal a joué Djokovic  au lieu de "Nadal a joué contre Djokovic" , est-ce une paresse de langage  ou un anglicisme ?

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De même on vote Macron ou Mélanchon , selon les goûts au lieu de "  On vote pour , là aussi, paresse de langage ou anglicisme ?
En sport , on se déplace "en "vélo au lieu de "à" vélo  .
Allez ! Encore un pour la route , toujours en sport , les footballeurs parlent de première mi-temps et de deuxième mi-temps alors que la mi-temps (au milieu du temps du match ) ne dure qu'un quart d'heure . Alrs qu'il n' ya  qu'une mi-temps , les rugbymen ,eux , ils " jouent  la troisième  mi-temps  et je ne parle pas des hors-jeuX en dehors du jeu , donc les "hors-jeu " .Même les télés s'y mettent .
Enfin  bref , pour revenir à la basse cour sans trait d'union , ici  (au-dessous de moi .)
Des élèves étaient réunis , aussi ,  un instant  , pour des raisons plus sérieuses : la rigolade !
Il suffisait de voir  leur visage hilare pour une raison importante par exemple  : les dernières bévues des professeurs , de préférence accompagnées de vigoureux commentaires , gestes à l'appui : genre  "le con !"
Alors il y avait des phrases malheureuses  de profs  , comme " y'a de quoi se taper la tête ( ou une partie moins noble) par terre !" les élèves imaginaient le prof ou la prof . Il  y avait aussi les actions malheureuses ,un jour , par mégarde , j'avais fait tomber mon bureau de l'estrade  , sans  réussir à  retenir  le pauvre assemblage de  bois .Par contre , il n'y avait pas eu de retenue dans les rires.
                                                                                                                                                                                             page 90


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Jeudi 8 juin 2017

Route - Encre sépia - Van Gol - Papier couleur  crème  -185 g - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)

Il est probable que dans la cour , ma mésaventure  avait eu des échos , par exemple :  le prof essayant de retenir son bureau , visage dévoré par l'inquiétude - mime à peine forcé ...!- Regrets de ceux qui n'avaient pas pu assister à ce spectacle involontaire et unique .
Unique parce j'ai fait clouer par le factotum, une baguette de bois sur l'estrade arrêtant  le bureau professoral dans sa tentative  d'escapade  impromptue , voire sauvage  dans la classe. 

 Vous avez pensé à apporter ,aujourd'hui , une chanson en anglais  ? demanda Titine .
 Une main se leva , c'était celle d'Emile .
 -Une seule ? s'étonna Titine C'est bien d'y avoir pensé Emile ! Bravo !
-Oui dit Emile fièrement sans préciser qu'il avait demandé aux autres de ne rien apporter,limitant ainsi le choix . La carte forcée .
-Elle parle de quoi , ta chanson ?
-  Oh.. Euh ... dit Emile évasif .
Titine mit le CD dans le lecteur :
"Fuck , fuck ! The bitch ! .
Titine , courroucée , interrompit le morceau :
-Qu'est-ce que c'est que cette horreur, Emile  !
- Il est premier au hit-parade , lança Emile .
- De grossièreté ? On est en cours d'anglais pas en cours de grossièreté ! Reprends ton CD !

                                                                                                   page 91

Emile récupéra  son CD , avec un petit sourire , il avait presque réussi sa provoc .
- Je vais vous proposer Leonard Cohen , qui connaît ?
Clairette leva la main et Colette , timidement .
- Tu peux nous en dire un mot , Clairette ?
- En anglais ?
- Non en français , on traduira ensuite le texte . Tu l'as découvert comment ?
 Dans Florilège sur Radio Satellite , en fait , j'ai entendu Graeme Allwrigt  chanter une  traduction de the stranger, c'est une émission sur la chanson française et francophone .Il a chanté aussi Suzanne de Leonard Cohen , une traduction aussi .
-Alors tu n'as pas entendu Leonard Cohen ?
- Si , je suis allée ensuite sur Youtube ...Le présentateur avait dit que c'était une chanson de Leonard Cohen .
- C'est très bien !
-Leonard Cohen est un chanteur canadien , il a écrit des succès mondiaux comme l'Etranger , Suzanne ...
- C'est the stranger que nous allons écouter . 
On va écouter tout de suite  le premier couplet  pour débarrasser nos oreilles de la grossièreté , hein Emile !
- Yes madam , répondit Emile avec aplomb .

"It's true that all the men you knew
were dealers who said they were through .....

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Vendredi 9 juin 2017

Route 200 - crayons  sanguine , sépia , pierre noire
Van Gol - Papier crème A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Aujourd'hui, c'était un jour heureux :Gérard était de retour !
Gérard était prof de math , moi de français ,  lui , Stéphanois , moi , de la banlieue de Lyon , lui , supporter des  Verts , moi de l'OL:  tout nous opposait . Et pourtant nous aimions bavarder de temps en temps , surtout les lundis , lendemains  de match, bien sûr , il y avait un peu de chambrage quand les deux équipes de foot  s'étaient rencontrées , avec un avantage indéniable de l'un ou de l'autre en cas de victoire de l'une et de défaite de l'autre évidemment:
- Pauvres Verts , ils sont tombés  bien bas , ils doivent creuser des mines dans le terrain de Geoffry Guichard !
ou
- Aulas là ! Aulas ! Il faut mettre le Aulas à cette descente de l'OL !
Ensuite , nous analysions sans complaisance et sans parti pris le match .  Nous n'étions pas des copains , mais on aimait bien bavarder ensemble parfois .
Gérard était de retour de l'hôpital , de la salle des profs  , où j'étais , pour une fois , bien avant l'heure , je surveillai le parking , d'autres profs attendaient Gérard , aussi .
"Le voilà ! " dis-je , en apercevant sa vieille Dyna Panhard bleu foncé en forme d'obus .On le chambrait : lui et sa Pan Pan !Il l'avait  hérité de son père .
"Tu vois , m'avait-il dit un jour , avant , j'étais le passager et mon père conduisait et maintenant , c'est moi qui conduis  et j'ai l'impression que mon père est à côté .Ça me vient de temps en temps, ce n'est pas une obsession !

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Et il gardait en vie ce lien ténu et mécanique avec son père !

Gérard descendit de voiture en ouvrant la porte en sens inverse des voitures actuelles.Il claqua doucement la porte et se dirigea vers la salle des profs .
A son arrivée ,tous les profs se précipitèrent vers lui , je restai en retrait , j'aurai l'occasion de le voir , il m'aperçut et me fit un geste "on verra tout à l'heure "
Sans doute à la récré .
Ça ne manqua pas . J'étais en train de préparer le cours suivant quand j'entendis des pas et Gérard apparut .
- Ah ben zut!  m'exclamai- ,je  croyais que les Verts avaient un supporter de moins ; cela aurait pu choquer la personne mais pas Gérard qui me traita quand même de salaud en riant .
"Je déconnais , précisai-je bien inutilement .Dis-donc , chaque fois que je t'ai regardé ce matin , tu étais dans les bras d 'une prof , tu as dépassé ton quota .
- N'exagérons pas , il n'y en a eu que deux : Titine , la belle Titine ... dit-il d'un ton rêveur .
 - Tu as dû l'écraser contre toi ?
- Pas du tout , c'est elle !
- Mais tu ne  t'es pas refusé , hein ?
- J'aurais voulu ...
- Ben voyons! Ensuite ?

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SASASASASASA
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Samedi 10 juin 2017

Route - Fusain , pierre noire - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


- Carole , la tendre Carole , elle était à deux doigts de pleurer   .
- Oui , c'est vrai , elle est hyper-sensible , et terriblement sympa .
- A propos de quota , tu dois le dépasser souvent , me dit-il ,  le dragueur des super-collèges ...
- Oh moi ... dis-je d'un air modeste , on peut jeter les filets , c'est pas pour ça que les prises sont bonnes , histoire de faire dans la métaphore .
La sonnerie retentit , nous dirigeâmes vers la cour où nous attendaient les élèves .
-  Le retour en classe s'est bien passé ?
-  Au début , les élèves m'observaient pour déceler un changement , puis tout est redevenu  normal .
- C'est-à-dire ?
-- Il se sont mis à bavarder .. c'était la 4e C ..pendant que j'y pense , merci pour ta visite .
Ayant appris son grave problème , j'étais allé le voir à l'hôpital , je déteste les hôpitaux !
J'avais commencé à me perdre dans Santé , une fois arrivé à l'hosto , j'avais galéré .Chambre 401 mais je n'avais pas noté le bloc !
Après avoir visité tout le CHU de la cave au grenier , j'étais arrivé enfin à bon  port .J'avais dû rencontrer tout le personnel , sauf le directeur ! (Il était absent.)  
  Gérard était assis dans un fauteuil , il bavardait avec une jolie infirmière , sans doute devait-il lui donner quelques cours de math .Genre : le carré de l'hypothénus ...

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-" Falut "me dit Gérard , la langue pâteuse .
La belle infirmière , sans doute nue sous sa blouse (on peut fantasmer , non ?) s'esquiva sous le regard intéressé de Gérard , dirigé plus précisément sur la partie servant à s'asseoir ... Cette fois, après la métaphore , je faisais dans  la périphrase .
Toutes les fonctions de Gérard n'avaient pas été paralysées .

-Alors raconte :
- Ben , ça a commencé à la fin de la journée , j'ai senti que j'avais de la peine à parler , un peu comme si j'avais la bouche en travers.
- Tu as compris ce qui t'arrivait ?
- Pas du tout !
J'ai pris ma Panpan et en conduisant d'une main , l'autre ne m'obéissait plus , je me suis rendu chez mes parents , à Sainté .
- Et alors ?
- Ils m'ont tout de suite emmené à l'hosto qui m'a pris en charge : j'avais une embolie cérébrale , un caillot de sang gênait l'irrigation du cerveau .
(j'eus envie de lui dire  en blaguant que ça ne devait pas le gêner beaucoup , mais je le laissai continuer.)
Ils ont essayé de dissoudre le caillot: sans résultat !
Et puis , un jour , on m'a annoncé : "on a un nouveau médicament ,  on va l'essayer " et coup de bol , cela a marché .
-Et maintenant , ça va ?

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Rouye  - Encre -Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


-Oui, encore de petits restes , il va falloir que  je fasse de la rééduc .du côté gauche  , c'était une hémiplégie ,paralysie  d'un côté .
- Donc maintenant , t'es sauvé ?
- Oui, on peut le dire , il va falloir que je prenne  un médoc , un anticoagulant pour éviter une nouvelle embolie cérébrale , c'est du Simtron .
- Tu reprends quand ?
-Dans quelques  jours , à cause de la rééduc , mon côté gauche s'est atrophié ,je traîne le pied ,mes doigts gauches manquent de vigueur, je dois tirer sur des ressorts pour les faire travailler ,parfois quand je parle ,je suis un peu gêné , mais en parlant , ça doit revenir .
- Tu nous as fait peur ! Quand tu ne t'es pas présenté au collège , le principal a dû galérer pour savoir ce qui s'était passé .
-Tu sais , je n'avais pas tellement le coeur de faire dans la paperasserie .J'avais un autre souci .
-Bon je suis rassuré , dis-je en me levant , après une poignée de main avec sa main droite , je m'esquivai... oui ,.. moi ..  l'hôpital ....
On t'attend ! lançai-je en fermant la porte .
Lui , il devait attendre la jolie infirmière ... elle devait aimer les maths  et ne demandait qu'à apprendre ... Ce Gérard , un sacré pédagogue ! Tout pour les maths  ...?


                                                                                           page  97
 
 Un jour , en me rendant en salle 05 , ma salle habituelle avec des petits sixièmes ,
je croisai la gestionnaire , elle eut un petit sourire , moi aussi . Vous pourriez me demander pouquoi ces sourires complices et je pourrais vous répondre  que ça ne vous regarde pas , vous auriez alors vous pu vous  faire des idées , et vous auriez eu tort .
Parfois j'aimais discuter cuisine avec le cuistot et les femmes de service  , des     Atos .La gestionnaire est passée pour leur rappeler des consignes de propreté "le filet sur la tête ! n'oubliez pas Francine !" . Je suis parti vers ma classe , elle , en même temps , vers l'intendance avec une partie commune .
- Vous plaisantez pas avec la propreté et  vous avez raison .
-  Ah si vous  saviez .. .me dit-elle .
- Quoi ?
Elle eut un temps  de réflexion  puis elle me dit :
- A mes débuts , je remplaçai un gestionnaire parti à la retraite et bien sûr j'ai assisté au premier repas de l'année scolaire, à la cantine :  une horreur !
- Il y avait des nouilles  au menu  et j'ai vu une femme de service prendre une poignée de nouilles dans la main et la déverser dans une assiette d'élève , et puis cela  a continué , et c'est pas fini!
- C'est-à-dire ?
Il y avait aussi de la pizza ....dans un seau , les élèves plongeaient la main dans le seau pour se servir une part .

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Lundi 12 juin 2017

Route - Encres -  Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Bien  sûr ,j'ai mis le hola à ça !Gants , outil pour servir , pizza coupée proprement et servie avec une pince .
-Impensable ici , dis-je .
- Quand j'ai raconté ça à mon mari , il m'a regardée comme si je n'avais pas toute ma raison , pour le rassurer et revenir sur terre , je lui ai demandé l'heure.
Il me l'a donnée et s'est mis à regarder ma montre à mon bras :
-Elle ne marche plus ta montre ?
- Si .
Et alors ... il a eu un tout petit ,petit  sourire que je n'ai pas aimé .
- Euh ... un sourire moqueur ?
- C'est ça ! Moqueur!!!!
Je connaissais son mari , il aimait blaguer parfois .
Je changeai  un peu de sujet,  prudemment:
- C'est vrai , voir ça dans un réfectoire ...
-Vous comprenez pourquoi je suis intransigeante avec la propreté .
- Et c'était dans quel établissement ?
Elle avait refusé de répondre , j'avais  beau eu la menacer , pour rire , de l'attaquer au fromage blanc , elle n'avait  pas cédé . Une coriace !
Nos chemins se sont séparés , à ce moment. Mais je crois que j'avais compris ce goût pour la propreté  .

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Du côté de la gendarmerie ,je ne savais pas trop bien comment fonctionnait l'enquête  après le fiasco de l'arrestation de Jean-Paul le  tuc , la maréchaussée la jouait profil bas .
J'essayais d'imaginer ce qui se passait chez les Bleus , dans le chef-lieu voisin  , le soir:
La fumée estompait les corps avachis des flics dans la salle de garde , certains étaient en  train de taper une belote , faute de truands sous la main , c'était moins dangereux , pas de risques  de balles perdues . Le poêle ronflait , un policier aussi , et la  buée dégoulinait le long des vitres sales  et sur la peinture écaillée , d'un vert-jaune incertain des murs sur lesquels étaient scotchés des portraits peu engageants de criminels en fuite . .
Dehors , il faisait nuit et ça gelait méchamment .La gendarmerie ,chichement éclairée   apparaissait fantomatique au bord de la route embrumée  .Une bise humide soufflait ,  chassait les papiers gras , les vieux journaux échappés des poubelles mal refermées , parce que pleines , voisines sur le parking  et s'engouffrait sous les jupes des malheureuses convoquées en ces lieux parfois de désespoir , de réclusion des ivrognes  en salle de dégrisement , des petis délinquants  .C'était une nuit crapuleuse complice des" sans-dent "malhonnêtes toujours à la recherche d'un profit  non-déclarable aux impôts  des désaxés , des sado , ou tout à la fois ..
- Belote , rebelote et dix de der !    

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Mardi 13 juin 2017

Route - Encres - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


- Ah la vache ! !
Interjection qui n'a rien à voir avec "Mort aux vaches !"
Le policier ronfleur sursauta .
- Qu'est-ce qui arrive !?
- Rien , rien ,Marcel , dort , on assure ici !
Marcel , rassuré replongea , pas comme une crapule récidiviste  .
En somme ,  mieux valait rester , à l'abri   ici , dans le calme, en sureté  et au chaud ,  plutôt qu'à l'extérieur ,où régnait un sale temps  à ne pas mettre un flic dehors .
La vie continuait , sereine , porteuse de belles paroles:
- Tu devais pisser de l'atout !
- T'es sûr ,faisait l'autre parfaitement au courant mais en prenant un air étonné .
Mais bon , tricher entre flics ne relevait pas du délit. Le débat presque politique , cette fois ,  se poursuivait  :
- Allez , André ,  crache ta reine!
- Pour que tu la sautes avec ton valet !
- Eh oui , c'est ça la République !

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La sonnerie aigrelette du collège me ramena à la réalité .  La réalité, ce n'était pas l'enquête mais deux films video que nous allions tourner, les élèves et moi .Il fallait passer aux actes , enfin aux scènes.
 Chaque classe présentait une histoire  différente :  celle de troisième A  était plutôt poétique , un élève ,pendant le cours  ( une façon facile de s'évader ) cela permettait d'alterner les séquences scolaires , pas de problème nous avions le décor, les artistes , les figurants  gratuitement , et des séquences oniriques (voyage en avion privé, si ! si ! )
Bon , ça mérite une explication . J'avais écrit à une grande compagnie française , nous voulions tourner quelques plans dans un avion à l'arrêt, sans voyageurs .
Dans un premier temps , la compagnie s'était montrée compréhensive , puis , pour des raisons de terrorisme ambiant , ça n'avait plus été possible . C'est vrai ,nos  élèves , à Satolas , allaient faire sauter un avion . C'était tellement évident !!  Ah ! Ah! ris-je .
Et puis , un pharmacien qui avait un petit avion de tourisme ,  mis au courant par un élève de sa famille , s'était proposé pour remplacer le long courrier défaillant .
Il faisait partie d'un aéro-club voisin  , bien sûr , pas question de mettre à l'intérieur une équipe de tournage , on filmerait de l'extérieur , les tourtereaux de l'histoire sensés partir vers le bonheur . Ce serait par la même occasion un baptême de l'air gratuit , moi , je resterai au sol .Remarque : tout s'est bien passé , un crash aurait mis du piment sauf que les  élèves , les  parents  et le pharmacien avec son avion  ...En fait , j'avais gardé cette idée originale pour moi .Pourtant , ç'aurait été l'occasion de remporter un César du film le plus ... euh ...

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Mercredi 14 juin 2017

Route - Encres  Van Gol  - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


 Mais bon  ,sans vouloir être vexant , l'avion de tourisme était moins prestigieux qu'un Airbus A 300.Dans le cas du long courrier ,toutefois , il n'y avait aucun vol prévu avec les élèves . 
La 3èm B  avait avait choisi un thème plus comique .Un élève sensé être passé à la télévision , une interview-trottoir , tournée près d'un collège , était devenu vedette ,gloire rapide mais éphémère . D'une façon outrancière , tout le monde était à son service , il était premier en tout , euh .. on n'avait pas lésiné  .. il était le premier ... à entrer en classe ... à effacer le tableau .. à être puni , enfin bref , les scène comiques tutoyaient des sommets .  Les élèves avaient pensé à le faire entrer dans un magaésin , passer devant tout le monde pour être servi mais quel commerçant aurait accepté ça ?   Et quels clients ?
Les élèves  se disputaient l'honneur de porter  le cartable de la pseudo vedettes, on lui changeait son bureau contre un autre plus beau (problème matériel , mais un bouquet symboliserait le changement : dans une grosse production , on aurait trouvé un bureau ministériel , l'idée comptait ici  , après , on adaptait le décor à nos moyens , c'est-à-dire , rien .   Pas question de squatter le bureau du Principal .Le moindre élément du décor pouvait donner une autre dimension au film  .
Scène Un  Le élèves sont en  rangs dans la cour , près du parking .Une deux chevaux arrive . La même scène ... mais avec ... une Ferrari ..Pareil pour l'avion et côté figurants , dans un boulangerie , Angelina TrèsJolie qui vient acheter deux baguettes, allons , trois baguettes ! C'est du  délire , d'accord !  Oui, parce que trois baguettes avec zéro budget, on frôle le dépôt de bilan ! Ou j'en suis de ma poche... comment ? Radin ! Pingre !  Rapiat !

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Bon , dans ce film,  les gags étaient très scolaires : tout  ou presque se rapportait au collège, c'était le plus facile à tourner , évidemment .
Dès qu'on voulait filmer en extérieur , les problèmes surgissaient :Sécurité des élèves, autorisations parentales , du Principal ,voire de l'Académie .Contact à prendre ,  disponibilité des élèves (cours)  et ... dépenses .

Profitant d'un temps agréable , j'avais décidé d'emmener mes élèves dans la nature pour dessiner ... une route , un sujet intéressant ...  Le cours d'Arts Plastiques  était en  version" le sous-préfet aux champs"
Bonne nouvelle !  Les paysans n'avaient pas déversé leur purin dans les champs  , on allait pouvoir respirer .Le ciel était bleu , le soleil faisait son boulot : darder des rayons gratuitement et de façon raisonnable , un petit vingt degrés sympa , avec  modération , euh ... avec un léger vent sympa aussi .Tout était sympa , en somme .
Au grand désespoir des météorologues de la télé  qui faisaient les intéressants surtout les jours de canicule "On va crever de chaud ,la gueule ouverte  ", disaient-ils avec un sourire sadique , et en hiver ,"on va crever de froid , raidis par le même  froid  ", toujours avec un sourire -désolo-sadique .Mais au printemps , le vrai printemps avec des températures raisonnables , un soleil raisonnable ,pas celui des canicules , un vent raisonnable aussi , pas du genre cent kilomètres/heure avec des pointes à deux cents ( là ,avec le sourire tout court) , mais avec ce printemps "pourri ...de douceur " , qu'est-ce qu'ils s'emmerdaient les faiseurs de temps !  cherchant dans le monde , un vrai printemps pourri avec , cerise sur le gâteau ,une belle inondation . 

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Jeudi 15 juin 2017

Route - Encres - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)




A propos de grand froid en France , en particulier, en 1709 , il y avait eu  une famine  .Les bêtes mouraient de froid dans l'écurie ou l'étable , les poules tombaient raides mortes , on attrapait les lièvres à la course mais il n'y avait rien à manger, d'où manque de viande et grande hausse des prix comme  celui  des céréales qui  avait quintuplé - les riches étaient moins touchés - augmentation des vols et crimes  à cause de la nourriture manquante , les  gens mangeaient des plantes sauvages et en mouraient parfois , impossible de  labourer et planter dans un sol gelé encore au printemps.  Le Rhône était gelé  , on pouvait le traverser à pieds .
Cela , je ne l'avais pas appris en classe , on disait famines  sans détailler  .Plus de deux  millions de morts sur vingt millions d'habitants . Dont des membres de ma famille , je l'avais découvert en effectuant des recherches généalogiques, le registre des décès * était bien rempli .
* Les deux autres registres qu'on pouvait trouver en mairie ou sur Internet étaient : le registre des naissances et le registre des mariages .  La généalogie , c'est passionnant , c'est une enquête à travers les siècles . C'est plus facile maintenant , ma mère recopiait chaque acte , c'était long , il y avait des risques d'erreur , moi , je photographiai en numérique , j'allais trente ou quarante fois plus vite .  Les difficultés en généalogie ? L'état des registres allant de  illisible à lisible , absent .La qualité des registres variait : l'encre décolorée ,les taches.. le papier attaqué par l'humidité , le feu d'un incendie , l'écriture , il fallait déchiffrer lettre par lettre et on n'était sûr de rien )

page  105


Mais quel plaisir quand on avait surmonté tous ces obstacles plus ou moins présents ,de découvrir une personne de sa famille .

Devant le collège montait une petite route  qui longeait le parking,zone de repos provisoire , ensuite le cimetière , zone de repos définitif, ensuite des champs avec des vaches qui meuglaient comme à Paris , lors de l'expo agricole . Mais  elles étaient plus sales , ici . Plusieurs élèves étaient fils (ou filles) d'agriculteurs (plus chic que paysan) ils la ramenaient : tiens ! Des Charolaises !
- A quoi tu les reconnais ?
- Toutes blanches !
- Elles donnent beaucoup de lait ? demandaient les citadins de village  .
- Oh l'autre ! s'exclamaient les pays.. pardon les agriculteurs  Ce sont des bêtes à viande !
- Et alors , celles qui donnent du lait ? insistaient les "citadins"
- Les blanc et noir , tu vois là-bas  , regarde les mamelles qu'elles ont  .
- C'est quelle marque ? disait un fils perdu de Coluche .
- Des Prim'Hostein , les meilleures laitières !
 Et en second ? lançait un citadin, histoire de coller le "péquenot ".
- La Montbéliarde , trois fois moins de lait ! Une vache peut donner28 litres de lait par jour .

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Vendredi 16 juin 2017

Route - Crayon graphite - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


Et la conversation continuait , traite à la main ? (non, mécanique) "et toi tu sais traire ? "Ben oui : "j'ai essayé  chez mon oncle , j'ai jamais réussi à tirer du lait "
-Bon si on parlait un peu de dessin ? hasardais-je . .... Vous remarquez que la route semble se rétrécir , vous savez pourquoi ?
- C'est parce qu'elle est moins large ! lança Emile , péremptoire  .
- Merci Emile !Y'a une voiture qui est passée devant nous et elle a disparu , là-bas ... si la route a rétréci ,... la voiture aussi . C'est nouveau , ça !
Rires .
- Ben non , tu .. vous avez entendu parler de la perspective , une personne loin , paraît petite .Emile vous dirait parce que ce sont des nains ! Il n'y  a pas de nains partout ,une règle simple , plus un objet est loin , plus il paraît petit.
Prenez la largeur de cette petite route de campagne , au pif ,  trois  mètres de large , mais les trois mètres paraissent plus petits parce qu'il sont loin , donc la route semble rétrécir . Tenez en compte dans votre dessin!   
- Alors , pour les arbres , c'est pareil ?
-Exact ! 
La perspective n'était pas au programme mais je trouvais absurde de ne pas avoir des bases , dans la prochaine séance , il serait  question de points de fuite , de lignes de fuite  qu'on découvrirait à partir d'une photo de rue photocopiée . Les  élèves dessineraient une rue avec des maisons simplifiées en forme de parallélépipède , les meilleurs apprendraient à dessiner des toits à deux pans  en perspective ,il serait aussi question d'ombres propres et d'ombres portées .

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De quoi s'occuper .On pouvait se demander: qu'est-ce qui resterait plus tard de ces cours . Cela dépendait des élèves mais mon rôle était d'éveiller les élèves au monde de l'art , avec un aspect réaliste , en ce qui me concernait . Parler de pinceaux , de brosse , c'était bien beau mais il fallait les utiliser .
Compte tenu d'une heure hebdomadaire d'Arts Plastiques , pour chaque classe , les buts étaient limités .cela ne voulait pas dire pour autant qu'il fallait rester dans la théorie .
D'ailleurs dans toutes les disciplines, il y avait une partie inutile dans la vie ultérieure : le théorème de Thalès ( triangles semblables) , les identités remarquables (a+b) au carré et les autres , je ne m'en suis jamais servi et le carré de l'hypoténuse ... difficile à placer dans la vie !
A propos , le carré de l'hypoténuse ( théorème de Pythagore)... et après ?
Dans une déclaration d'amour?"Je t'aime autant que ... le carré de l'hypoténuse ... peu de filles apprécieraient !! A moins d'être fondues de math !
Culinaire : Monsieur , on va vous servir un carré d'agneau accompagné  ... d'un carré de l'hypoténuse.
- Euh ... braisé le carré de l'hypoténuse ?
- Evidemment monsieur , nous connaissons notre métier! Mais  si vous le voulez saignant ...
- Non , braisé , c'est là qu'il est le meilleur ,j'en ai dégusté un chez Bocuse ...

Politique : Et je vous garantis que vos retraites vont baisser mais pas ... le carré de l'hypoténuse .
Ah quand même ! 

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sasasasasasasasasasasasasasasa
SASASASASA
sasasasasasasasasasasasasasasasasasasasasa


Samedi 17 juin 2017

Route - Encres - Van Gol - Format 24 x 32  papier 400 g


COLLÈGE BLUES

(suite)


En cours d'english , surprise  Titine n'était pas là , un professeur la remplaçait , cette fois , c'était les filles qui s'intéressaient à ce prof , plutôt grand , plus jeune que Titine .
Ses premiers mots avaient été dans la langue de Térésa May (qu'il n'appréciait  pas ) les autres mots avaient été dans la langue du Prince aux grandes oreilles , autrement dit que de l'english .
Il expliqua lentement  , en articulant bien que si un ou des élèves n'avaient pas compris , lui ou des élèves toujours avec la langue de Shakespeare ,cette fois ,expliquerait à l'élève à la traîne . Il se présenta, en écrivant son nom et son prénom au tableau , pas très original , il se prénommait John , son second prénom était plus folklorique ! Marmaduke !
Quelques rires dans la classe(sans précision de langue ), il effaça Marmaduke et dit , le visage fermé , style british humour  : It was a fake !
Un instant de silence puis rires plus soutenus , là on comprenait  . Les élèves , garçons et filles , commencèrent à le regarder de façon intéressée .Cela valait le coup de comprendre , jamais Titine ne leur avait fait ce coup-là  !
Il expliqua dans la langue de la Qeen  qu'à la fin du cours , durant les last five minutes on pourrait l'interroger sur la vie en Angleterre , les groupes , les footballeurs et surtout MU , il avait vécu pas mal d'années en Angleterre , y avait travaillé, en Ecosse et en Irlande aussi .

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 Il s'approcha de l'élève le plus près !
 -What's your name ?
-Henri Ducan !
- It's really your name ?
- Yes!
-Do you know the word  " sir" ?
- Yes.
-Yes.........???
- Yes sir !
-It's better !
Et le prof continua le tour patronymique de la salle .
Le cours commença .En english , of course !
Il regarda sa montre ,c'était moins cinq à la pompe , il  sortit de dessous le bureau , un appareil , lecteur de CD et invita les élèves à deviner le nom des groupes .British , of course , sir !
Personne ne trouva , c'était un groupe peu connu ,"' Batumbi" , groupe londonien , il allait quand même pas leur passer les Beatles!  One point for me ! Un peu comme à l'Eurovision .
Les élèves qui croyaient bien connaître les groupes anglais étaient vexés .
Il leur fit un cadeau : The Cure ..
Teacher one , class one !
Il regarda sa montre ...pardon sa watch !

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Dimanche 18 juin 2017

Route Encre  -Van Gol  Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)

One another , sir !
Il leur passa "God save the queen" comme à la fin  d'une réunion politique.
Il y eut quelques smiles mais pas partout .Le coup de God save la Qeen  comme chanson d'un groupe anglais...l'humour british , il allait falloir qu'ils s'y fassent .
Le prochain cours ne serait pas triste !
John avait réussi son entrée ,il n'y aurait pas que les groupes , la next fois , le foot ... ambiance assurée
Emile était songeur , et si ce soir au repas , chez moi ,  je me levais et attaquais "God save the Qeen ...

De mon côté , je constatais que   l'enquête n'avançait pas , j'en étais même à me demander si à l'instar d'un pauvre gosse noyé , on saurait le fin mot de l'histoire  .
Pour le moment , j'avais un autre problème à régler .J'avais créé un club photo dans le cadre des Arts Plastiques , les élèves se prenaient en photo dans un studio , je développais les négatifs , confier ça aux élèves aurait été un trop  grand risque, toutes les photos prises auraient pu être mal développées  .Les élèves les tiraient sur papier en noir et blanc , un tirage sur papier pouvait être raté , ben on le recommençait .


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J'affichais les meilleures photos sur les murs du studio. Or un jour , je découvris  dans le studio une élève de 3 e en pleurs . Sa photo  avait subi des coups de paire de ciseau , avait été rayée . Ce n'était pas vraiment grave car on pouvait la retirer, mais moralement pour la fille à la photo , c'était une véritable agression .D'où les pleurs . A mon avis une histoire de coeur ,l'élève photographiée avait peut-être été surprise en train d'échanger un  baiser avec le petit copain de l'élève agresseuse de la photographie .Je n'allais  pas poser des questions indiscrètes aux élèves sur leur vie privée .
J'envisageai un instant ( très court!!!) l'idée de prendre les empreintes digitales  des élèves ,mais de qui ? Tout le collège ?? j'imaginai les  accusations de flicage par les parents  . Quant à m'adresser à la gendarmerie pour ça ,j'aurais pu être arrêté pour insulte à des représentants de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions !!
Résultats , je ne fis rien si ce n'est que dire à l'élève de retirer sa photo  .
Sans compter que relever des empreintes , je n'étais pas équipé pour ça . 
Le plus dur était de les comparer.     
Finalement , on ne connut jamais le nom de la coupable , elle ressasserait  toute sa vie ce geste scandaleux .
......... Euh , je crois plutôt qu'elle s'en vanterait . "Parce qu'elle a embrassé mon copain , je lui ai ruiné sa photo, à cette salope , bien fait pour sa  gueule ! "Peut-être même le raconterait-elle à ses petits enfants !!
Oubliant de dire que la photo avait pu être retirée très vite .

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Lundi 19 juin 2017

Route crayon - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


En cours d'anglais , on n'était pas en retard , John  avait promis de parler de british football  , si on avait le temps , les cinq dernières minutes .
Il parla de Manchester-United, MU , pas de Manchester-City , l'ennemi !
Il avait été supporter anglais , s'était déplacé en Hollande avec MU , pour la Champion's League , on leur avait donné un petit drapeau  blanc , celui-là ! En Italie , leur car avait été caillassé par les supporters de la Juve , avant que les Carabinieri  arrivent , ils étaient descendus du car et avaient fait le coup de poing , durant la baston , y'en a deux qui avaient morfé , John mesurait plus d 'un mètre quatre-vingt cinq !
Les élèves roulaient de ces yeux , un prof d'anglais comme ça , plus anglais que nature qui se bastonnait avec des supporter italiens !!! Du jamais vu !
Les élèves s'étonnèrent (to be astonished) qu'un Français ait été accepté par les supporters British . Il les rassura, il parlait comme eux , un jour , il s'était disputé avec un chauffeur de bus et celui-ci ne s'était pas rendu compte que c'était un Français sinon , il ne se serait pas gêné pour lui dire que les Français ....
Une fois , M U était venu à Lyon pour un match de la Champions's League . Score ?
Deux-deux crièrent trois élèves .Euh .. en français .
John exigea  :" in english , please! "

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 Il avait acheté les billets en Angleterre . Son père et lui s'étaient retrouvés dans le kop de MU, tout le monde gueulait , insultait les Lyonnais , derrière eux un supporter éméché cria , tout le match : "Reds , go on !!!  Reds , go on , Reds ,go on ..."
A la fin du match ,ils attendirent  une hour avant de sortir . John servit de traducteur pour expliquer aux supporters  ce que disait le service d'ordre .En quittant le kop , il croisèrent des CRS en uniforme digne de la guerre des étoiles , se rendant au pas de course dans le kop british pour en calmer à coups de matraques   quelque-uns .

Les élèves regardaient ce prof venu d'ailleurs.

Quelques jours plus tard , Titine n'était pas revenue , John invita les élèves à apporter un bon CD de groupe anglais , on verrait le sens des paroles .
Au jour J ; l'heure H , enfin bref !
Emile se précipita dès que John leur rappela son souhait : un bon CD .
Emile se dit qu'il allait refaire le coup du CD plein de mots grossiers .Il tendit son CD avec un petit  sourire . John regarda à peine le CD , il connaissait , il le repoussa  d'un air méprisant , style "C'est de la merde !"
Tandis qu'un élève avait plus de satisfaction avec les Stranglers, Emile regagna sa place sous les sourires ironiques de Clairette et Colette, ainsi que Clara .
"Bitches !" dit-il à mi-voix .
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Mardi 20 juin 2017

Route - Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


John fit semblant de n'avoir pas entendu l'insulte, (Qu'ils se débrouillent entre eux !)  . Clairette attaqua : "What did you say , Emile ?"
Celui-ci désarçonné par cette réplique instantanée commença par bafouiller puis dit  :"Nothing ! Nothing !"
Clara était une fille d'immigrés italiens  , genre Monica Bellucci , c'était aussi la girl-friend d'Emile . Très jolie mais avec un fort caractère, on parle de Clara .Elle lui jeta un regard noir .
Emile avait décidé , aujourd'hui de franchir une étape , les bisous , au fond du car en rentrant chez  lui avec Clara ,c'était bien beau mais il avait décidé, unilatéralement de passer au french kiss .



                                                                                        
Pendant ce temps-là  chez les Germanistes de 4 e b , la meilleure  4 e , il y avait des têtes!
Müller parlait des diminutifs ,des superlatifs , il faisait de grands gestes , s'il avait eu un peu d'accent , les élèves l'auraient catalogué comme Marseillais ,il était question de superlatifs et il écarta  bien les bras , Georges se pencha vers Muriel , sa voisine de bureau - l'an prochain , il y aurait des tables individuelles .Il lui murmura à l'oreille : " Il parle de la sardine qui bouche le port de Marseille ."
Muriel pouffa de rire , se calma vite et reprit vite et prit un air angélique .

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Müller lui jeta un regard agacé et reprit son explication  en écartant encore plus les bras .
Georges se pencha derechef  vers Muriel , elle  était bon public . "Regarde , la sardine a grossi ! "
Muriel ne put se retenir , elle plongea vers ses souliers comme pour rattacher un lacet , des ballerines... sans lacets .Georges jeta un coup d'oeil sur le dos de Muriel , dos secoué spasmodiquement  , il eut un air satisfait puis regarda très sérieusement ,  Müller en pleine démonstration ,le prof n'avait rien remarqué . "
Néanmoins Georges avertit Muriel : " Müller vient vers toi " Muriel se redressa vivement ,vit que Müller ne s'occupait pas d'elle, elle lança un regard irrité à Georges , impassible .
A ce moment , on frappa à la porte..



A la récré,Emile  s'approcha de Clara , entourée de Clairette et de Colette , il commença:
-Ecoute , Clara ,je ne ...
- In english ! lui asséna Clara .
- Hein !!??
-Insulte en anglais , excuses en anglais !! Tu vas voir si on est des bitches !

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Mercredi 21 juin 2017

Route  Encre - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


Emile commença  à rassembler les mots du champs lexical relatif aux excuses , c'était vite fait .A part "I begg your pardon  et excuse-me . "
Cela ne suffisait pas à Clara poussée par Clairette et Colette .
Pour sauver son retour en car avec french kiss prévu , il se lança dans des excuses  longues et embarrassées , surtout en anglais  .


                                                                                            
 " Herein ! " dit Müller en hurlant calmement . Ainsi que quelques élèves à voix basse pour pas se faire gauler par le prof .
-Bonjour monsieur  ! dit René le tuc pion ,
Il s'approcha du distingué Germaniste et lui parla à voix basse. Müller eut l'air contrarié :
-Maintenant ?
- Oui , l'inspecteur d'Académie attend une réponse , il est  au bout du fil .
Müller bondit comme piqué aux fesses par un taon :
-Vous me gardez les élèves! Et vous , vous me faites l'exercice..... 2 !
Les sourcils froncés , Müller partit rejoindre son supérieur au bout du fil .
Dès la porte fermée ,quelques mots  s'échangèrent dans la classe :
 - Georges , je vais demander à  changer de place , lança Muriel .
- Allons Mumu , fais pas  ta méchante !
-Si , je vais demander à  changer  !

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- Ah oui ? Müller est à tes ordres ? Il va te dire : " Muriel , tu veux aller où ? Avec le grand blond  parce que tu kiffes pour lui ? Tu te crois où !!!?? Dans une agence matrimoniale ??  Et puis , je vais virer sa voisine pour te faire plaisir ?File à ta place !   "                                                                                           
Muriel resta muette : Georges avait raison .
Georges ,il  l'aimait bien , Mumu , c'était son meilleur public , avec elle , il se sentait drôle , pas comme avec sa soeur à lui , quand il sortait des blagues , jamais elle ne riait , elle lui disait  : "Pauv con !" , à son avis , elle ne devait pas comprendre son humour alors , elle disait : "Pauv con " , mais Mumu, jamais ! Elle démarrait au quart de tour .
- Allez Mumu , t'es pas bien ici ? Fais pas ta méchante , répéta Georges ! Tu pourrais tomber sur pire .Le coup de la sardine , t'as pas aimé ?
- Si! dit-elle .  En commençant à rire .
-J'en ai d'autres , tu sais .
-Oh ! J'te fais confiance pour ça , dit-elle en essayant de retrouver son sérieux .
Mais j'en ai marre de me faire disputer à cause de toi !
Philippe , devant , qui avait entendu une partie de la discussion , se retourna :
- En tout cas , tu as mon soutien ... Georges !
- C'est malin , dit Muriel   qui plaisantait pas côté sexe , un jour , il lui avait fait du genou sans faire attention  , elle l'avait regardé et lui avait dit : " Ça va pas Georges! " il s'était excusé .En fait , elle était comme une soeur , une vraie soeur : Pas comme la sienne . Et puis , ils s'entendaient  bien . Sauf aujourd'hui .
Pendant que les deux garçons , hilares , se tapaient dans la main ,   elle  commença à s'intéresser à  René , le pion , parlant avec quelques élèves  .Il était pas vilain du tout . 

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Jeudi 22 juin 2017

Route  - Encres - Van Gol - Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


René avait sorti l'Equipe  pliée de sa poche 
- Vous aimez le foot , m'sieur ? interrogea un élève .
- Oui ... j'y joue ... arrière central ...
- A Brindas lança un 5 e dispensé de gym et donc en permanence   .
- René fit un signe d'acquiescement .
 Brindas avait un petit budget , il jouait pour le plaisir , bien sûr , il y avait un petit public , parfois cinquante spectateurs  , un peu plus pour les matchs importants , et puis, il y avait les derbies , mais des petits derbies avec les villages voisins . Le record de spectateurs  , mille deux cents spectateurs  et la recette pour le club . Ils avaient pu changer les filets .Grâce à la Coupe de France contre l'OL qui laissait la recette aux petits clubs . 
- Et vous avez joué contre de grands clubs ?
- L'OL    !
- Et vous avez pris combien ?
-Oh , j's'ais plus .
- Huit - zéro lança le petit 5 e, très au courant.                                                                                
- C'est vrai , concéda René .
 Une belle valise !!  Ah , ils s'étaient fait chambrer mais les autres équipes du coin , auraient pas fait mieux . Et encore , l'OL n'avait pas aligné sa meilleure équipe , mais  même dans la réserve , il y avait des joueurs de l'équipe première qui revenaient de blessure  . 

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- Y'a  même eu  un  CSC  , hein m'sieur ?
- C'est vrai , reconnut René  qui voyait où le gamin voulait en venir , c'était  lui  , l'auteur malheureux du CSC .... tu serais pas un  fils Poilo ?
-Si , m'sieur !
- Poilo pattes !  lança un humoriste  au sommet de son art .
- Pauvre  type  ! répliqua le jeune Poilo  , et y'en a d'autres ,  Poilo ... c'est facile de se moquer du nom des gens , y sont pour rien .
Depuis le temps qu'il entendait ce genre de plaisanterie , il montait au créneau maintenant .
- Du calme ! Intervint René , c'est dégueulasse de se moquer du nom des gens . 
- Et le CSC ? demanda un élève .
- C'est quoi un CSC ? lança Muriel qui s'était approchée  pour participer.
- C'est quand on marque un but contre son camp  : CSC ...
- C'est con de marquer un CSC,commenta Muriel ,histoire d'être bien vue par René ...
- Ben , j'ai pris  la balle sur la tête , la balle a rebondi dans le but .
-Si vous l'avez pas fait exprès , le but ne compte pas ! affirma Muriel , en spécialiste .Ce fut au tour de George de rire . Ahhh , se lamentèrent  les garçons, à cette  époque le foot féminin  n'avait pas des équipes partout .

page 120


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Vendredi 23 juin 2017

Route  Encres Van Gol -Format A4



COLLÈGE BLUES

(suite)


 Mais de plus en plus, les filles  fréquentaient les terrains et connaissaient mieux les règles , surtout qu'à Lyon , il y avait  une formidable équipe qui avait  remporté deux fois  la Champion's League féminine . Avec Muriel , il y avait encore à faire en ce qui concernait  les règles du foot ,se dit Georges ,mais il évita de le dire à Muriel , elle était de mauvais poil avec lui .
- C'est vrai , ça peut arriver aux meilleurs  se défendit René ... Bon , le prof peut arriver , mettez-vous au boulot !
- Je surveille la galerie où il va passer dit  un élève .
- Quel est votre joueur préféré ?
- En club français ou dans le monde  ?
- Tuss !!!! lança le guetteur .
Tout le monde se mit au travail .. ou fit semblant .
René remballa l'Equipe et parcourut les allées avec un air sérieux .


Bizarrement, Clara semblait manquer de vocabulaire et  d'ouïe et faisait expliquer à Emile  chaque mot qu'il employait  , ou entendait mal , (hein ?) si bien que la sonnerie annonçant la fin de la récré retentit avant qu'Emile ait pu présenter des excuses complètes .
" Merde ! " se dit Emile .C'était très mal engagé pour ce soir .

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Quand il monta dans le car , le soir ,les trois copines qui d'habitude squattaient le fond du car , étaient à l'avant et bavardaient avec le chauffeur . Ne trouvant pas de place devant , Emile partit à la recherche d'un siège . Ses projets buccaux tombaient à l'eau .
"j'aurais dû fermer ma gueule " , se dit Emile . "il se jura mais  un peu tard " ,comme le corbeau de La fontaine ,  qu'il ne traiterait plus les filles de " bitches." Elles n'avaient pas le sens de l'humour , comme lui .

Müller congédia René avec un signe de remerciement. "C'est bizarre se dit-il , on m'avait dit que René était trop gentil et que parfois sa surveillance était loin d'être calme , mais ici ,chapeau ! "
Il n'avait pas le temps de vérifier le travail effectué par les élèves. Il s'adressa aux élèves : pour le voyage à Berlin , il  y a deux problèmes : Un problème d'encadrement , ma collègue ne pouvant se libérer pour des raisons personnelles  , elle le regrette bien , d'ailleurs , il me faut une accompagnatrice pour les filles , de préférence qui parle allemand , si vous connaissez quelqu'un ... réfléchissez  , autre problème , il faudra  reculer le voyage d'un jour ,Angela ... Merkel ne sera à Berlin que le lendemain de la date prévue pour le voyage . L'ambassade ne peut que prévoir une visite rapide , qu'un jour précis .
Personne n'osa  dire  qu'on pouvait se passer d'aller voir Angela , un Disneyland , à la place serait bien mieux . Personne n'osa .

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Samedi 24 juin 2017

Route - Encre de Chine - Van Gol - Format A4


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COLLÈGE BLUES

(suite)


Nous n'avons pas beaucoup de temps pour trouver l'accompagnatrice.Je cherche de mon côté .Cherchez du vôtre  ...Vous avez des idées ?
-Ma cousine est au pair à Dortmund ...
-Mais est-ce qu'elle pourra se libérer pendant trois jours ?
- Euh , j'sais pas !
- -Est-ce qu'elle parle bien allemand ?
- J'sais pas , elle y est depuis quinze jours ..
- Ouais ... 

Quelques jour s'étaient écoulés et  Müller ne voyait pas de solution . Un jour , Claude , le fils du maire d'une commune voisine s'approcha de lui alors qu'il descendait de sa vieille Mercédès (une antiquité)  .
-M'sieur ! j'ai trouvé  quelqu'un pour le  voyage !
- Bonjour d'abord !
- Oui , pardon , bonjour monsieur !
- Oui ? Cette solution ?
- Ma tante ...
-Dis m'en plus .
- Elle a travaillé deux ans en Allemagne , dans un grand hôtel , elle parle très bien allemand.
-Et elle est libre  ?

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- Euh ... dans trois jours.. normalement .
Müller eut un flash . Mais oui , sa tante ne supportait pas les gens maltraitant
les animaux . Dans la rue ,une femme avait frappé son tout petit chien , la tante en question avait gifflé "la tortionnaire d'animaux "  celle-ci avec un bon avocat  avait obtenu 15 jours de prison avec sursis contre ... Olga !  Serveuse de grand restaurant ,25 ans .Olga , en plein tribunal , s'était adressée à la maîtresse du petit chien :
- Et ne vous avisez pas de le battre encore , si je l'apprends , vous allez prendre la rouste de votre vie !
Les I5 jours avec sursis  s'étaient transformés en prison ferme , c'était il y a un peu  plus de 15 jours .
- Bon ... ça a l'air intéressant ... et elle se prénomme comment , ta tante ?
- Olga ms'ieur , dit Claude , un peu surpris , elle est formidable !
- Bon , je vais réfléchir ...
- Mais il ne reste pas longtemps pour décider , vous nous avez dit .
- je sais , je sais , bon ... dès qu'elle est libre , dis-lui de venir me voir .
- Vous allez pas le regretter ,  elle est super, m'sieur  !
Claude devait aimer lui aussi les animaux ....

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Dimanche 25 juin 2017

Route  -crayon - Van Gol - Format  A4


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COLLÈGE BLUES

(suite)


Müller se demanda si Angela avait un animal . Ah ! S'il pouvait avoir une autre accompagnatrice qu'Olga ....
Et puis que penseraient les parents de cette accompagnatrice ? Bon ,elle n'avait quand même pas commis de crime .Müller allait téléphoner à un pote à la  Justice pour savoir si Olga avait une inscription au casier pour ce genre de peine . Si oui, c'était pas possible .
A la réflexion , Müller la trouvait plutôt sympa , cette "défenseuse" des animaux .Il aurait bien retourné la sanction contre "la tortionnaire " d'animaux . Serveuse , elle n'avait pas dû se payer un bon avocat .Müller  tout en  étant  inquiet , était quand même emballé . Il allait participer à sa réinsertion .Ce voyage  bénévole au profit du collège  serait un bon point pour elle.Il faudrait quand même en parler au Principal  mais il avait confiance de ce côté . Le Principal avait un chat qu'il avait sauvé d'un accident. 
Le lendemain, Claude attendait la vieille Mercédes sur le parking.
Il se précipita :
- Bonjour M'sieur !
- Bonjour Claude !
- Elle est libre ! dit-il tout heureux  .
-Bon , très bien !Le temps presse , il faudrait que je la voie.
- Aujourd'hui m'sieur ?

                                                                       page 125

- Si c'est possible ... J'ai pas cours en deuxième heure ...
- Je l'appelle tout de suite .
 Claude sortit son portable  et avec dextérité forma un numéro , sans lire un papier .
- Bonjour Tatan , c'est Claude , est-ce que tu es libre entre 9 h30 et 10 h 30 ?
- Oui .
- Monsieur Müller voudrait te rencontrer ,c'est  pour  le collège , comme je t'ai dit  .
Je peux être là , mais où sera-t-il ?
Müller précisa :je serai sur le parking .
-Il sera sur le parking .
- Oui , j'ai entendu . Dis lui ,de ma part : " à tout de suite .Elle a dit à ..
- Oui , j'ai entendu .  
Claude précisa : elle a une Opel noire , une vieille Opel , dit-il en jetant un coup d'oeil à la  Mercédes qui avait dû connaître des temps meilleurs .
A 9h 30 , Müller sortit rapidement de la salle de cours .
Pourvu qu'elle ne soit pas déjà arrivée . Il avait le feu vert du Principal et de son pote à la justice . Les parents , il s'en chargerait .Personne ! Pourvu qu'elle n'ait pas oublié ! Et une Opel noire arriva , hésitante .Une ruine pensa-t-il mais elle roulait encore .

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Lundi 26 juin 2017

Route - Encre et plume - Van Gol - Format A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


L'Opel se gara .. près de la Mercédès . Müller sourit  . Une grande et belle blonde s'extirpa à grande peine de la voiture ,en montrant haut ,des bas noirs . Müller se précipita en rougissant ... comme un collégien .
-Bonjour madame !
- Mademoiselle , corrigea Olga .
Müller observa rapidement Olga , Elle était grande, les cheveux blonds en queue de cheval  , habillée simplement avec une veste bleu roi , un corsage blanc  et une jupe droite d'un bleu lavande plus clair . Des souliers  gris bleu . Simple , de bon goût et pas tapageur , estima Müller .
- Bonjour mademoiselle , je suis très content de vous rencontrer .
Il l'invita à le suivre en salle des profs  où il ne devait y avoir personne , à cette heure , sauf peut-être un prof en train de corriger des copies mais à l'écart , ils pourraient bavarder tranquillement .
.- Vous savez , je suis au courant  de votre affaire .
Olga s'arrêta brusquement  sur le parking  et lui fit face .
-Du calme , s'affola Müller , je  trouve que ce qui vous est arrivé est honteux de la part de la justice , je ne suis pas votre ennemi ....  Alors on y va ?
Ils repartirent .

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-Pour moi , ce n'est pas un problème, pas plus pour le Principal , pas plus pour un ami à la justice .Vous savez peut-être que ce qui vous est arrivé n'est pas inscrit dans votre casier judiciaire.
- Vous êtes sûr , je ne vous crois pas !
- Je téléphone à mon ami .
Le copain répondit tout de suite : " Passe -la moi !"
-Bonjour mademoiselle , je vous certifie que vous n'avez rien à votre casier.
- Personne ne me l'a dit , j'avais peur de ne ..
- Votre avocat aurait dû vous le dire .Soyez rassurée , bonne journée !
Olga rendit le téléphone .
-Rien ne  vous empêchera de faire ce voyage  ,si vous le désirez, dit Müller  en poussant la porte de la salle des profs , votre neveu vous en a parlé, asseyons-nous ici , si vous voulez .
-Mais les parents ...
- Il n'y a rien dans votre casier  judiciaire ! Justement , il y a une réunion avec les parents , ce soir, ce serait bien si vous pouviez être  là .
- Pour être regardée comme une bête curieuse ...
- Non pour être regardée comme une personne qui va avoir la responsabilité de leurs filles  , si elle le veut  .Ce souci est normal , non ?

                                                                              page 128 

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Mardi 27 juin 2017

Route - Encre de Chine et plume - Van Gol - A4


COLLÈGE BLUES

(suite)


- Pardon ! Je suis très susceptible , je suis d'accord pour ce voyage .

- Votre réaction est normale ... Bon ... votre travail : vous vous doutez bien que filles et garçons sont séparées le soir , c'est à ce moment que les filles seront  sous votre entière responsabilité , après , le matin  , je reprends les commandes .
- Ça me paraît normal .
.Pour ce voyage  vous ne serez pas rétribuée , je le regrette .
-Tout à fait !
Ça n'avait pas traîné !
Ensuite ,  ils précisèrent   certains points , rendez-vous fut pris,le soir , au réfectoire à 20 h .

Le soir-même , le Principal rencontra  Olga et ils se retrouvèrent avec Müller à une table face aux parents .
Le Principal ouvrit le bal  :
- Bonsoir mesdames ,  messieurs  ,Monsieur  Müller , professeur d'allemand  a organisé ce voyage , il va vous parler  du choix de l'accompagnatrice , je lui laisse la parole.
Müller se leva et s'avança d'un air déterminé .
- Bonsoir ! Mademoiselle Olga sera compagnatrice en l'absence de ma collègue d'allemand ; je ne vais pas tourner autour du pot :   tout le monde sait ce qui est arrivé à Mademoiselle  Olga , je pense que ce n'est pas elle qui aurait dû être condamnée mais celle qui  lâchement a frappé un petit animal  , je précise que pour la peine qu'a encourue Mademoselle Olga , il n'y a rien à son casier , j'ai toute confiance en elle .


                                                                                                 page  129

Maintenant , réfléchissez , si une seule personne s'oppose à son encadrement du voyage , j'annule le  voyage ,  ce n'est pas du chantage , en cas d'opposition , je considérerais  qu'on ne me fait pas  confiance pour choisir un personne digne d'accompagner les élèves , je me sentirais personnellement désavoué et je me sentirais non autorisé à organiser ce voyage  .J'en ai parlé avec Monsieur  le Principal qui est bien d'accord .
Si une  main se lève contre sa présence ...
Les enfants se mirent à discuter avec leurs parents ,   Müller attendit un moment puis regarda en silence les parents . Ceux-ci se regardèrent . Aucune main ne se leva .
"Bon ... le voyage aura lieu ."
Les élèves se mirent à applaudir à tout rompre . Olga regarda les élèves, rassurée .Rien qu'une larme coula sur sa joue .Elle l'essuya tout de suite .
Müller attendit un moment :
-Ceci étant réglé ,voici les consignes , la nuit , Mademoiselle Olga sera entièrement responsable des filles , dès le matin , je reprendrai les commandes  avec mademoiselle Olga comme adjointe .Je tiens à vous préciser qu'elle parle très bien allemand . Elle mérite un A+ .
Rires dans la salle .
-Les parents peuvent venir nous  parler ,à Mademoiselle Olga et moi s'il y a des problèmes particuliers  concernant leur enfant .


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Mercredi 28 juin 2017

Où la fiction rejoint la réalité


Dans la page au-dessus ,je faisais dire à mon personnage ,
monsieur Müller : " Une seule main "
ici , c'est une seule lecture .
Les deux pages au-dessus me plaisaient beaucoup ,
je me faisais des idées  sur ce texte ...
Mais bon , je vais être pragmatique :
Cette histoire  ne plaît pas ,  l'ensemble histoire et dessins quotidiens
 étaient astreignants ,je vais continuer
mais en espaçant les publications.
 Cette page du 28 juin qui était prête ,

sera publiée avant la fin de la semaine .

Bonne journée !


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Vendredi 30 juin 2017

Route - Crayon pierre noire et eau - Van Gol - Format 24 x 32   - 400 g



COLLÈGE BLUES

(suite)

Müller et  Olga reçurent des parents , séparément .
Les parents de Delphine dirent à Olga :
- On est inquiets , Delphine , notre fille craint les plats au gluten .
Olga inscrivit sur un petit carnet bleu : Delphine : gluten  .
- Oui , dirent-ils , s'il y a le moindre problème  , notre assurance affrètera un avion s'il le faut , ce n'est pas nous qui payons , sauf les traites de l'assurance .Il n'y a pas à hésiter .
-j'espère que nous n'en arriverons pas là ,dit Olga , ce que je souhaite  c'est que Delphine fasse  le même voyage que les autres sans mettre sa santé en danger .
Elle souligna de trois traits : gluten .
- De toute manière , je veillerai aux repas , j'irai voir les menus ... je pourrais voir Delphine que je ne connais pas .
Pendant que le père allait chercher sa fille  , la mère dit :
-Je me doute que vous n'aimez pas en parler mais je trouve dégoûtant ce qui vous est arrivé . Et je ne suis pas la seule !
Delphine arriva , une brune mince  aux yeux bleus , avec un vieux collier gris argent , chic ,  comportant un  pierre bleue comme ses yeux  .un cadeau familial sans doute .Une fille plutôt jolie , élégante .
-Bonjour Delphine  ! Tes parents m'ont expliqué , au moindre problème , tu t'adresses à moi .
- Justement , dit Delphine , on pourra vous appeler Olga ?


                                                                                                       page 131

- Bien sûr , dit Olga .
- Olga , dit Delphine , on est toutes avec vous ! Et elle repartit vers ses camarades , leur parla et elles se tapèrent dans les mains en regardant vers Olga.
-Ah! ces jeunes ! dit la mère , ces habitudes à tout bout de champ de se taper dans les mains!
-Olga , gênée par tous ces mots de sympathie , ne s'attendait pas à ça .Elle  parla  plus tard ,de Delphine et du gluten à Müller  , c'était lui , le responsable général .
- Je n'en savais rien , vous voyez que les parents vous font confiance , ils ne m'ont rien dit à moi.
-J'irai vérifier tous les menus promit Olga .
-  Très bonne idée !


A la fin,  les trois se retrouvèrent seuls . Les trois responsables se regardèrent .
Le plus dur était passé , restait  bien sûr le voyage .Müller avait déjà organisé des voyages en Allemagne   mais sans problème  d'accompagnement , dès le départ  , comme aujourd'hui .
- Finalement , ça s'est bien passé , dit le Principal .
-J'ai eu peur au début ,avoua  Olga .
                                                                                                 page 132

L'ensemble- peut-être - un jour dans un livre édité par Amazon  

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   Eh voila , ce blog va se terminer ou presque *  la règle est simple dans la blogosphère : Quand le blogueur n'intéresse plus , les internautes s'arrêtent de visiter le site .Normal !
Les internautes ne viennent plus visiter le site , tout est dit .

Merci à tous ceux qui ont perdu un peu de leur temps en lisant ce blog depuis 2012  .
Merci aux correspondants qui m'ont aidé .
Allez salut à toutes et tous !
* De temps en temps , peut-être enverrais-je avec nostalgie quelques dessins que personne ne regardera , envoi ... juste pour le plaisir .

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3 juill 2017

Route 222



Le vent comme le temps emporte tout


Jeudi 6 juill 2017

A4

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D 9 juill

Route 224

COLLÈGE BLUES

(suite)

Quelques pages au moins jusqu'à la Chancelière


-Fallait pas , dit le Principal , on était décidés . C'était tout ou rien , on n'allait pas faire un voyage au rabais . Et monsieur Müller a été ferme .
-Et on ne l'a pas dit ,ajouta Müller , mais si une personne  avait fait allusion à votre peine , elle pouvait être poursuivie en diffamation  comme il n'y avait rien à votre casier  et vous auriez automatiquement gagné  mais on a préféré  ne pas menacer . 
- Oui ,  c'était mieux , dit Olga . On me fait confiance pour ce voyage , ça va me remonter le moral  parce que pour le moment ...
Allez ! Allez! Tout  va aller mieux ! dit Müller .Demain , c'est une autre vie qui commence !
-Je serai au départ du car  dit le principal .        

En fait  , Delphine avait failli ne pas aller en Allemagne  , pas à cause  de sa santé mais d'Andréa    , celle-ci était très copine avec Delphine , les Inséparables , on les appelait  . Amélia , la mère d'André , hôtesse d'accueil dans un  supermarché , ne pouvait pas payer le voyage à Andréa.  Donc Delphine avait décrété qu'elle n'irait pas aussi , alors que ses parents pouvaient payer le voyage .Les parents de Delphine étaient désolés que leur fille  ne profite pas de ce voyage .Après s'être assurés qu'ils pourraient encore inscrire leur fille , ils allèrent voir Amélia au supermarché  , dans une heure , elle aurait une heure et demie de battement , ensuite , elle reprendrait .Ils dirent à Amélia qu'ils voulaient la voir à la pause . "l'hôtesse de caisse " se demanda ce que les parents de Delphine lui voulaient .

                                                                                                    page 133
 
-Voilà , commença , Lise ,  la mère de Delphine  , on est très peinés , Delphine a envie de ce voyage et pourtant elle ne veut pas y aller , elle marqua une pause et regarda Almélia .
- Ah ! J'ai compris ! C'est à cause d'Andréa qui n'y va pas , désolée , mais je ne peux pas  payer .
- On sait , dit Lise mais il y  peut-être une solution ...
- Je ne vois pas, se bloqua Amélia .
- Si .... l'on payait le voyage d'Andréa ...
Fièrement , Amélia dit : "Je ne veux  pas que vous payiez pour ma fille ! "
- Amélia ne nous énervons pas , si on paye le voyage d'Andréa , Delphine ira aussi .  
- Oui , je sais reconnut Amélia .
- Les deux filles seraient heureuses grâce à vous .
- Grâce à vous aussi, répliqua Amélia .
- Et vous ne voulez pas que ces filles soient heureuses , votre fille , la meilleure en allemand , pas du voyage!!
- Vous savez bien que je souhaite leur bonheur , dit Amélia touchée de plus par le dernier argument .
Les parents de Delphine attendaient fixant Amélia.
- Oui d'accord .. mais je vous rembourserai .

                                                                                              page 134
:
-D'accord  , on en reparlera plus tard mais il faut agir vite de crainte d'être forclos , euh en retard . On va pas vous donner un chèque à notre nom pour payer , cet arrangement ne regarde personne . En fait , on va aller à la poste , on va vous faire un chèque à votre nom que vous allez virer sur votre compte,  pourrez faire imméditement un chèque , à votre nom qui sera viré sur votre compte ; demandez à la postière qui vous confirmera que vous pouvez immédiatement utiliser cet argent . Vous ferez alors un chèque adressé au collège , il faudra le porter au collège .
Tout de  suite  ,vous allez téléphoner à Andréa , dites-lui que vous avez touché une prime, qu'elle pourra aller en Allemagne , dites-lui bien  de téléléphoner à Delphine .
Et attendons .
 Le téléphone de Lise  ne tarda pas à sonner , elle eut un sourire  :
-Allo , ma chérie , h !  Tu as changé d'avis , Andréa y va , mais c'est formidable .... grâce à une prime ? Prépare tes affaires  , on signale votre décision tout de suite au collège.
Amélia devait retourner travailler mais les parents de Delphine avaient le chèque d'Amélia, ils allèrent inscrire les Inséparables au collège pour le voyage en Allemagne . Les parents de Delphine donnèrent les deux chèques à la gestionnaire .Elle était au courant des situations des  élèves, elle  jeta  un coup d'oeil à l'intitulé du chèque d'Amélia  , Elle ne dit rien mais une petite explication commença à naître en son esprit . Le chèque aurait pu avoir un autre intitulé.

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En remontant en voiture, le père de Delphine dit à Lise :"Finalement , ça s'est bien passé ." 


Delphine téléphona à Andréa :
- Dis donc , j'ai fait acheter deux valises mais finalement une seule suffit .
- ....
- Tu as  déjà une valise ? ... Elle a des roulettes  ? Hein, Mais tu vas pas porter ta valise !
- Tu es où ? demanda Andréa .
-Dans la Jag .
- Et tu as laissé la deuxième valise , chez toi ?
- Pas du tout ma vieille , elle est dans le coffre !
- Alors , tu me la prêtes ?
-Mais bien sûr !
-Raccroche , tu vas la mettre en retard dit la mère de Delphine  .
-Deux minutes plus tard , Delphine se remit à téléphoner .
- C'est pourquoi , cette fois ? demanda sa mère .
- Je ne lui ai pas  dit de quelle couleur  est la valise .
- Raccroche , dit sa mère , on est arrivé chez Andréa .
Tout le monde monta dans la Jag , les portes se fermant avec un bruit feutré , la Jaguar XJ  démarra  dans un feulement discret , les phares au xénon éclairant la route comme en plein jour

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Mercr  12 juill

Route 238



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14 juill 



COLLÈGE BLUES

(suite)

-Ah l Le luxe british et ......... 300 CV sous la pédale .  se dit le père . Il caressa le cuir blanc crême et jeta un coup d'oeil , jamais rassasié , au tableau de bord  entouré de ronce de noyer ; les filles , insensibles au décor intérieur de la berline , papotaient .
- Elle te plaît la couleur de la valise ?
- - Euh ... non ... je l'aurais voulu des fleurs bleues  et des petits cochons roses courant après des ours bruns .
- Maman , Andréa est folle ! Elle veut ...
-Oui ,j'ai entendu , moi aussi je voudrais une valise avec des ours poursuivis ..
-Maman , tu te moques de moi ! Même toutes les deux !                                                                                         

Avant cinq heures , les parents et les élèves arrivèrent avec la noria des serrements de main , avec les accompagnateurs et le Principal .Ceux-ci avaient adopté une doudoune sombre qu'ils quitteraient très vite dans le car chauffé .
 Bien sûr aussi , il y eut  les inévitables parents arrivant à la dernière minute . Mais enfin , tout le monde était là , les parents avec les  sacs et  les valises prêts à étre chargés dans le coffre du car . Il faisait un peu frisquet mais dans la matinée, le cagnard était annoncé. Les parents donnaient toutes les consignes possibles comme si leur enfant partait sur la lune pendant six mois .Les élèves qui ne supportaient pas ces sempertinelles  recommandations s'étaient réunis  (ou réfugiés  ) au fond du parking .

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Le car arriva enfin , pile à cinq heures.
Les élèves se précipitèrent mais Müller , qui avait pris les devants à l'entrée du car , arrêta tout le monde d'un geste impérial  :
- Vous allez monter  calmement , les plus pressés passeront les derniers . De la discipline !
Du Müller pur jus .Tous les élèves avaient compris . Les parents découvraient Müller , Olga , en retrait  , était discrète , elle tenait un carnet pour vérifier l'effectif au fur et à mesure que les élèves montaient en donnant leur nom qu'Olga cochait .Il en serait ainsi à chaque retour dans le car ,les consignes de Müller étaient impératives là-dessus .C'est pas avec lui qu'on partirait en laissant un élève à quai.  Olga avait été bien briefée .                                                                                            


Au collège , tout le monde commenta  le voyage avec cette accompagnatrice pas ordinaire. Quelques garçons firent la fine bouche .Des filles et des garçons les apostrophèrent  , Emile avait rejoint le clan des pro-Olga avec ...Clairette , Colette et ...Clara .
- D'abord , vous lui reprochez quoi à Olga ? D'avoir gifflé une femme coupable de maltraitance  sur animaux !Elle a bien fait !
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Clara regardait Emile , avec les yeux de Chimène pour Rodrigue , attendrie , quand il voulait  , Emile , c'était un brave garçon , bon , "bitches" ça lui restait en travers de la gorge  mais il ne pensait pas au sens propre de ce mot .Bien sûr qu'aucune d'elles ne se prostituait .

Les élèves attendaient avec impatience ,    les premiers coups de téléphone , les SMS pour savoir comment ça se passait avec Olga .  Il fallait patienter un peu , ce n'est pas au bout de quelques heures que les élèves pourraient juger du comportement de l'accompagnatrice.
 Un bon point , pas bêcheuse , Olga se faisait appeler par son prénom   et elle connaissait bien l'Allemagne  , elle faisait des commentaires au micro sur les lieux visités ,  des photos commençaient à arriver  dont plusieurs avec Olga , quelques selfies. Le prof avait accepté , une seule fois de poser pour un selfie . Olga , trois , pas plus . Mais le voyage ne faisait que commencer .

Par la suite ,durant le voyage , Olga eut l'occasion d 'intervenir .
A Frankfurt am Main  , alors qu'elle vérifiait le menu avec le cuisinier , pas de problème de communication pour Olga . Elle s'aperçut que deux plats contenaient du gluten .
Elle fit appeler le chef , lui expliqua le problème   .
Celui-ci fit changer le menu en ce qui concernait Delphine .
Le cuistot dit à son chef : " mais c'était pas prévu . "
-C'est pour moi , dit Olga .
- C'est pour moi dit le chef .

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D 16 juill



COLLÈGE BLUES

(suite)





- Maiiis bêla Olga .
--Qui c'est le chef ici ? dit le patron. Je parie que vous êtes une accompagnatrice bénévole, j'ai pas raison  ?
- Si mais ..
- C'est pas normal qu'une bénévole paie .Je surveillerai la confection des plats de votre élève .
Les élèves attendaient le premier plat en bavardant  , c'est le patron qui arriva le premier , suivi des autres serveurs .Il chercha  Olga du regard, celle-ci lui montra Delphine en face d'elle . Il la servit et lui souhaita bon appétit .Puis il fit le tour de la table , pendant que les serveurs s'activaient ,pour bavarder avec Olga.                                                                                                                    
-J'ai tenu à servir votre élève la première pour qu'elle ne risque pas de goûter au plat au gluten .
- Mais vous auriez pu confier ça à un de vos commis .
- Qui c'est le chef , ici ?
-Oui , je sais , c'est vous .
-Je m'étais engagé personnellement , donc , je suis là.Bon appétit mademoiselle ....?
- Olga.
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Il s'éloigna , l'air satisfait .
Au plat suivant  qui contenait du gluten , aussi , la scène se reproduisit . Encore quelques mots avec Olga .
Quand il s'éloigna , quelques élèves se mirent à tousser  d'une façon forcée .
Olga leur jeta un regard furibond .Müller sourit .
Bien sûr au départ du car , le chef était là , il souhaita bon voyage , et il eut un
petit sourire pour Olga.

Chacun prit sa place dans le car , Müller et Olga devant, celle-ci  ainsi que Müller utilisaient le micro , Olga pour parler des grands hôtels , des petits commerces , des gens , leur façon de vivre ,Müller lui , présentaient les grands bâtiments , les cours d'eau , l'industrie avec l'industrie automobile  en particulier . ..

- Allo ,  bonjour monsieur l'Inspecteur d'académie .
- Bonjour  , monsieur le Principal , j'aimerais que vous me fassiez un rapport sur le voyage , après la rencontre des élèves avec la Chancelière , vous savez que je me suis impliqué  en m'adressant à l'ambassade de France à Berlin , après en avoir référé à notre ministre , si ça foire , je veux être immédiatement  au courant .
Vous aurez votre rapport , pas d'inquiétude , monsieur Müller , notre professeur germaniste mène ses élèves de main de maître .
- Vous me rassurez ... mais il n'y a pas un problème d'accompagnatrice ?

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- Ouh là ! se dit le Principal , terrain dangereux , comment peut-il êre au courant ? Le problème a été réglé .
- Dites m'en plus , elle n'a pas eu quelques problèmes avec la justice ?
- Tout est réglé , monsieur l'Inspecteur d'académie .
- C'est à moi d'en juger, soyez plus précis .
- Euh .. l'accompagnatrice a eu des mots avec une femme qui tapait son minuscule Chihuaha .
- Bon , rien à redire , elle a bien fait et alors ?
- Euh .. elle l'a un peu giflée . et elle a été condamnée pour cette gifle .
-Bon , je suppose que c'était une condamnation avec sursis , c'est la femme coupable de maltraitance envers les animaux qui aurait dû être sanctionnée .
 Oui ... euh ..
- Arrêtez de euheuter , il y a quelque chose d'autre ?
- L'accompagnatrice a menacé la femme au chien .
- Menacé de quoi  ?
-De lui flanquer la rouste de sa vie si elle recommençait .
- Attendez , elle avait une condamnation avec sursis ? Le sursis est tombé immédiatement ?  Combien ?
- 15 jours .

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Les élèves s'étaient installés dans le car  par affinité , Delphine à côté d'Andréa , tout aurait pu les séparer pourtant ! Les parents de Delphine , aisés  et Andréa et sa mère qui tiraient le diable par la queue , mais l'amitié , quand on est jeune  ne tient pas toujours  compte des disparités sociales . Plus tard , les clans se forment ... L'amitié résiste rarement à l'argent et son monde  . Quant à la famille , les riches se marient surtout entre eux créant la consanguinité du fric . Enfin , bref !                                                                                                      

Le car quitta Francfort pour rejoindre une  ville de la banlieue de Berlin , Postdam , située à 35 km de Berlin .
Müller  parla de cette ville de  cent cinquante mille habitants surtout formée d'espaces verts ,soixante quinze pour cent de verdure , cinq cents hectares de parcs , avec des châteaux , vingt plans d'eau ,l'écrivain français Voltaire y a séjourné trois ans .
Le lendemain , aurait lieu  , à Berlin ,une brève rencontre , quelques minutes, avec la Chancelière ,le consul avait été actif, une occasion de montrer l'amitié franco-allemande  avec peut-être un écho dans la presse .
Müller espérait faire dédicacer le livre consacré à Angela .


- Vous êtes en train de me dire que vous faites accompagner des enfants par une personne qui a fait de la prison , même si ça me paraît injuste .Vous avez pensé aux parents ? Vous êtes inconscient !

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Mardi 17 juill




COLLÈGE BLUES

(suite)



- Pas du tout , tout a été présenté aux parents qui étaient pour la plupart au courant  .
- Et alors ?
- Verdict sans appel  : tous étaient d'accord !  Et de son parti !
Ouf ! Vous m'enlevez un de ces poids !! Et puis , ce sera pour elle ... l'occasion de se racheter , l'Education  Nationale a un rôle social ... euh .. je retire vous êtes inconscient . Bon , vous comprenez que je veux être tenu au courant du moindre incident ... une rouste .. j'adore !!
- Il n'y  aura pas d'incident  , monsieur  Müller et moi lui faisons entièrement confiance .
- Un rapport quand même !
- Vous l'aurez !
Et tous les deux raccrochèrent . Le Principal crut qu'il transpirait , mais non
 "On a frôlé la cata " pensa-t-il .

La veille du "Jour" , le soir ,  Olga accompagna les filles à leur étage . Celle-ci tardaient à se coucher .
Les élèves étaient impatients de découvrir cette ville prisée par les Berlinois ,les filles  , très énervées par la rencontre du lendemain ,certaines s'interrogeaient sur leur tenue  à mettre :
- Moi ,dit l'une , je vais mettre mon jean troué !

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-  T'es folle ! Devant Angela Merkel !
- Müller ne l'acceptera pas !!
- Veuillez m'excuser , dit une autre en prenant une voix snob , j'ai oublié dans ma demeure , ma tenue de Princesse !                                                                                                             
- Pff ! l'Allemagne est une démocratie , pas une royauté fit remarquer une  autre  !
Olga intervint : " Vous savez qui vous allez rencontrer demain matin ? La Chancelière d'Allemagne , un peu comme si vous rencontriez le Président de la République . Il faut bien dormir , je vous veux fraîches , pimpantes , pas à moitié endormies .    Lever à 6 h !
-Hein  !??
-- Vous devrez vous préparer : être impeccables, je passerai tout le monde en revue .
La Chancelière va recevoir des jeunes filles d'un collège français , vous avez , nous avons des responsabilités ,et pensez que votre professeur à tenu beaucoup à cette rencontre , vous ne pouvez vous présenter , débraillées , mal peignées avec des jeans troués!
-Allez bonne nuit , les filles!
- Bonne nuit , Olga !

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Les filles se dirigèrent vers leur lit  .Tu t'habilles comment?   "Moi , je mettrai mon blaser ..."
6h , Olga était déjà prête  .Sur son trente et un .
Elle attendit que les  filles , douchées soient en tenue et elle attaqua la revue .
Pauline ! Tu n'as pas de peigne ? Emilie , y aller comme ça ? Tu plaisantes , j'espère !                                                                                                    
Et toi , tu as vu tes chaussures ? En basket devant la Chancelière , j'hallucine !
Delphine c'est bien :
- Oui mais ... , dit Delphine d'un ton malheureux ..
- Quoi ?
- J'ai oublié mon collier ,le collier que j'avais quand vous avez été présentée aux parents ...
- Oui , je l'avais remarqué ,avec une pierre bleue ...attends , je reviens .                                                                                               
Elle revint effectivement , mais avec un collier à la main , un collier  doré avec une perle bleue .Comme les yeux de Delphine .
-Essaie ,dit Olga .
- Mais je ... vous ne l'aurez pas devant la Chancelière .
-Elle ne va pas regarder une simple accompagnatrice mais des élèves d'un collège .
- Elle se tourna vers Andréa :
- Très joli , ce chignon mais avec ça , ce sera mieux !

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Le Principal suivait le voyage grâce à Müller , leur protégée , Olga donnait toute satisfaction , elle avait dépanné un garçon en faisant  de la couture , il l'avait su par les parents, pour le gluten , les parents de Delphine avaient manifesté leur satisfaction , Olga surveillait les plats .
"On a fait le bon choix "se réjouit le Principal . Des parents se plaignaient que quelques enfants donnaient peu de nouvelles, au moins par sms .Le Principal fit part de ces réclamations  à Müller, connaissant le prof d'allemand , il allait sûrement instaurer un moment : courrier aux parents .

- Olga  tendit une jolie broche à Andréa  .
_ Je vais mettre cette broche dans ton chignon , dit Delphine à Andréa , tourne-toi !
- Je vous préviens ,avertit Olga   , ce sont  mes seuls bijoux ! Après  sa revue  impitoyable, elle leur annonça : " Phase numéro deux ."
Les filles se regardèrent , étonnées .
Olga avait une boîte à chaussure sous le bras , elle la tendit , ouverte  :
-Prenez un papier !
Ce que firent les filles , sur chaque bout de papier , il y avait un chiffre ou un nombre ne dépassant pas  douze ,Le nombre des filles pour le voyage  .                                                                                            
- C'est votre  ordre de passage : vous allez défiler devant les garçons pour les épater . Défilé chic !

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Jeudi 20 juill



COLLÈGE BLUES

(suite)



- Je ne saurai pas faire  , dit une fille, éplorée .
-Moi ,non plus , rajouta une autre, non éplorée mais inquiète .                                                                                           
-Eh bien , on va apprendre , dit gaiement  Olga d'un ton optimiste  .
Oui , oui ! crièrent les filles , ravies de jouer les mannequins .
Elles commencèrent , et quand ça n'allait pas :
- Non , tu es trop raide ,et le regard au loin , pas question de faire de l'oeil aux garçons ! Concentre-toi sur ta démarche !  Recommence !
Olga ne laissait rien passer , et les filles suivaient les consignes  ou presque ...
- Pas les pieds  comme ça ,  un pied devant l'autre ,on te demande pas de nous faire la démarche des canards !
- Comme ça ,Olga ?
- Très bien !
Pendant les répétitions , la patronne arriva et fit la bise à Olga .
Elles avaient travaillé ensemble et la copine avait épousé le patron de l'hôtel . C'est pour ça qu'Olga avait conseillé cet hôtel : le collège y serait bien reçu . 
Les filles s'étaient arrêtées en voyant les deux jeunes  femmes se congratuler .La patronne dit : " continuez , je veux voir ça . "
A un moment , Olga bondit :
-Ah non , pas de vulgarité , on ne tortille pas des fesses , Emilie ! Recommence ! .
- Je recommence ... En tortillant ? .. s'enquit  Emilie , hilare .

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- Oui , si tu veux rester à l'hôtel sous la surveillance de  mon amie, Gertrude  pendant que nous irons voir la Chancelière !
Emilie n'insista pas et fit ce que demandait Olga .
A la fin , Gertrude regarda Olga :
- Et toi  , tu y vas comme ça ? Devant notre Chancelière ? Sans collier ?
- Oui , j'ai prêté le mien  à une élève .
-Tu n'étais pas obligée !                                                                                                          
- Elle avait l'air tellement malheureuse d'avoir oublié le sien ...
- Coeur d'artichaut  ! Eh bien , moi aussi je vais te prêter un collier , je te rejoins dans la salle de restaurant , les garçons s'impatientent  .
Les filles arrivèrent dans l'ordre prescrit et elles défilèrent , droites , le regard visant un point au loin .
Les garçons se mirent à siffler ,à applaudir . La patronne apporta un  beau collier à Olga .
-Je te  le prête , mets-le !
- Mais tu es folle , Gertrude , je ne vais pas porter un collier d'un tel prix !
- C'est Hans qui me l'a offert  , il ne va pas en revenir .Fais-moi plaisir de le porter aujourd'hui .  Allez , c'est à ton tour et elle la poussa . Olga , très applaudie , fit son effet en défilant sobrement .

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Müller , les sourcils froncés , prêt une grande décision , au mépris de sa réputation d'homme strict , regarda  les garçons silencieux , passant de l'un à l'autre .
- Venez avec moi !
Quand ils furent hors de portée des filles , il dit :
- Vous pensez aller à la Chancellerie d'Allemagne , habillés comme ça ? Sérieusement ?  Avec les filles montées sur leur trente et un  et moi avec des va-nu-pieds , absolument ! Des va-nu pieds !!!                                                                                               
- On pourrait peut-être aller ...avança un élève .
- Messieurs , mettez vos montres à l'heure , vous avez un quart d'heure ! Les jeans déchirés resteront à l'hôtel !
-Je n'ai que ça dit l'un des élèves ...
- On a la même taille , je t'en prêterai un dit un autre .A charge de revanche .
Müller , songeur , sceptique , un court instant , se demanda où il faudrait avoir obligatoirement un jean troué.
Au bout d'un quart d'heure , les garçons arrivèrent métamorphosés , ce n'était pas parfait  ,mais bon , Müller s'en contenta , presque :
- Euh  ... Jamie , cette crête de coq  rose ... à la Chancellerie d'Allemagne .. c'est pas un peu trop ? Je ne sais pas si on va te laisser entrer ...
-Il lui faudrait un bonnet , dit un copain .

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S 22 juill


COLLÈGE BLUES

(suite)


- J'en ai pas  , dit très vite Jamie .
- Moi, j'en ai un , dit un élève  en souriant .
Jamie lui lança un regard noir , genre "Occupe-toi de tes fesses, connard ! "
- Eh ben , c'est très bien dit Müller, l'affaire est réglée .Tâchez de bien vous présenter devant les filles  .
- Avec un bonnet ?! s'insurgea Jamie .
- Ben oui , lui asséna le prof , c'est une répétition ... j'espère que tu sauras porter ton bonnet avec élégance .
Jamie , atterré, se tut (avec un bonnet devant les filles !)
- Comment on va se présenter  ? M'sieur  ?                                                                                        
-J'ai vu à la télé un truc comme ça .
Il jeta sa veste sur une épaule  et avança bien droit .Certains eurent envie de siffler pour chambrer , mais c'était Müller .Alors , bon .
- Vous allez défiler aussi  ,m'sieur ?
- Euh ... murmura le prof .
- Si ! si ! Y'a pas de raison !
-Uniquement si vous avez bien défilé , répliqua  Müller .Cherchant une échappatoire .
Le défilé eut lieu , les garçons  étaient moins à l'aise que les filles bien briefées par Olga .

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  Müller, un peu guindé, souleva les applaudissements avec le coup de la veste jetée  négligemment sur l'épaule droite .Les élèves découvraient un autre Müller .
Le car emporta les élèves vers la Chancellerie  sous le regard d'Hans et de Gertrude , celle-ci glissa quelques mots à l'oreille d'Hans, celui-ci regarda attentivement Olga et sourit .                                                                                                    
Dans le car , Müller dit à Olga :
- Vous avez un collier remarquable !
- C'est ma copine Gertrude , la patronne , qui me l'a prêté .
-Il vous va à ravir .
Olga rosit sous le compliment .
Müller prit le micro  et attendit le silence .                                                                                                           
- Bon, les consignes ! Je tiens à remercier les filles et les garçons , vous allez faire honneur au collège avec vos tenues .  Vous vous tiendrez convenablement et surtout , interdiction de photographier pendant la rencontre , c'est impoli !
- Mais monsieur , on n'aura pas de photos!
- Je n'ai pas fini !  A la fin , je demanderai à la Chancelière , l'autorisation de prendre des photos , autorisation  qui sera donnée facilement  si vous avez eu la politesse d'attendre d'être autorisé .Les élèves eurent un soupir de soulagement . Sacré Müller ! Avec lui , fallait de l'ordre , de la discipline !

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Arrivé à la chancellerie , le car fut dirigé vers un parking où traînaient pas mal  de somptueuses Mercédès, Audi ou BMW .Une Mercédès avait un petit drapeau national, sans doute la voiture de la Chancelière .                                                                                                     
Ensuite , le groupe des élèves fut dirigé vers une grande salle de réception. Durant leur parcours dans les couloirs , les gens les regardaient d'un air admiratif , semblait-il .Müller , accompagné d'Olga ,tout fier , marchait le regard droit devant lui  .Dans la salle de réception, les élèves furent autorisés  à prendre quelques photos .
- Vous pouvez shooter , euh ... photographier .
La chancelière allait arriver.
-Finies , les photos ! 
La Chancelière entra ,  eut un petit air surpris en voyant les élèves et s'avança vers Müller et Olga .
-C'est quel établissement scolaire ? demanda Angela .
- Un petit collège rural , dit Müller .
- Ah ! se contenta de dire Angela avec un petit air surpris .
Elle découvrit l'élève au bonnet .
- Vous avezun élève qui n'a pas l'air très bien , j'espère qu'il n'est pas malade , pas la grippe !
- Non , la rassura Müller , en aparté,  c'est un genre qu'il se donne , il ne peut pas se séparer de son bonnet , on se demande même s'il couche avec.

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Lundi 24 juill


COLLÈGE BLUES

(suite)


 - Ah ces jeunes ! soupira la Chancelière .
Elle eut quelques mots de bienvenue ,mais leur annonça qu'elle allait rester très peu de temps :
 - J'aurais aimé rester plus longtemps mais nous parlons de l'Europe , cela vous concerne . 
Delphine tira la manche d'Olga.-Celle-ci se retourna et vit Delphine .
- Monsieur Müller va demander pour les photos , t'inquiète pas !
  -C'est pas ça , dit Delphine , à mi-voix ,Andréa voudrait dire une strophe du poème qu'on a appris en allemand .
-  Olga se tourna vers la Chancelière et profitant d'un silence :
- Il y a une élève qui voudrait vous réciter, madame la Chancelière , une strophe d'un poème en allemand .                                                                                               
Voyons Olga , la rabroua Müller, madame la Chancelière n'a pas le temps ,elle ...
- Mais si , pour un poème , l'Europe peut attendre  . C'est vous mademoiselle  ?
Delphine poussa  Andréa qui s'avança et fit une petite révérence très british .
Angela sourit mais ne fit pas de remarque .Delphine se tint à côté d'Andréa , pas peu fière de sa camarade  qui attaqua lyriquement, sous le regard pas inquiet de Müller , il comptait sur sa meilleure élève d'allemand  .C'était bien mérité pour elle .
Oh wie ist es kalt geworden
Und so traurig öd und leer
Rauhe wind weh'n von Norden.

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A la fin de la strophe , Andréa s'arrêta .  Les élèves commencèrent à applaudir                                                                                         
   mais Olga leur fit signe de s'arrêter  . La Chancelière continuait le poème .
........
Bring uns blumen laub und lieder
Schmücke wieder feld und wald .
C'était la fin ,  les élèves applaudirent à tout rompre .
La Chancelière tira Andréa à son côté pour partager les applaudissements .Elle regarda Delphine qui s'était approchée .
-On les appelle les Inséparables ,  expliqua Müller à  la Chancelière .
-Comme les oiseaux  ... c'est joli ! ... J'aime beaucoup ce chant d'hiver , surtout le texte d'August Heinrich Hoffman von Fallersleben  , "merci mademoiselle " dit-elle en français à Andréa .
- Puis-je demander une faveur ? osa  Müller .
- Faites !
Müller en profita pour sortir le livre sur Angela ...
Angela mit une dédicace en français  : "A un professeur d'allemand, Paul Müller , et ses élèves qui m'ont épatée !"
-Il n'y a pas de fautes, monsieur le professeur ? Mon français ... épatée ? s'inquiéta Angela .

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.
- Non madame la Chancelière , aucune ! la rassura Müller .Les élèves ont eu pour consigne , par politesse, de ne pas prendre de photos sans votre autorisation , est-ce possible maintenant ?
- Tout à fait, dit-elle , je n'ai pas l'habitude de voir les visiteurs se comporter ainsi , ils ne demandent pas d'autorisation  et le poème , vous comprenez  qu'avec ce poème , je serais une ingrate si je refusais .
Elle se pencha vers une jeune femme qui l'accompagnait : Josepha , allez chercher le photographe , tout de suite !
Rapidement , celui-ci survint, prit quelques clichés, la Chancelière demanda à Müller : Vous êtes combien ?
- Euh ... vingt-sept ..
- Arrondissons à trente ! On vous fera parvenir les photos à votre hôtel ,à Postdam .
Müller fut étonné , il n'avait pas parlé de l'hôtel ."Les services de sécurité allemands vérifiaient tout ce qui concernait les visiteurs " en déduisit-il .
Les élèves traînèrent dans Berlin à pieds et retournèrent à l'hôtel  à Postdam,vers midi .
A la réception , la patronne tendit à Müller un paquet aux armes de la chancellerie , Olga rendit le collier coûteux à Gertrude . Müller ouvrit   tout de suite le précieux paquet en ménageant l'aigle de la Chancellerie  , et un titre en allemand et ... en lettres gothiques .  Il sortit une photo  30 x40 en couleurs  d'un épais paquet  .  Tout le monde regarda avec un ooohh d'admiration  , Olga hasarda :


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Mercr  26 juill



COLLÈGE BLUES

(suite)


- Il n'y en a pas quelques-unes en plus , il me semble ...
- A Gertrude , elle  pourra l'afficher  ici . Avec son mari , elle nous a soignés .
- Banco ! Voilà ! Gertrude !
- Oh merci ! On se souviendra longtemps de vous !
Il y avait deux photos avec la Chancelière à côté d'Andréa et .. Delphine .Angela n'avait pas oublié les Inséparables .
Sur la grande photo , tout le monde était visible , Olga  et Müller eurent droit à une photo particulière .On pouvait admirer le collier qui brillait de mille feux comme on dit dans les contes de fée . Mais pas dans les zones prioritaires !  
Müller envoya immédiatement dès qu'il le put un rapport circonstancié au Principal , il y ajouta la photo avec Angela et ses visiteurs au complet  . Il avait photographié la photo 30x40 .
Le Principal à son tour envoya cela à l'Inspecteur d'Académie , remercia Müller par un  "Bravo ! On ne pouvait espérer mieux  !!"  mais il ne reçut aucun remerciement de l'Inspecteur d'Académie. Müller réservait au Principal une photo 30x40 , ce serait une petite surprise .                                                                                                       
   
Au jour J ,  l'heure H ,enfin bref ! Il était dix-neuf  heures  et le car venant d'Allemagne n'allait pas tarder à arriver  .


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Les parents par petits groupes, bavardaient ,le plus gros de la troupe autour du Principal . Chacun distillait ses infos , lorsque le téléphone du Principal joua  un petit air de Michel Legrand , des Parapluies de Cherbourg. Il décrocha :
- Vous êtes où ?.............. Combien ?
Il raccrocha , les parents le regardaient , inquiets .
 -Le car va être en retard , à cause d'un accident sur la route , mais il n'est pas impliqué . C'est juste un problème de circulation routière, un quart d'heure , une demi-heure ou plus , Monsieur Müller  n'est certain de rien . Au lieu de rester debout , je vais ouvrir une classe  où vous pourrez attendre , mais attention  ! On ne fume pas en classe .
Un fumeur invétéré dit :                                                                                           
- Je vais rester ici pour en griller une ou deux ,dit-il en narguant le Principal et je vous avertirai  quand le car arrivera , hein Bernard ?
-D'accord ,dit le dénommé Bernard .
Les parents se dirigèrent vers la salle de musique , la plus proche et s'installèrent .Des portraits de musiciens ornaient la classe  , Bethoven voisinait avec Jean-Michel Jarre sur une pochette intitulée Oxygène .Il y avait aussi des pochettes de disque de Barbara , Brassens , Yehudi Menuhin, Souchon ,Michel Legrand , JJ Goldman et d'autres .      

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. Un piano droit et noir au fond de la classe. Une flûte , un vieux cornet bosselé  et une flûte de Pan étaient accrochés au mur .
Le Principal  invita des parents  à venir donner les dernières infos, il alla s'installer comme un élève au milieu de parents et fit signe à un parent qui avait des infos de venir sur l'estrade .
Celui-ci vint au bureau , enleva un grain de poussière imaginaire  , prit un air inspiré sous le sourire des parents et lança ses infos . Un autre parent le remplaça,  fit un court numéro , avec le grain de poussière :
- C'est interdit de copier !  lança un parent .
-Ouh  ! firent d'autres .
Le coupable cessa son cirque  et informa ."Bande de potaches: "pensa le Principal , amusé .
Le troisième s'était  mieux préparé , il monta lentement sur l'estrade comme courbé par l'âge , un grand numéro s'annonçait , il regarda son public panoramiquement . Ce mouvement cinématographique classique  fut interrompu par la sonnerie du  téléphone de Bernard .Une sonnerie grandiose , une chanson d'un présentateur de télé , Une merde ! (la chanson!)
Les parents se précipitèrent vers la porte , l'acteur  sur l'estrade , privé de public maudit le téléphone et rattrapa les autres . Le car avec vingt minutes de retard effectua une grande courbe autour des voitures  pour être prêt à repartir .

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Vendr 28 juill 


COLLÈGE BLUES

(suite)


 Bobonne avait dû manquer au chauffeur de mari  avec un niveau huit sur l'échelle du désir... et il n'avait pas l'intention de moisir ici . Il était jeune marié , alors ...                                                                                                            
Müller descendit le premier  et s'adressa aux élèves :
- Du calme , de la discipline , on descend cal-me-ment , ce n'est pas le moment de vous casser une jambe .
A l'intérieur du car qui en avait vu d'autres ,   tout le monde faisait la bise à Olga , très émue .  Les élèves se serraient la main ou la tapaient avant d'aller voir leurs parents impatients .Les filles se faisaient la bise .
Un couple  avec Claude , l'élève qui avait fait engager Olga , et qui avait fait le voyage , s'avança et étreignit Olga longuement  . La mère de Claude  ressemblait beaucoup à Olga . Celle-ci embrassa Claude en lui caressant les cheveux  .
   Les parents se dirigèrent vers les voitures , Amélia et les parents de Delphine étaient ensemble , il étaient venus dans la Jag blanche  reluisante .  Delphine et les parents avaient fait la bise à Olga . Les enfants  s'étaient précipités dans les voitures parentales . Henri attendit Claude ,son pote  pour lui dire "à demain," il s'avança ,la main en avant pour toper . Son ami  en fit autant .
- Alors , Olga t'a fait la bise !
- C'est ma tante , lança  fièrement Claude .
- Ta tante ? béa l'autre .


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- Oui  , dit Claude en courant rattraper ses parents .
Le téléphone d'Henri allait chauffer et la planète entière allait apprendre LA nouvelle !
Claude avait été discret de peur d'être moqué ou tenu à l'écart mais durant le voyage , Olga qui avait compris , échangeait quelques brefs regards complices avec Claude .
Dans la Jag ,les deux filles bavardaient , pas vraiment , un scoop ! A un moment , Delphine s'exclama : " Pas d'accord , ma vieille  ! "
- Mais pourquoi tu appelles souvent Andréa ,"  ma vieille " alors que vous êtes nées au même moment ? dit la mère de Delphine .
- Non maman , triompha Delphine , elle est née cinq minutes avant moi .
La mère de Delphine  regarda l'autre mère , Amélia , celle-ci se contenta de regarder au ciel, c'est-à-dire au plafond de la berline anglaise .
- Tu verras  ,ma petite , quand tu auras mon âge  , répliqua Andréa  à Delphine , d'un ton condescendant .
"Qu'est-ce qui faut pas entendre " fit Amélia en riant .                                                                                          
  Le Principal et les deux accompagnateurs furent salués par  tous les parents ravis de retrouver leur progéniture en ordre de marche .Quand tout le monde fut parti , ils se retrouvèrent à trois .
Mademoiselle Olga , on aura peut-être l'occasion de vous revoir , Monsieur Müller a été complètement satisfait par votre prestation  .     

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 Les élèves , les parents aussi , je suis désolé , dit-il,en souriant , mais je n'ai reçu que des compliments sur vous .
 Olga  esquissa un sourire , gênée .
- Ils vous ont donné un A+ ...Finalement , tout s'est bien passé .
- Oui  , répondirent les deux autres .
-Mademoiselle Olga ...
- Vous pouvez m'appeler Olga .
-Olga , vous allez vous reposer d'abord , vous l'aurez bien mérité mais après , sans vouloir être indiscret ?
- Après ? Je vais chercher un  emploi , mais où ?
- Ecoutez Olga , tenez-moi au courant , je ne peux pas vous promettre un emploi mais je peux ... nous pouvons vous aider en témoignant du sérieux de votre travail ...
- C'est gentil , reconnut Olga .
- Ce n'est pas gentil , la contra le Principal , c'est la moindre des choses que nous vous devons .                                                                                                      
Müller opina du chef devant son chef .
- Vous me tenez au courant , Olga , même si vous ne trouvez rien ?
-D'accord ! Vous avez pu obtenir une entrevue facilement avec la Chancelière , il y a un moment que je me pose la question ...avoua Müller .

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lundi 31 juill


COLLÈGE BLUES

(suite)


- Aaaahh! Mes amis , si je vous disais !
- Je voudrais bien savoir,  avança Müller.
- Moi aussi , renchérit Olga .
- Euh , il y en a bien pour dix minutes voire plus . Venez dans mon bureau si vous voulez savoir . C'est top secret , un secret d'état  , prétendit-il , avec un air mystérieux    
Ils se dirigèrent vers le bureau , murs beige , moquette prune , et ils s'installèrent .
-  Voila comment ça a commencé , mal commencé . J'ai dû trouver un numéro  de téléphone , pas facile ! J'ai annoncé ma requête : " Je suis Principal de collège , et lors d'un voyage à Berlin , le professeur d'allemand et ses élèves voudraient rencontrer la Chancelière" .
- Pardon ? Vous plaisantez ? Vous prenez l'ambassade pour une agence de tourisme ! Et c'est de fort mauvais goût !
- Il a raccroché .Je vous ai maudit , dit-il tourné vers Müller . Et puis j'ai réfléchi . j'ai rappelé deux heures plus tard . Je suis tombé sur une femme .je lui ai rappelé ma demande .
- Attendez , ça concerne plutôt monsieur Henry .. je vais vous le passer .Elle ne m'avait pas jeté .C'était bon signe.
- Allo ? dit monsieur Henry ?

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- Bonjour ,monsieur , je suis le Principal , nous avons été coupés tout à l'heure .
- Quoi de nouveau ?
- Eh bien , j'ai réfléchi ... je me demande si je vais m'adresser à la presse  ou à votre ministre , d'abord ... 
Un silence  puis :
-Bon..., on va réfléchir à ça .
- Oui , mais moi , il me faut une réponse , le voyage approche .
- Vous aurez une réponse .
- Je vous rappelle demain ?
-Demain !
- Alors après-demain ?
 Bon ... après-demain , 17 h .
Le Principal se tourna vers ses deux auditeurs attentifs :
-Le coup du  "laissez votre adresse , on vous écrira " je n'allais pas me faire avoir avec ça  ."
- Le lendemain , 17 h , je rappelle et demande à parler à monsieur Henry .
On me passe le monsieur .
- Ah ! C'est encore vous ! J'ai eu l'ambassadeur de France à Berlin au bout du fil.  Nos services à l'ambassade  vont contacter les services de la Chancellerie .

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- Aujourd'hui ? Alors je vous rappelle demain , quelle heure ?                                                                                                  
- 17 heures dit-il d'un ton las .
Le lendemain  , pile 17 heures , je rappelle .
- Ah ! Monsieur le Principal , vous lâchez jamais le morceau !
- j'ai un prof d'allemand ,qui me lâche pas ,lui ,  un vrai pittbull .. mâtiné d'un Rotweiler  !
- Ah ! Je vous plains .
Müller , pas fâché du tout ,avait un grand  sourire .
- Bon , alors voilà , les services allemands vont étudier votre demande  aujourd'hui  , ce matin ...
-Alors , je vous rappelle cet après-midi ,  quelle heure ?
- Euh ... mon agenda , 16 h ?
- 16 h !  
- 16 h ! Je rappelle .
- Voila , ça n'a pas été facile , la Chancelière vous verra deux minutes , on vous précisera l'heure...
- Je vous rappelle à ?
 - 16 h 30 , y doit pas vous lâcher votre pittbull ?
- Ah , m'en parlez pas , un enfer !
- Faut le virer !

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Mercredi  2 août


COLLÈGE BLUES

(suite)


- Virer , un bon prof ! Non , je dirais même un excellent prof ? C'est impossible !
- C'est embêtant qu'il soit bon  euh pardon , c'est idiot de dire ça !
-Müller regarda au plafond  ,Olga riait depuis un petit moment , discrètement d'abord  .
- Le Principal poursuivit .                                                                                                 
- Ce sera le jeudi 17 juin à 10 h pile , à la Chancellerie ! Et que votre pittbull se tienne comme il faut !
- Je vais y veiller . Il aura une muselière . Merci pour tout ce que vous avez fait .
- Merci pour tout .. ce que vous m'avez fait faire   , ne soyez pas hypocrite, l'hypocrisie , ça , c'est notre domaine ,  en diplomatie  !
- Vous passez un examen pour ça ?
- Ne soyez pas impertinent , monsieur le Principal  ou nous allons réexaminer nos accords  ,comme on dit .
- Pardon , monsieur .
"Et voilà ", conclut le Principal .
- Bravo! dit Müller , je ne m'imaginais pas ...
-On est comme ça , les Principaux de collège ... Allez rentrez chez vous   vous reposer ,bonnes gens .
-J'ai bien aimé le coup du pittbull dit Olga, tout sourire .
-Müller se contenta de lui montrer les dents.


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-
Les accompagnateurs récupérèrent leur voiture qui avaient été garées dans l'enceinte de l'établissement . Et se séparèrent .

Le chauffeur avait  vu Olga en action , c'était très positif , elle s'intéressait aux gens , pas avare quand il s'agissait d'aider  , il avait recouru à ses dons d'interprète , mais il ne connaissait pas l'épisode  malheureux de la prison  . Son patron cherchait une accompagnatrice pour les voyages hauts de gamme  ,clients aisés , hôtels de grand luxe , le patron cherchait l'oiseau capable de booster ses grands voyages .Certes , elle connaissait que l'allemand et le français , mais bon le patron déciderait .
 Olga reçut , via le collège , un courrier  du voyagiste .Il avait à lui proposer un emploi avec   une dizaine de jours d'essai , payés .                                                                                                         
C'était la compagnie "Hello voyages " Un peu intriguée , Olga se rendit au siège de la maison-mère à Lyon .
 A l'accueil , le personnel était au courant de sa visite. Les bureaux étaent luxueux , fleuris  , elle fut invitée à s'asseoir  dans un fauteuil bordeaux , moelleux . Elle n'attendit pas . Le patron était un homme de belle taille ,sympathique dès le premier abord , il l'invita à passer dans son bureau , un bureau très fleuri , en voyant sa petite surprise , le patron dit : " c'est ma femme qui s'occupe de la déco ."  
- C'est très joli , madame a beaucoup de goût , j'adore ce bureau .
- Vous aurez l'occasion de le lui dire , elle aime bien qu'on parle de son bon goût .

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Mais Olga était tracassée , si l'emploi était bon , devait-elle prendre le risque de le perdre , dès le début , en parlant de son séjour en prison ? Elle se dit :"autant voir de quoi il retourne d'abord ."
Le patron voulait une jeune dame de compagnie , il tenait à ce terme , pour commenter le voyage (ce serait toujours en Allemagne ) Elle devrait aider , dans la mesure de ses moyens ,les touristes qui auraient besoin d'une interprète , pour des achats par exemple, pour le reste , ce serait à elle de prendre des initiatives . C'était bien payé et susceptible de primes .Bien sûr , il faudrait qu'elle soit amenée à voyager plusieurs jours .
Marcel , le patron regarda Olga attendant des questions.
Il y eut un silence pesant . Olga commença :  " Ce travail me paraît  très bien mais ... je ne crois pas que je ferai l'affaire ."
- Et pourquoi ,mademoiselle  ?
- Voilà , il y a quelques semaines j'étais ... Olga fondit en larmes .
- Allons mademoiselle , il ne faut pas pleurer .
- Si , j'étais ...
- En prison ? Mais tout le monde connaît votre histoire  , vous savez  ce que ma femme m'a dit comme je lui parlais de vous ?

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Vendredi 4 août

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Dimanche 6 août


COLLÈGE BLUES

(suite)

- Non , dit Olga en s'essuyant le visage .
- Elle a dit : "Marcel , j'aurais fait comme elle ! " Je n'ose pas penser une seconde à lui annoncer qu'à cause de ça , je ne vous aurais pas pris et il faut que je vous dise : ce n'est pas vous qui auriez dû être en prison !

Olga fondit à nouveau en pleurs en pensant au premier jour où elle  avait été incarcérée .
- Mais mademoiselle , dit le grand Marcel embarrassé , écoutez , à partir de ce moment là , on n'en parle plus du tout , c'est fini , fini ! Et si une cliente a des réticences , je lui conseillerai d'aller voir un autre voyagiste . Allez cessez ces pleurs , autrement  , je vais m'y mettre aussi .
Olga imaginant ce géant en train de pleurer , esquissa un sourire .
- Bon , on peut parler boulot ?
Olga s'essuya à nouveau les yeux et écouta .
Alors voilà , voyage après-demain , départ de Lyon à 7h .
Cars de grand luxe , deux étages , une petite pièce de repos ,kitchenette , toilette , micro de conférence ,  fauteuil spécial de luxe tournant     pour commenter ...
- Mais , je ne connais pas tous les monuments ..
- Vous commenterez quand vous en aurez envie , je crois que vous connaissez quelques grands hôtels, nos clients adorent ça , les monuments , ça passe après ... sauf pour quelques maniaques qui les connaissent parfaitement : La Porte de Brandebourg ,  Check point  ...

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Bon , question tenue , c'est la maison qui paie ,si vous pouvez être libre cet après-midi , ma femme vous accompagnera , vous aurez deux tenues en bleu et blanc , les couleurs de la maison , je vois que vous avez une veste  bleue , mais sans vous offenser , on va taper dans le genre chic , coûteux , vous ne devez pas vous sentir inférieure aux clientes  .
- Et si je ne conviens pas  ?
- Ne soyez pas pessimiste , d'après ce que m'a dit mon chauffeur , je n'ai aucune inquiétude ! Vous avez le profil parfait , euh .. je parle de l'emploi dit-il en riant . Et n'oubliez pas que vous avez une alliée ici . Alors ?
- C'est d'accord .
- Bon , si vous n'y voyez pas d'inconvénient ,vous irez dîner avec ma femme dans un de ses bouchons lyonnais qu'elle adore ensuite  , couturiers .
Eh bien , je vois que tout a été préparé ,je demande à voir concéda Olga .
Le patron  téléphona .-
Sylvie , la femme du patron arriva  , la quarantaine , élégante  , grand sourire , puis elle fronça les sourcils , ma parole , André , grande brute , mais tu l'as fait pleurer , je veux des explications !
- Mais Sylvie , je viens de lui promettre , à partir de tout à l'heure , on ne parle plus de ce qui lui est arrivée , plus du tout !
- Bon, si tu as promis ça ... je me tais .

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Elle s'approcha de Sylvie et lui fit la bise .
- Je crois qu'on va faire chauffer la carte de monsieur .
- Même pas peur ! fanfaronna Marcel ,  Si ça marche et j'y crois ,je n'aurais pas à me plaindre .
- Eh ben , vous avez un fan !
- Je ne sais pas si je serais à la hauteur  .
- Sylvie , il va falloir que tu lui donnes un moral d'enfer , je compte sur toi.. ça te fera plaisir , je le sais , mademoiselle  a admiré ta déco du bureau .
- C'est vrai , reconnut Olga .
- Très bien , je crois qu'on va bien s'entendre .   Tout le monde , ici , y croit à une demoiselle de compagnie , c'est une idée de mon mari ,il en a parfois , votre mise à l'essai ne nous inquiète pas . Bon , vous avez déjà mangé dans un bouchon lyonnais ?                                                  
- Euh non ...
- Olga ne travaillait que dans les grands hôtels fit remarquer le patron  .
- Eh ben , un bouchon ,c'est mieux !Moins prétentieux , on peut manger avec les doigts , le décor est authentique , les produits , le cuisinier sait d'où ils viennent .Et puis les beaujolais ... Ah !  un Morgon , un Juliénas , avec un bon plat lyonnais , c'est à se mettre à genoux . Les patrons des bouchons vont chercher leur vin sur place , vous croyez que le patron d'un grand hôtel ...

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Mardi 8 août


COLLÈGE BLUES

(suite)

Oui , un bouchon , c'est ce qu'il y a de mieux .Mais tant mieux si vous connaissez les grands hôtels, c'est là que vont nos clients .
- Les bouchons , ce qu'il y a de mieux parodia le patron :Ah Ah ! en ricanant  .
- Mon pauvre mari , à part tes cars , les bouchons , tu ne peux pas comprendre leur portée gastronomique , tu n'es pas né dans le Rhône comme  moi !

 Et elles partirent à la conquête du Lyon gourmand . Sylvie sortit un téléphone.
Olga se recula .
-Mais c'est juste pour trouver un troquet avec un menu intéressant ! Rien de secret !
Sylvie lui énuméra les menus possibles , un peu inquiète , Olga en choisit un .

- Allez en route , ma belle !
Elle partit  vers une grosse BM noire , un homme était au volant




- Allez André , c'est parti !
 Tout se passa bien ,Olga se vit dotée de magnifiques habits , comme pour une princesse .. enfin ..presque !    
Le jour du départ arriva ,le patron et sa femme étaient là .
Olga ,  resplendissante avec sa tenue super-chic  , eut droit à deux bises , les clients se demandaient qui était cette femme élégante  et à qui , les patrons faisaient la bise . Une invitée célèbre ?

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Le patron monta dans le car ,prit le micro  . " Bonjour mesdames , messieurs ,la demoiselle que vous voyez à côté de moi est une demoiselle de compagnie , ma société a créé  ce poste pour vous . Elle aura pour rôle de vous rendre ce  voyage plus agréable , elle parle allemand , connaît les grands hôtels . Elle essaiera de vous rendre la vie plus facile durant ce voyage , mais attention n'abusez pas avec vos demandes , si elle refuse parfois , sachez que je la soutiendrai toujours . Respecter-la et elle vous respectera   .
Elle est là pour vous aider , si elle le peut mais elle n'est pas a votre service , sans vouloir vous offenser , mais  au service  "d'Hello- Voyages ". qui fait tout pour
vous rendre les voyages agréables , cette création de poste est une exclusivité  .Demandez lui quelque chose mais  n'essayez pas de la commander.
Elle a fait un voyage où elle a été remarquable , tout le monde a été satisfait , euh , y'a quelques jours, elle parlait avec la Chancelière   d'Allemagne.
Les voyageurs se regardèrent , surpris ,impressionnés .
 Vous aurez de multiples occasions de vous réjouir de la présence de notre demoiselle de compagnie , si j'osais , je dirais : partez les yeux fermés ... mais ça serait dommage pour un voyage et justement : Bon voyage !!
"Bon voyage ", enchaîna Olga .
Elle prit le micro , salua les voyageurs  et annonça les trois prochaines grandes villes qui seraient traversées.

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Dans un chuintement , le car climatisé démarra , il roulait silencieusement,  le chauffeur était celui du voyage précédent avec Olga , elle ne serait pas dépaysée .                                                                                                      
 Olga se déplaça dans le car , la même question revenait sans cesse de la part des voyageurs   : comment avait-elle rencontré la Chancelière ?
- Elle prit le micro et expliqua , le  voyage scolaire , le prof d'allemand  .
Un rigolo intervint.
-Mademoiselle Olga puisque vous connaissez la Chancelière , je voudrais un poste de ministre , bien payé à ne rien faire .
- Je lui ferai part de votre demande si j'ai l'occasion de la revoir dit Olga, pince-sans rire  mais ces postes sont sans doute très demandés  et il faut être compétent dans l'incompétence  .
"Oh , il l'est ! Sa  femme doit mettre du dentifrice sur la brosse avant qu'il il se lève  ! Et sa femme doit préparer ses tartines , ce n'est pas à lui à le faire !  Rires des voyageurs , c'était bien parti .
Le chauffeur , à côté , lui dit :" bien répliqué !"
Olga téléphona en allemand  .
Elle prit ensuite le micro : Et je ne vous ai pas parlé de mon amie Gertrude et l'affaire du collier ...Elle a un grand hôtel , le Koenig Hotel  , l'hôtel du roi . Elle va vous recevoir avec un collation légère que je vous offre pour mon premier jour  dans mon emploi .
- Mais ça va vous coûter les yeux de la tête, je connais ce genre d'établissement !

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Jeudi 10 août


COLLÈGE BLUES

(suite)



- Sauf que mon amie Gertrude a épousé le patron , et c'est mon amie , alors ...
- Elle est sympa , Gertrude  ? demanda un homme âgé ?
- Non , pas du tout , elle hait les personnes âgées !
Tous les voyageurs âgés, la majorité , se regardèrent  et commencèrent à murmurer , inquiets .
 

Gertrude


 - Mais non , elles les adorent sinon on n'irait pas !  s'exclama Olga .
On entendit des murmures de soulagement .
- C'était une plaisanterie , pardon si vous y avez cru  ,je ne recommencerai pas  , dit Olga désolée .
-Et c'est quoi l'affaire du collier ? demanda une voyageuse .
Olga raconta .
"On est impatients de connaître Gertrude et de voir son collier " dirent plusieurs voyageurs .
Olga profita d'un temps de calme pour téléphoner au Principal  et lui parler de son nouveau travail , elle souligna que c'était grâce au voyage scolaire qu'elle l'avait eu parce que  lui et M. Müller l'avaient acceptée comme accompagnatrice .
- Et hasarda le Principal  vos ennuis , le voyagiste ...
- Ils étaient au courant , lui et sa femme  m'ont donné raison .
- Alors tout baigne ? dit familièrement le Principal .
- Oui , tenez M. Müller au courant , j'y tiens .
-Pas d'inquiétude , j'avais bien l'intention de tout lui raconter .  Les élèves disaient "cafter" de mon temps .

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Le Principal regarda le tableau d'emploi du temps des profs ,dans une heure ,Müller aurait un trou entre  ses cours  .
II se rendit tout de suite en classe d'allemand , il eut droit , bien sûr au "herein!",
il entra , d'un geste impérial , pria les élèves de rester assis. Discrètement , il dit au prof :
-Je viens d'avoir Olga au téléphone , j'ai de bonnes nouvelles  si vous pouvez passer me voir durant votre trou horaire ...
-D'accord dit le prof  se demandant quelles pouvaient être ces nouvelles .

.Gertrude  !  Gertrude ! scandèrent les voyageurs , lorsque le car approcha du Koenig Hotel .Olga s'avança avec sa troupe , Gertrude était là avec son mari , Hans . Une vieille dame  dépitée  dit :
- Gertrude n'a pas son collier .
- Ah ! s'exclama en français , Gertrude ,  Olga vous a tout raconté ?Ce collier est coûteux , je  le mets rarement , mais je vais le chercher .Olga chercha la photo souvenir et appela les autres ;
-Venez voir la photo , voilà le collier sur moi ..
- Et il y a la Chancelière !!! Et celle-là ?
- Tu n'as pas écouté Olga  ,fit remarquer une voyageuse ,  à droite de la Chancelière ,c'est Andréa , celle qui a dit  une strophe du poème !

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- Tout à fait , assura Olga , repensant aux Inséparables .

En classe de latin , la prof , madame Demeure , surnommée la Soeur , n'aimait pas les portables en classe . Pourquoi "la Soeur" ? à cause  des soeurs Tatin ... tatin  ,latin ...
Elle s'approcha  d'Emile   et saisit son portable sur son bureau .
-Emile ! Vous n'avez pas à avoir de portable ici , confisqué !
En retournant à son bureau , avec sa prise, la Soeur dit :
- Je suppose que dessus , il doit y avoir des horreurs ...
- Madame , vous n'avez pas le droit ! Je proteste !
- Et pourquoi ?
- Il y a la photo de ma grand-mère .
Rires  dans la classe .
- Oh pardon , dit la prof , je ne voulais pas  dire ça de votre grand-mère  , c' est beau le sens de la famille , admira-t-elle !
- C'est pas ça ... dit Emile .
- Ah bon , et on peut  savoir .. si ça n'est pas indiscret , toujours  .
- En fait , ma grand-mère me donne un peu  d'argent quand mes parents ne veulent pas , y paraît que mes résultats ...
- Juste pour ça ,la photo , la photo de la mécène ?
- Euh , ça va plus loin , je lui montre la  photo ...
-Alors ?

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Dimanche  13 août

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Lundi 14 août


COLLÈGE BLUES

(suite)



- Alors .. . elle donne un peu plus ,  avoua Emile , pas vraiment gêné .
- J'admire  votre sens de la famille .. associé  à l'emploi de la flatterie .
Tenez , j'en ai assez entendu , je vous propose une petite révision des déclinaisons . L'intermède était fini . Certains et certaines hésitaient entre les terminaisons du  datif et l'accusatif . .La Soeur attendait le moment où la déclinaison deviendrait un réflex mais ce n'était pas gagné . "Ah soupira-t-telle intérieurement , s'ils pouvaient envoyer leurs SMS... en latin " .
  
 John apprit que son remplacement de Titine durerait jusqu'à la fin de l'année scolaire , en juin ; il avait un peu plus de quatre mois et il avait une petite idée pour la kermesse de fin d'année : il voulait ouvrir un salon de thé dans la classe , les parents seraient invités avec une petite participation  financière ou pourquoi pas avec la confection de petits gâteaux secs à déguster avec le thé . Quelques petits pichets peu utilisés dans les familles pourraient être utilisés comme théières  .
Le point fort serait le service assuré par les élèves et attention !  Les serveuses ne parleraient qu'anglais mais elles seraient accompagnées par des traducteurs , ceux-ci ne pourraient que parler en anglais avec les serveuses : on aurait donc la version accompagnée de la traduction , bien sûr, les traducteurs ne pourraient en aucun cas demander en français ce que la serveuse avait voulu dire : ça promettait !

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John vint me voir  en tant que prof d'Arts Plastiques,  nous allâmes chercher sur internet des photos de décor intérieur de salons de thé british , la conclusion fut simple : impossible avec peu de moyens de recréer un salon de thé .
Des meubles anciens , sièges , tables , des tasses anciennes , des murs clairs ou avec des fleurs !
Je proposai un décor amovible qui disparaîtrait facilement si Titine n'en voulait pas à son retour .  Sur les tables il y aurait un dessin,la recouvrant avec des motifs floraux ou pastoraux , avec des dominantes acides des verts clairs ou foncés , des bleus , des roses , des mauves , un peu à l'image des habits de la Queen .  

. Les dessins seraient vernis et scotchés .Les plus réussis pourraient , si Titine le voulait à son retour, être accrochés aux murs .
Les élèves , avant la recherche du motif  devraient présenter une couleur qui serait la dominante  .Ces couleurs devraient s'harmoniser avec les autres de façon  à avoir un ensemble agréable  .
Bien sûr , John exposa son projet dans plusieurs classes, la participation en tant que traducteurs ou serveuses (thème) serait notée avec bienveillance . La participation n'était pas obligatoire mais dans les cours , on verrait ces aspects . John eut une idée : quelques couples d'élèves  "anglais " pourraient venir jouer les clients !

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Il faudrait jouer des Anglais, faire des recherches pour paraître anglais   Du boulot pour les traducteurs et serveuses , exemple  : un de ces couples arrive, il ne s'exprime qu'en anglais , la serveuse doit prendre la commande , si elle ne comprend pas , elle doit s'adresser au traducteur , en anglais , of course ! Là aussi, ça promettait , John serait là pour surveiller tout ça aidé peut-être par un ou deux anglicistes  voire anglais !
John n'eut pas un succès total parmi les élèves  .
- Bon , qui est intéressé ? Je poserai cette questions aux trois troisièmes , c'est-à-dire un .
Personne ne releva la plaisanterie mathématique (3 troisièmes  ou tiers = 1)
Quelques mains se levèrent .
- Pas  beaucoup d'amateurs de thé  , d'amateurs de version ou de traduction .
- Pour jouer les clients anglais ?
Quatre mains se levèrent : deux filles , deux garçons .
- Vous pouvez vous rendre utiles pour les tasses, les théières même dépareillées , s'il y en a beaucoup on les regroupera par table . Alors ?
Une main se leva timidement.
- C'est bien , je vais poser la question aux deux autres troisièmes .Pour les petits gâteaux , parlez-en à vos mères , vos tantes , vos grands-mères , vos pères , vos oncles  à la famille quoi ! Je vous poserai la question un autre jour .


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